Mes ancêtres et la guerre de 14-18

Mes ancêtres et la guerre de 14-18

En ces temps de centenaire de la première guerre mondiale, j’ai fait l’étude des actions de mes ancêtres y ayant participé soit mes 2 grands-pères René –Auguste Cureau et Pierre Rondet.

J’ai élargi cette étude à leurs frères Joseph et Henri Cureau, Julien Rondet ainsi que leurs beaux-frères et neveux Joseph et Joseph-René Bellanger.

Commençons par celui qui s’en est le mieux tiré : Julien Rondet

1 Julien Rondet

Second des trois fils Rondet : Bernard, né en 1864 et reconnu au mariage de ses parents Antoine Rondet et Magdeleine Maury en 1867, Julien né en 1868 et Pierre né en 1871.

Julien fait 2 mois de service militaire au 50^e RI de Périgueux en 1889 et est dispensé de plus car son frère est au service.

En 1914, il a 46 ans et non mobilisé car père de 6 enfants vivants.

2 Pierre Rondet

Mon grand-père ne sait ni lire, ni écrire (degré d’instruction générale 0), de petite taille 1,54 m, décrit cheveux châtain, yeux gris, front ordinaire, nez long, bouche grande, menton pointu, visage allongé. Il n’a pas une très bonne santé car lors de son service militaire, il est ajourné de 2 ans et classé dans les services auxiliaires pour faiblesse. Au déclenchement de la guerre, il a 43 ans et il ne sera mobilisé que 8 mois plus tard le 21 mars 1915 au 93^e Régiment Territorial d’Infanterie. Il y part en laissant sa femme enceinte de notre mère.

1 avril 1915 : Le 5^e bataillon du 93^e RIT est créé à Périgueux effectif 10 officiers, 37 sous-officiers et 677 soldats à base de réformés et de membres des services auxiliaires.

9 avril 1915 : Amélioration des défenses du bois de Beauchanois à Blénod-lès-Toul.

9 octobre 1915 : Ravitaillement en munition et matériel des premières lignes aux Eparges en Lorraine.

Février 1916 : Chargement et déchargement de wagons à Dugny.

Mars 1917 : Garde des ponts autour de Toul.

5 septembre 1917 : Pierre après 2 ans et 4 mois du conflit en temps qu’infirmier est réformé et revient chez lui en tant que détaché agricole.

3 Henri Jules Cureau

Il fit ses 3 ans de service militaire au 22^e Régiment d’Artillerie de 1897 à 1900.

Il a 38 ans quand il est mobilisé le 3 aout 1914, dans le 31^e RA. Il est renvoyé dans ses foyers le 4 aout et placé en sursis d’appel.

14 octobre 1915 : Appelé au 104^e Régiment d’Artillerie Lourde

14 janvier 1916 : Passé au 115^e RAL

Il fait une campagne en Orient du 11 mars 1916 au 9 novembre 1917, probablement Salonique (Grèce), Monastir et Vardar (Macédoine).

Il est libéré des obligations militaires le 4 février 1919.

4 Joseph Cureau

Le plus jeune et cultivé des trois frères Cureau (degré d’instruction générale 3) a fait un an de service militaire au 113^e RI à Blois.

Il a 35 ans le 7 aout 1914, date à laquelle, il est rappelé au 71^e Régiment Territorial d’Infanterie d’Angers. Ce régiment a eu 108 morts et 576 blessés durant les 4 ans de guerre.

4 janvier au 5 avril 1915 : Somme, front face à l’est au sud de Beuvraignes, encadré par le 92e RI de Clermont-Ferrand : 10 morts

5 avril au 2 novembre 1915 : Oise, amalgamé avec le 38^e RI dans les tranchées autour de Ribécourt 6 morts 48 blessés

Joseph est blessé le 14 juin 1915 à la ferme d’Attiche.

Il passe 1ere classe le 20 juillet 1915.

15 novembre au 15 février 1916 : Somme : 7 morts

25 février au 23 mars 1916 : Verdun garnison des forts de Tavannes et de Vaux 51 morts 203 blessés

17 avril 1916 au 19 juin 1917 : Oise 19 morts

Le 1^er juillet 1917, il est nommé au 17^e RTI de Bernay d'après sa fiche militaire. D'après ses souvenirs, il part pour Verdun avec le 71e puis le 1er août il va à l'Etat-Major de la 2e armée.

Le 6 novembre 1918, il va au service des chemins de fer comme lampiste.

Il est démobilisé au 135^e RI le 12 janvier 1919.

Il a écrit ses mémoires de guerre.

