Ce peintre travailla autour de l'an 1300 à Florence.
Il fut le premier à utiliser la
perspective.
C'est aussi l'époque où les peintres
passent du statut d'artisan à celui d'artiste. Ils signent leur
oeuvre, en cherchant à davantage se distinguer des autres.
Jusqu'à ce moment, le peintre est membre de la
guilde des peintres. C'est un artisan au mieux patron de son atelier
dans lequel il fait travailler compagnons et élèves.
Il reçoit des directives de l'architecte qui a un statut social plus haut.
A cette époque la peinture consistait à
représenter des scènes religieuses pour
l'éducation des foules.
Les plus grandes étaient peintes sur des murs.
La technique des fresques, où l'image est peinte sur un mur au
revêtement frais, empèche la reprise.
Des scènes plus petites étaient représentées sur des livres manuscrits. Ce sont des enluminures.
Un format intermédiaire consistait à
peindre un tableau de bois. Pour protéger la peinture, ce
tableau se repliait. La forme d'un tryptique était courante.
Le fond doré est là pour signifier la
richesse de l'oeuvre. Les anges sont tous semblables, ce sont leurs
attibuts (nimbe, ailes) qui sont importants, non leur
personnalité.
Le symbolisme est primordial dans la peinture du Moyen-Age.
La surface irrégulière du bois est
d'abord couvert d'une couche de gesso, mélange de gypse et de
colle animale.
La peinture est constituée de pigments
broyés en présence d'eau, puis on ajoute un jaune d'oeuf
comme liant. C'est la technique de la tempora.
Jan van Eyck n'est pas l'inventeur de la peinture
à l'huile mais il a porté cette technique à
un sommet jamais atteint avant lui.
Il vivait à Bruges vers 1430.
Les portraits de personnes fortunées remplacent les sujets religieux.
Sandro Botticelli sera le premier en
1485, à peindre un nu dans un nouveau type de sujet:
l'allégorie mythologique issue des religions
gréco-romaines.
La Naissance de Vénus - Sandro Botticelli -1485 - tempora
Dans cette période, les peintres vénitiens prirent
l'habitude de peindre sur des toiles, le climat humide de la
lagune abimant trop les panneaux de bois.
Le Martyre de saint Sébastien - Andrea Mantegna (école de Padoue)- 1480 - huile/toile
Le véritable principe de la Renaissance italienne est dans
le rationalisme, voué à la connaisance de la nature,
l'artiste poursuit l'apparence rationnelle du monde extérieur
(les perspectives).
C’est à Brunelleschi, architecte florentin que revient le
mérite d’avoir exposé le premier les principes de
la perspective. Celle-ci définit les structures de la
représentation, la construction de l’image et les lois
géométriques qui régissent la
représentation des objets à formes
régulières. L’expérience de Brunelleschi
propose d’identifier le point de fuite comme projection du point
de vue sur le tableau.
L’architecte Alberti est le premier à avoir ensuite
théorisé ce dispositif. Le champ de l’image, le
rapport d’échelle des personnages aux lieux et
l’esthétique de la sobriété sont
transformés.
La Cité Idéale (paneau d'Urbino) attribué à Piero della Francesca -1472
Mais cette conquête de l'univers visible est
contrariée par une recherche spéculative des
règles abstraites de la Beauté idéale (conception
néo-platoniste).
Le peintre Sandro Botticelli avait défini pour sa peinture
murale" La naissance de Vénus" que l'unité de longueur
entre le téton et le nombril, entre les deux tétons, et
entre le nombril et l'entrejambe devait être maintenue pour que
le corps ainsi représenté soit, selon lui,
idéalement proportionné.
L'homme de Vitruve, dessin de Léonard de Vinci d'après le
texte de Vitruve sur les proportions idéales de l'homme. 1492
La peinture, l'architecture, la sculture et la gravure sont connus comme étant les Beaux-Arts, donc les arts du beau.
On connait :
école florentine Sandro Bottichelli
école de Padoue Andrea Mantegna
Ombrie Le Pérugin
Ferrare Cosima Tura
Venise: Giovanni Bellini
Lombardie Vincenzo Foppa
En 1497, la famille Médicis est chassée de Florence, et
sa population tombe subjuguée des visions d'apocalypse
professées par le moine dominicain Savonarole dans ses offices.
La rupture avec le passé était donnée ; le
siècle suivant allait poursuivre magistralement avec la Haute
Renaissance.
La
Haute Renaissance fait
référence à l’art de la Rome papale, de
Florence et de la république de Venise de 1500 à 1530.
Le sfumato est une des techniques picturales qui produit, par des
glacis d'une texture lisse et transparente, un effet vaporeux qui donne
au sujet des contours imprécis. « Il consiste en une
manière de peindre extrêmement moelleuse, qui laisse une
certaine incertitude sur la terminaison du contour et sur les
détails des formes quand on regarde l'ouvrage de près,
mais qui n'occasionne aucune indécision, quand on se place
à une juste distance (EM) ». Le sfumato, en italien
« comme la fumée », s'oppose à la vigueur et
à l'accentuation du trait qu'on appelle, dans la peinture
classique, « sentiment ». "Les contours sont ce qu'il y a
de moins important. Donc, ô peintre, ne les cerne pas d'un trait."
Le sfumato est l'un des quatre effets de peinture canoniques de la
Renaissance. Les trois autres sont l'unione, le chiaroscuro (ou
clair-obscur) et le cangiante. Il ne faut pas le confondre avec la
perspective atmosphérique, qui fait l'objet d'une toute autre
réflexion théorique et ne s'obtient
généralement pas par les mêmes moyens. La technique
permet cependant une autre interprétation : Léonard,
scientifique tout autant que peintre, s'est penché avec
l'acuité d'un physicien sur les phénomènes de
l'éclairage et, notamment, sur la question des passages
insensibles de l'ombre à la lumière et sur celle de
l'abolition des contours (qui n'existent pas dans la nature). La
traduction de telles observations sur le plan pictural produit
l'enveloppement vaporeux des formes (sfumato) et suggère ipso
facto l'atmosphère qui les environne.
La
perspective atmosphérique consiste à donner de la
profondeur en jouant sur les dégradés de tons et de
couleurs et en jouant sur les différences de netteté.
Plus on s’éloigne, plus les couleurs deviennent froides et
plus le décor perd en précision.
La Joconde - Léonard de Vinci - 1506
La technique du cangiante (« changeant » en italien) est
caractérisée par l’adoption par le peintre
d’une couleur plus claire lorsque celle d’origine ne
pouvait être suffisamment claire ou, au contraire, l’usage
d’une couleur plus foncée lorsque celle d’origine ne
pouvait être rendue assez sombre. À la Renaissance, le
nombre et le genre de couleurs disponibles était très
limité. Indépendamment de la couleur réelle de
l’objet dépeint, le peintre pouvait, par exemple, passer
du jaune au rouge pour peindre les ombres d’un objet jaune, tout
simplement parce que le jaune avec lequel il devait travailler ne
pouvait être rendu assez sombre pour rendre les ombres sur cet
objet, alors que le rouge le permettait. Il est évident
qu’il existait d’autres méthodes de rendu des ombres
ou des lumières mais, souvent, les procédés
disponibles consistant à mélanger du marron ou du noir
à la couleur originale, rend terne la couleur de l’ombre.
Or l’intention du peintre pouvait être d’exprimer
jusqu’aux ombres à l’aide d’autres couleurs
plus pures.
De nombreuses parties du plafond de la chapelle Sixtine montrent que le
maître de cette technique est Michel-Ange. L’image du
prophète Daniel révèle clairement, par exemple,
l’utilisation du cangiante dans la transition du vert au jaune
dans la représentation de la robe du prophète.
Le prophète Daniel au plafond de la chapelle Sixtine - Michel-Ange - 1483
L'unione est similaire au sfumato, mais concerne les couleurs
vibrantes. L'unione a été développé par
Raphaël comme une réponse au sfumato de Leonard de
Vinci.
http://www.myartteacher.com/likes/renaissance-painting-mode-unione/
La Belle Jardinière ou La Vierge à l'Enfant avec le petit saint Jean-Baptiste - Raphaël - 1508
La condition de l'artiste a changé: certains sont des stars
traités avec égard par les
mécènes. Léonard est l'ami du roi de France
François Ier, Michel-Ange celui du pape Jules II, l'empereur
Charles Quint ne veut être portraiturer que par le Titien,
Raphael est considéré de son vivant comme le plus grand
peintre qui eut existé.
On connait
école vénitienne Le Titien
Lombarde Leonard de Vinci
Rome Michel Ange
France Jean Clouet
Espagne Luis Morales
Flandres Pierre Coecke
Contre-exemple:
Ecole allemande du 16e Albert Durer Jerome Bosch
Les maîtres de la Haute Renaissance ont atteint un aboutissement
dans leurs techniques et un accomplissement universel. Leurs
successeurs auront bien de la peine à poursuivre l'innovation et
le renouveau artistique.
Le
maniérisme, est un
mouvement artistique qui s'étend entre 1520 (mort du peintre
Raphaël) et 1580 ; c'est une réaction amorcée par le
sac de Rome de 1527 qui ébranla l'idéal humaniste de la
Renaissance.
Le terme « maniérisme » vient de l'italien
manierismo (de l'expression bella maniera), dans le sens de la touche
caractéristique d'un peintre en opposition avec la règle
d'imitation de la nature.
Le maniérisme est une réaction à la perfection
atteinte durant la Haute Renaissance dans la représentation du
corps humain et dans la maîtrise de l'art de la perspective
(théorie d'Alberti). À ce titre, on a souvent
qualifié le maniérisme d'art anti-albertien. Certains
artistes, autour de Giulio Romano et des élèves d'Andrea
del Sarto, ont ainsi cherché à rompre
délibérément avec l'exactitude des proportions,
l'harmonie des couleurs ou la réalité de l'espace, de
manière à produire un nouvel effet émotionnel et
artistique.
L'Enterrement du comte d'Orgaz - Le Greco -1588
Giuseppe Arcimboldo est un peintre milanais maniériste,
célèbre comme auteur de nombreux portraits phytomorphes
suggérés par des végétaux, des animaux ou
des objets astucieusement disposés.