5 René Auguste Cureau

Des 3 frères, notre grand-père est celui qui eut la période de guerre la plus difficile.

Sachant lire et écrire, de taille 1,66 m, décrit cheveux châtain, yeux gris, front rond, nez large, bouche petite, menton rond, visage ovale, il fait son service militaire au 9e escadron des équipages du train à Chateauroux (Indre). Celui-ci dure un an et finit le 22 septembre 1896.

Le 6 mai 1914, il reprend la ferme du château de Cheviré et 3 mois plus tard, le 17 août il est rappelé au 9^e escadron. Il a 40 ans, 3 enfants et une femme enceinte.

Auguste est envoyé en renfort non dans un équipage du train, ni dans un RTI mais dans un véritable régiment d’infanterie de 1ére ligne : le 114^e RI caserné à St Maixent-l’école dans les Deux-Sèvres. Durant le conflit, ce régiment dont la devise est : « Peur ne connait, mort ne craint » a eu 3937 tués.

Auguste est muté le 31 octobre. Le 114^e RI se trouve en Belgique sur le saillant d’Ypres. Du 23 octobre au 5 novembre, il est engagé dans une bataille qui lui coute 180 morts et 420 blessés. Le régiment est cité à l’ordre du corps d’armée.

Le 23 mars 1915, Auguste reçoit des brulures aux mains, une cicatrice à l’épaule gauche et une à l’avant-bras droit. Il reçoit la Croix de Guerre avec citation à l’ordre du régiment. La Croix de Guerre est une nouvelle décoration présentant une croix de bronze avec un ruban vert à fines rayures rouges. Elle sera donnée la première fois le 23 février 1915.

Le 29 mars, il écrit à sa femme:

Le 2 avril 1915, le régiment est relevé. Ils trouvent des hommes paralysés par la boue, les vêtements usés et sans couleurs

6 mai 1915 : début de l’offensive d’Artois

9/10 mai 1915 : 150 morts, 460 blessés, 810 disparus pour le régiment

1^er octobre 1915 : relève par une brigade anglaise. 2 colonels ont été tués dans les opérations.

Drapeau du 114e

21 avril 1916 : Auguste est muté au 232^e RI de Châtellerault (qui reçût ainsi que le 114^e RI la décoration collective de la fourragère verte pour 2 citations à l’ordre de l’armée)

12 décembre 1916 au 7 mai 1917 : Verdun (91 morts).

Soldats du 232e RI

17 juillet 1917 : Il est nommé au 72^e RTI de Cholet qui se trouve à Dunkerque

16 décembre 1917 : 4^e puis 9^e RTI

28 novembre 1918 : 9^e Régiment de Génie

10 janvier 1919 : démobilisation

6 Joseph-René Bellanger

Fils unique de la soeur ainée Marie Louise Cureau (1865-1894), Joseph-René, né en 1894, avait 20 ans au début de la guerre. Son père Joseph Bellanger ayant 50 ans n'était pas mobilisable.

Joseph-René, matricule 772, malgrès son classement dans la 5e partie de la liste pour faiblesse fut incorporé le 18 décembre1914 au 90e RI de Chateauroux, qui se trouve à Ypres.

Passé le 14 mai 1915 au 290e RI qui tient les tranchées sur les bords du canal de l'Yser.

Aout 1915: offensive de l'Artois

16 avril 1916: embarquement pour Verdun

5 au 7 mai 1916: tient la côte 304: 621 morts en 3 jours

novembre 1916- janvier 1917: Somme: aucune attaques à repousser

27 mars 1917: Arrivée dans l'Aisnes

Mort pour la France le 12 mai 1917 dans la tranchée d'Envers-Pacha à Craonne, Chemin des Dames (02) inhumé à Marsaux (02) le 22/06/1917

L'offensive voulue par le général Nivelle sur le Chemin des Dames s'avéra un échec et couta 200 000 morts côté français. Ce massacre fut la cause des mutineries de 1917. Nivelle, le boucher, fut remplacé par Pétain comme commandant en chef des armées alliées.

Annexes:

Mentions concernant le degré d'instruction des soldats :

Degré 0 : ne sait ni lire ni écrire

Degré 1 : sait lire seulement

Degré 2 : sait lire et écrire

Degré 3 : possède une instruction primaire plus développée

Degré 4 : a obtenu le brevet de l'enseignement primaire

Degré 5 : bachelier, licencié, etc. (avec indication de diplôme)

Degré X : dont on n'a pas pu vérifier l'instruction

Biographie des régiments :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=3&titre=premiere-guerre-mondiale

93^e RTI : http://tableaudhonneur.free.fr/93eRIT.pdf