L'Automne - Giuseppe Arcimboldo - 1573
On connait comme écoles;
Fontainebleau Le Primatice
italien Giuseppe Arcimboldo
nord Pays Bas Lucas de Leyde
sud PB Lancelot Blondeel
espagne Le Greco
1550: Parution de "Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et
architectes" par Giorgio Vasari, premier livre sur l'histoire de l'art.
L'art est supposé passer d'un stade archaïque à un
stade classique, avant de tomber en décadence.
Giorgio Vasari fut
l'un des premiers à utiliser le terme « renaissance
» pour désigner un renouveau des lettres et des arts
(rinascimento de la bella maniera incarnée par Raphaël et
Michel-Ange dont le but est l'imitation du travail des anciens et qui
apparaît selon lui dans la seconde moitié du xiie
siècle). C'est de Vasari que viendrait le terme « gothique
», comparant l'étrange architecture du Moyen Âge
avec la barbarie du peuple des Goths.
Le clair-obscur est une pratique artistique permettant de produire sur
le plan de l'image des effets de relief par la reproduction des effets
de l'ombre et de la lumière sur les volumes perceptibles dans
l'espace réel. Elle consiste, en général, à
réaliser des gradations de couleur sombre sur un support plus ou
moins clair mais parfois, à l'inverse, par des couleurs claires
sur un support sombre.
Le procédé du clair-obscur est mis au point dès
les débuts de la Renaissance, mais c'est Le Caravage qui en
développera la pratique.
La systématisation du clair-obscur le plus accentué, a
une signification chez Le Caravage : le monde terrestre est
plongé dans l’obscurité tandis que
l’intrusion divine se signale par la lumière de l'action.
Ce procédé permet d’augmenter la tension
dramatique, de figer les attitudes à un moment précis, de
mettre en volume les personnages et de donner l’illusion du
relief.
Cette pratique est utilisée par d'autres peintres.Le
caravagisme (ou
ténébrisme)
commence avec l’arrivée à Rome de Michelangelo
Merisi (Le Caravage) (1591) et s’achève avec la
disparition de Georges de La Tour et de José de Ribera (1652).
La Madone des pèlerins ou La Vierge de Lorette - Caravage -1606
On connait
Naples: Le Caravage
Utrecht Rembrandt
france Le Nain
allemagne Adam Elsheimer
espagne Diego Velasquez
La style
baroque est né
en 1580 en Italie, à Rome avec la construction de
l'église du Gesù, l'église-mère de la
Compagnie de Jésus. La popularité et le succès du
baroque sont encouragés par l’Église catholique
romaine quand elle décide que le côté
théâtral du style des artistes du baroque pouvait
promouvoir des thèmes religieux avec une implication directe et
émotionnelle. Dans la peinture, on peut y voir que les corps des
personnages sont très détaillés. La perspective
joue un rôle important, il y a un grand nombre d’effets de
lumières (clair-obscur) et de jeux d’ombre. Les tableaux
sont formés de courbes ; on a du mal à repérer
l’organisation du tableau du premier coup d’œil.
Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ - Pierre-Paul Rubens-1620
Cependant, bien que la peinture religieuse, la peinture d'histoire, les
allégories et les portraits étaient encore
considérés comme les sujets les plus nobles, le paysage
et les scènes de genre étaient également
très répandus.
Par opposition à la peinture de la Renaissance qui montre
habituellement le moment précédant un
événement important, les artistes baroques choisissent le
point le plus dramatique, le moment où l'action se produit.
L’art baroque est réputé pour évoquer
l’émotion et la passion et non la rationalité et le
calme qui se dégage de la peinture de la Renaissance.
On connait:
Rome Le Bernin
allemand Godefroid Goz
flandres Pierre Paul Rubens
anglais Antoon Van Dyck
france Eustache Le Sueur
espagne Francisco Zurbaran
art mestiza Perez Holguin
Le
classicisme, dans les arts,
se réfère généralement à un courant
artistique post-médiéval qui tient en haute estime
l'Antiquité classique, faisant de cette période le
standard esthétique à imiter.
Le classicisme prête plus attention à la structure, la
prévisibilité, l'utilisation de la
géométrie et des grilles, l'importance de la discipline
rigoureuse et de la pédagogie ainsi que la formation des
écoles d'art et de musique. La cour de Louis XIV est
considérée comme le centre de cette forme de classicisme,
avec ses références aux dieux de l'Olympe comme
accessoire symbolique pour l'absolutisme, son adhésion à
un raisonnement déductif axiomatique et son amour de l'ordre et
de la prévisibilité.
Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et
artistique qui se développe en France, et plus largement en
Europe, à la frontière entre le 17e siècle et le
18e siècle, de 1600 à 1715. Il se définit par un
ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal
s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui
développent une esthétique fondée sur une
recherche de la perfection, son maître mot est la raison.
La centralisation monarchique, qui s'affirme dès 1630 sous
l'autorité de Richelieu d'abord, puis de Mazarin, dépasse
le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et
littérateurs regroupés dans diverses académies
inventent alors une esthétique fondée sur des principes
assez contraignants qui amèneront la critique moderne à
assimiler, de façon souvent réductrice, classicisme et
respect des règles qui doivent permettre la production
d'œuvres de goût inspirées des modèles de
l'art antique marqués par l'équilibre, la mesure et la
vraisemblance.
Les peintres classiques cherchent à symboliser le triomphe de la
raison sur le désordre des passions : la composition et le
dessin doivent primer sur la couleur, le concept sur la
séduction des sens. C’est pour cela que des règles
précises et strictes doivent exprimer la représentation
de la nature. La composition est donc presque toujours
symétrique ou - au moins - équilibrée, et les
personnages toujours ramenés à des proportions plus
réduites et représentés en pied, le hors-cadre
étant quasiment banni. D'autre part le décor, et tout
particulièrement la nature, doit refléter et créer
comme un « écho » au sujet principal et reprendre
les mêmes thèmes
Inspiration du poete - Nicolas Poussin - 1630
On connait les écoles (rattachées à la Renaissance classique)
Bologne Carrache
France Nicolas Poussin
Les poussinistes anciens aiment le dessin. Les rubénistes modernes aiment la couleur.
1643: Création de l'Académie de peinture à Paris..
La peinture d'histoire est le genre noble. Le portrait est le premier
des genres mineurs. Puis la peinture de genre (scènes de la vie
quotidienne), paysage, nature morte..
La création d’Académies royales impose
l’idée que le peintre exerce une activité
intellectuelle (assimilée à une profession
libérale). L’Académie forme, finance, promeut et
représente l’élite des peintres ; elle affermit le
statut social des peintres.
Le concept de « Salon de peinture » s'est
développé après la création de
l’Académie de peinture et de sculpture.
C’était le moyen par lequel les officiers et
académiciens de l’Académie pouvaient
présenter leurs œuvres à un public.
Le
classique réaliste
prends sa source aux Provinces Unies, pays protestant, bourgeois et
marchand. L'église calviniste supprime la peinture dans les
églises.
Les peintres se spécialisent dans le tableau de
petit format pour une clientèle bourgeoise. On voit apparaitre
le métier de marchand d'art.
2 thèmes dominent: l"Amour/Orgueil/Erotisme et la Mort/Vanité.
Les genres sont: paysages, intérieurs d'église, marines,
natures mortes, scènes de chasse, cuisines, vanités,
portraits, scènes de genre.
Chaque année, 70 000 nouveaux tableaux arrivaient sur le
marché, de presque 700 peintres néerlandais, plus ou
moins célèbres, ainsi que de leurs élèves.
On a établi, statistiquement qu’il y avait aux Pays-Bas en
moyenne 5 tableaux pour deux habitants.
La peinture de nature morte est ainsi subdivisée en Hollande en
sous-genres comme : la peinture « d’apparat » (avec
des objets de luxe), en « petits déjeuners » (une na
ture morte avec du pain, des couteaux, du poisson), en « petit
banquet » (un plat avec un pâté appétissant),
en « vanité » (un crâne, des objets de luxe
montrant la fragilité de la vie terrestre), en « petit
tabac » (nature morte avec pipe et tabac).
Cette peinture a court aussi au 18e siècle.
Dessert - Willem Kalf - 1653
voir:
Classique-Réaliste
Le
baroque tardif ou
rococo
succède au baroque classique au 18e siècle. Il
apparaît dès la fin du 17e en Allemagne, en Autriche et en
Bohême. Le goût de la beauté sensuelle apporte une
composition plus libre au caractère systématique du
baroque du xviie siècle. L'ornementation se multiplie, devient
riche et fantaisiste.
Les peintures sont caractérisées par de nombreuses
couleurs pastel et des formes incurvées. Les peintres
décorent leurs tableaux d’anges chérubins et de
tous les symboles de l’amour. Le portrait est aussi un style
très en vogue. Certaines peintures représentent des
scènes coquines et lestes pour l’époque. Ceci est
en rupture avec le style baroque et ses travaux dans les
églises. Les peintures évoquent souvent des scènes
pastorales et des promenades de couples aristocratiques.
L'Embarquement pour Cythere - Antoine Watteau -1717
On connait
france Antoine Watteau Quentin de la Tour
allemand Paul Trogger
suisse Johann Tischbein
autriche Antoine Pesne
espagne Francisco Goya
rome Alessandro Magnasco
venise Tiepolo
1718: L'abbé
Du Bos publie "Réflexions critiques sur la poésie et la
peinture". C'est le début de la critique d'art.
Le
néo-classicisme est
à la fois un mouvement artistique, un style et une
période qui émerge vers 1750 dans l'Europe des
Lumières. Son apogée se situe vers 1780-1800 et son
déclin s'amorce vers 1810 avec l'arrivée du romantisme.
Le néo-classicisme est caractérisé par l'influence
de l'art antique, grec et romain.
Le mouvement néo-classique, né à Rome au moment
où l'on redécouvre Pompéi et Herculanum, se
propage en Europe et aux Etats-Unis par l'intermédiaire des
écrits de théoriciens dont le principal
représentant est l'archéologue et historien d'art Johann
Joachim Winckelmann qui préconise un retour à la
«vertu», à la simplicité et au goût de
l'épure de l'antique après le baroque et surtout les
excès foisonnants et frivoles du rococo de la période
précédente. Cette expression nouvelle d'un style ancien
souhaite rallier tous les arts à ce qu'on appela alors «
le grand goût ».
Ce style est encouragé par les nouvelles républiques
issues des révolutions française et américaine car
il représente symboliquement la démocratie de la
Grèce antique et de la République romaine. Ensuite c'est
la Rome impériale qui devient un modèle sous
Napoléon Ier.
Le Serment des Horaces - Jacques-Louis David - 1784
C'est la Révolution qui met véritablement en place les
premiers musées modernes, pour mettre à la disposition
des citoyens les œuvres d'art des collections royales ou celles
confisquées aux nobles et aux congrégations religieuses.
Le musée, lieu officiel de l'exposition de l'art, occupe
dès lors une place centrale dans la vie de la cité.
Le statut du peintre change au XIX è : la création
d’ordres professionnels structure les professions (intellectuelles et manuelles). Le peintre est reconnu comme profession
intellectuelle, libérale comme le médecin ; tandis que
le graveur est classé comme artisan, comme la sage-femme.
Après 1830, se développe le statut de peintre «
bohème », artiste d’avant-garde, génial,
souvent incompris, avec une tendance à la déviance
sociale. Ces individualités, typiques des XIX-XX ès,
à l’écart de la bourgeoisie et vivant dans la
pauvreté, affichent leur mépris des valeurs bourgeoises
comme une volonté de compenser les privations matérielles
qu’ils subissent.
Le
romantisme est un mouvement
culturel apparu à la fin du 18e siècle en Angleterre et
en Allemagne et se diffusant à toute l’Europe au cours du
19e siècle, jusqu’aux années 1850. Il
s’exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture,
la musique et la politique. Il se caractérise par une
volonté d'explorer toutes les possibilités de l'art afin
d'exprimer ses états d'âme : il est ainsi une
réaction du sentiment contre la raison, exaltant le
mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le
ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et
le passé. Idéal ou cauchemar d'une sensibilité
passionnée et mélancolique.
1780-1822 ou préromantisme
Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome- Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson - 1808
1822-1843 ou l’apogée du romantisme
La Grèce sur les ruines de Missolonghi -Eugène Delacroix -1826
Le romantisme est peu développé en France Delacroix est assez isolé.
1843-1870 ou tradition post-romantique
Lever de soleil avec monstres marins - William Turner - 1845
L’
orientalisme
n’est pas un mouvement pictural proprement dit. C’est plus
un sujet, une inspiration, qui regroupe au XIXe siècle des
peintres aussi bien de style romantique que néoclassique.
Le bain turc - Ingres - 1862
La mort de
Sardanapale - Eugène Delacroix - 1827
1839: Daguerre, continuateur des recherches de Nicéphore Niepce,
présente au public, son invention: le daguerrotype.
Le mécénat traditionnel (aristocratie, église,
haute bourgeoisie) est supplanté par
l’intermédiation des marchands d’art : le peintre ne
connaît que son marchand, plus son client. Le statut du peintre
est celui d’un prolétaire soumis à un marché
fermé par les marchands (dont le rôle
s’accroît tout au long du XIX è) et les
musées publics.
Le
Réalisme est un
mouvement artistique et littéraire apparu en France vers 1850,
né du besoin de réagir contre le sentimentalisme
romantique. Il est caractérisé par une attitude de
l’artiste face au réel, qui vise à
représenter le plus fidèlement possible la
réalité telle qu’elle est, sans artifice et sans
idéalisation, avec des sujets et des personnages choisis dans
les classes moyennes ou populaires.
L'origine du monde - Gustave Courbet - 1866
Les naturalistes: Comme pour les artistes réalistes, la volonté de
représenter ce que l’on voit en débarrassant
l’œuvre de toute référence liée
à l’imaginaire romantique se fait sentir chez un groupe de
peintres spécialisé dans la peinture de paysage: l'
école de Barbizon.
L’objectif est de peindre la nature directement sur le vif, telle
qu’elle est, dont l’ambiance est donnée par la
lumière et le climat et non plus par l’atmosphère
intérieure et fantastique que les peintres romantiques mettaient
en scène dans leurs tableaux. Ce rapprochement à la
nature est une réaction du peintre face au développement
de l’industrialisation de son époque.
Chênes à Apremont - Théodore Rousseau - 1852
L'
art académique, aussi
nommé à l'origine par dérision «
art pompier
», est une caractéristique de l'art occidental du milieu
du 19e siècle. L'académisme est caractérisé
par un goût très fort pour les thèmes historiques
et pour l'orientalisme. Elle dure de 1847 à 1897.
Les Dernières cartouches - Alphonse de Neuville - 1873
Vers 1860, l’art est sous le patronage bourgeois (marché
public et privé) qui se contente de suivre l’ordre
établi artistique, soit l’Académie. Le public
bourgeois incertain de son goût n’achète qu’en
suivant le Salon (Richard W. Murphy). Ainsi en France, la Peinture
à l’époque de Manet est partagée en trois
styles (Néo-classique, Roman tique, Réaliste) et seuls
les peintres reconnus par l’Académie connaissent le
succès commercial et reçoivent les commandes de
l’Etat en exposant dans le Salon. Un peintre refusé au
Salon avait peu d’espoir de faire carrière. Le Salon des
Refusés fut la 1ère révolte publique contre la
tyrannie de l’Académie et cimenta les jeunes peintres modernes (Manet, Monet, Cézanne, Pissarro…).
Au XX è, les peintres se positionnèrent souvent en
s’associant avec d’autres artistes dans des mouvements ou
des expositions communes : impressionnisme, symbolisme, fauvisme,
futurisme, cubisme… le marché vous reconnaît plus
facilement si vous faites partie d’un groupe connu que si vous
devez vous bâtir une notoriété seul.
Le
préraphaélisme
est un mouvement artistique né au Royaume-Uni en 1848. Ce
mouvement tient la peinture des maîtres italiens du xve
siècle, prédécesseurs de Raphaël, comme le
modèle à imiter.
L'histoire des préraphaélites débute avec la
rencontre entre William Holman Hunt et John Everett Millais à la
Royal Academy. Considérant que l'art anglais était
sclérosé par le conformisme académique, ils
souhaitaient retrouver les tonalités claires, vives et
chantantes des grands maîtres d'autrefois.
Les préraphaélites vécurent l'apogée de
leur triomphe lors de l'Exposition universelle de 1855 qui eut lieu
à Paris.
1857 sonna le temps de la « victoire » mais
également celui de la dislocation de la confrérie. Il
arrêtèrent de signer PRB ; les peintres du début
prirent des chemins différents : Woolner partit chercher fortune
en Australie, Hunt voyagea en Palestine, Collinson se réfugia
dans un couvent et Millais fut élu membre associé de la
Royal Academy of Arts, tandis que Rossetti continua dans la veine
archaïsante des premiers tableaux préraphaélites.
Ce mouvement, qui fut pourtant de courte durée, eut une
influence importante sur les mouvements artistiques du xixe
siècle, particulièrement l'art nouveau et le symbolisme,
grâce à des artistes comme William Morris et Aubrey
Beardsley.
Mariana - John Everett Millais - 1851
L’offre de peintures et de peintres se fait nettement plus grande
après 1850, du fait de la liberté d’accès
à l’activité (le peintre peut être
autodidacte). Le mécénat traditionnel (aristocratie,
église, haute bourgeoisie) est supplanté par
l’intermédiation des marchands d’art : le peintre ne
connaît que son marchand, plus son client. Le statut du peintre
est celui d’un prolétaire soumis à un marché
fermé par les marchands (dont le rôle
s’accroît tout au long du XIX è) et les
musées publics. Sauf quelques peintres qui ont réussi
financièrement, beaucoup sont précarisés. Le
marché est dirigé par des critiques (rarement par des
artistes, souvent par des écrivains Stendhal, Baudelaire, Zola,
Ruskin…)
Le mouvement pictural des
Macchiaioli
s’est développé à Florence durant la seconde
moitié du xixe siècle. Le terme est donné en 1862
par un critique anonyme de la Gazzetta del Popolo qui a défini
dans un sens péjoratif ces peintres (« tachistes »,
de l’italien macchia, en français « tache »)
anti-académiques à l’origine, aux alentours de
1855, d’un renouveau vériste de la peinture italienne.
La poétique des Macchiaioli est vériste, en opposition au
romantisme, au néoclassicisme et au purisme académique.
Elle affirme que l’image du vrai est un contraste entre les
taches de couleurs et le clair-obscur.
Les Macchiaioli font des séjours à Paris à partir
de 1870. Mais à partir de cette date le groupe se disperse.
Butteri - Giovanni Fattori - 1893
L’
impressionnisme est un
mouvement pictural né de l'association d'artistes de la seconde
moitié du 19e siècle vivant en France. Fortement
critiqué à ses débuts, ce mouvement se manifeste
notamment de 1874 à 1886 par des expositions publiques à
Paris, et marqua la rupture de l'art moderne avec la peinture
académique. Critique Louis Leroy.
Ce mouvement pictural est notamment caractérisé par des
tableaux de petit format, des traits de pinceau visibles, la
composition ouverte, l'utilisation d'angles de vue inhabituels, une
tendance à noter les impressions fugitives, la mobilité
des phénomènes climatiques et lumineux, plutôt que
l'aspect stable et conceptuel des choses, et à les reporter
directement sur la toile. L'impressionnisme eut une grande influence
sur l'art de cette époque, la peinture bien sûr, mais
aussi les arts visuels (sculpture, photographie impressionniste dont le
pictorialisme est le relais, cinéma impressionniste), la
littérature et la musique.
La formule de Manet : "Je peins ce que je vois, et non ce qu'il
plaît aux autres de voir", résume à elle seule
cette revendication de l'artiste à donner sa vision personnelle,
celle de sa propre subjectivité.
.
Impression, soleil levant (1872), toile de Claude Monet
Le
pointillisme est une
technique picturale consistant à utiliser de petites touches de
couleur juxtaposées plutôt que des teintes plates. Georges
Seurat dans les années 1880 a fait de ce procédé
utilisé depuis le xvie siècle au moins, un
système, que Paul Signac a théorisé sous le nom de
divisionnisme. Le critique d'art Félix Fénéon
caractérise ces travaux fortement ancrés sur un discours
théorique comme un tachisme. Il emploie le terme de «
néo-impressionnisme » pour la première fois en 1886.
Critiques Arsène Alexandre, Félix Fénéon
1886, Paul Signac « De Delacroix au néo impressionnisme
», « La Grande Jatte
Le cirque, Georges Seurat, 1891
1895: Création du cinéma par les frères Lumières.
Depuis le milieu du xixe siècle, de multiples progrès
voient jour (capitalisme, industrie, laïcisation...), et dans le
même temps naît un doute profond qui porte sur la
capacité de la société occidentale à
créer ses propres cadres conceptuels. Ainsi le
symbolisme
s'inscrit dans une vague de réaction contre le positivisme. Il
se caractérise par un pessimisme dubitatif, et porte sur un
retour au sacré et à la spiritualité. Selon une
formule de Péladan, il s'agit d' « insuffler dans
l’art contemporain et surtout dans la culture esthétique
l’essence théocratique, voilà notre voie nouvelle
». Le symbolisme pose donc des problèmes de
l’humanité, un regard visant à l’intemporel.
Il en ressort une nouvelle typologie humaine : celle de
l’angoisse.
La question du style chez les symbolistes est primordiale. C’est
un renouveau de l’esthétisme mural et décoratif.
Le symbolisme est un mouvement artistique d'origine française de
la fin du 19e siècle. Également présent dans
d'autres domaines de l'art, il tire par exemple ses racines
poétiques de la Russie et de la Belgique. Dans la
littérature, le style a fait ses débuts avec la
publication des Fleurs du Mal, en 1857, de Charles Baudelaire. Les
travaux d'Edgar Allan Poe, que Baudelaire admire beaucoup et
qu’il traduit en français, ont également une
influence significative sur ce mouvement. Ce nouvel esthétisme
du symbolisme est développé par Stéphane
Mallarmé et Paul Verlaine durant les années 1860-70. Dans
les années 1880, on formule plusieurs séries de
manifestes en l'honneur du symbolisme, qui attirent toute une
génération d'écrivains. La littérature
symboliste a aussi été apparentée au Romantisme
gothique, avec qui elle partage à la fois plusieurs similitudes,
mais également plusieurs différences.
A l’opposé de l’Impressionnisme, cette peinture
rejette l’inspiration par la nature. Le Symbolisme ne
s’adresse pas au regard de l’homme, mais à son
esprit, et à l’imagination que ce dernier est à
même de produire.
Œdipe et le Sphinx - Gustave Moreau - 1864
L'
Art nouveau est un mouvement
artistique de la fin du xixe et du début du xxe siècle
qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes.
Né en réaction contre les dérives de
l’industrialisation à outrance et la reproduction
sclérosante des anciens styles, c'est un mouvement soudain,
rapide, qui connaît un développement international :
Tiffany (d'après Louis Comfort Tiffany aux États-Unis),
JugendstilNote (en Allemagne), Sezessionstil (en Autriche),
Nieuwe Kunst (aux Pays-Bas), Stile Liberty (en Italie), Modernismo (en
Espagne), Style sapin (en Suisse), Modern (en Russie). Le terme
français « Art nouveau » s’est imposé
en Grande-Bretagne, en même temps que l’anglomanie en
France a répandu la forme Modern Style au début du xxe
siècle.
S'il comporte des nuances selon les pays, ses critères sont
communs : l'Art nouveau se caractérise par l'inventivité,
la présence de rythmes, couleurs, ornementations inspirés
des arbres, des fleurs, des insectes, des animaux, et qui introduisent
du sensible dans le décor quotidien. C'est aussi un art total en
ce sens qu'il occupe tout l'espace disponible pour mettre en place un
univers personnel considéré comme favorable à
l’épanouissement de l'homme moderne à l'aube du xxe
siècle. En France, l'Art nouveau était appelé
«
style nouille »
par ses détracteurs, en raison de ses formes
caractéristiques en arabesques, ou encore « style Guimard
», à cause des bouches de métro parisiennes
réalisées en 1900 par Hector Guimard.
Apparu au début des années 1890, on peut
considérer qu’à partir de 1905, l'Art nouveau avait
déjà donné le meilleur de lui-même et que
son apogée est atteint3. Avant la Première Guerre
mondiale, ce mouvement évolua vers un style plus
géométrique, caractéristique du mouvement
artistique qui prendra la relève : l'Art déco (1910-1940).
Affiche pour l'absinthe Robette - Henri Privat-Livemont - 1896
Judith et la tête de Holopherne - Gustav Klimt - 1901
L’
art naïf
désigne la manière d'aborder la peinture par les «
peintres naïfs », dont l'une des principales
caractéristiques plastiques consiste en un style pictural
figuratif ne respectant pas — volontairement ou non — les
règles de la perspective sur les dimensions, l'intensité
de la couleur et la précision du dessin. Le résultat, sur
le plan graphique, évoque un univers d'enfant, d'où
l'utilisation du terme "naïf".
Le terme « naïf » aurait été
utilisé pour la première fois au xixe siècle, pour
qualifier les œuvres du peintre Douanier Rousseau, qui peignait
hors des normes académiques, sans suivre pourtant les recherches
picturales de l'avant-garde de l'époque, les impressionnistes.
Moi-même - Douanier Rousseau - 1890
Le
mouvement nabi (dont les
membres sont les Nabis) est un mouvement artistique postimpressionniste
d'avant-garde. Ce cercle nait d'une controverse autour d'une peinture
de Paul Sérusier, Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour,
réalisée sous la direction de Paul Gauguin,
rencontré en Bretagne à Pont-Aven, durant
l'été 1888. Gauguin encourage Sérusier à se
débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à
user de couleurs pures et vives, à ne pas hésiter
à exagérer ses visions, et à donner à ses
peintures sa propre logique décorative et symbolique.
Solitude - Paul Sérusier - 1891
Au XX è, le marché privé prédomine et rend
l’artiste dépendant de la grande finance, des
marchands/galeristes, des collectionneurs et de spécialistes
d’histoire (conservateurs, professeurs). Les Salons officiels,
à partir de la fin du XIX è deviennent moins importants
que le commerce de l’art qui organise des expositions marchandes.
Le monde artistique a donc perdu la maîtrise de son statut (les
artistes sont jugés par des marchands et des historiens
d’art, peu par leurs pairs). Au XX è, les galeries
assurent la promotion de l’artiste par la publicité, les
relations publiques avec des institutions.
La classification des peintres dans des mouvements, répond
à un besoin de clarté de l’offre (il y a moins de
mouvements que de peintres, même s’il reste des artistes
isolés). Les critiques d’art ont souvent forgé ces
noms de mouvements de Peintures en « ismes » pour mieux
communiquer avec leurs cibles : il faut un nom de mouvement percutant
et facile à retenir par le public (c’est leur valeur
ajoutée d’apprendre au public les tendances artistiques).
Le
fauvisme (ou les fauves) est
un courant de peinture du début du xxe siècle qui
émerge en France en 1905 et se termine vers 1910. Le mot «
fauve » provient d'une expression du journaliste Louis Vauxcelles
qui l'identifie historiquement à l'automne 1905, lors du Salon
d'automne qui créa scandale, pour s'achever moins de cinq ans
plus tard, au début des années 1910. Son influence marque
néanmoins tout l'art du xxe siècle, notamment par la
libération de la couleur. Le principal précurseur du
fauvisme est Henri Matisse, et d'autres artistes tels que André
Derain, Maurice de Vlaminck, Auguste Chabaud ou encore Georges Braque
en ont fait partie.
Le fauvisme est caractérisé par l'audace et la
nouveauté de ses recherches chromatiques. Les peintres ont
recours à de larges aplats de couleurs violentes, pures et
vives, et revendiquent un art fondé sur l'instinct. Ils
séparent la couleur de sa référence à
l'objet, afin d'accentuer l'expression, et réagissent de
manière provocatrice contre les sensations visuelles et la
douceur de l'impressionnisme : ce courant est donc à rattacher
à celui de l'expressionisme.
L'atelier rouge - Henri Matisse - 1911
L'expressionnisme est la
projection d'une subjectivité qui tend à déformer
la réalité pour inspirer au spectateur une
réaction émotionnelle. Les représentations sont
souvent fondées sur des visions angoissantes, déformant
et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande
intensité expressive. Celles-ci sont le reflet de la vision
pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque,
hantée par la menace de la Première Guerre mondiale. Les
œuvres expressionnistes mettent souvent en scène des
symboles, influencées par la psychanalyse naissante et les
recherches du symbolisme.
Au début du xxe siècle, ce mouvement profondément
ancré dans l'Europe du Nord (en particulier l'Allemagne) est une
réaction à l'impressionnisme français. Alors que
l'impressionnisme est encore à décrire la
réalité physique, l'expressionnisme allemand, lui, ne
s'attache plus à cette réalité et la soumet aux
états d'âme de l'artiste. L'expressionnisme rompt aussi
avec l'impressionnisme à travers une forme très agressive
: des couleurs violentes, des lignes acérées.
Plusieurs groupes peuvent être rattachés à
l'expressionnisme, tels que la Nouvelle Association des artistes
munichois (NKVM) et la Sécession de Berlin dont sont issus par
rupture, respectivement Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu) et Die
Brücke (Le Pont). En 1918, le Novembergruppe en cristallise la
portée politique. Après 1933, le mouvement, dans sa
dimension formelle, a influencé nombre d'autres artistes, comme
les expressionnistes abstraits aux États-Unis.
Le cri - Edvard Munch - 1893
Die Brücke ( Le Pont) est un groupe d'artistes allemands expressionnistes formé à Dresde entre 1905 et 1925.
Marcella, 1910, Ernst Ludwig Kirchner,
Le Cavalier bleu (
Der Blaue Reiter)
est un groupe d'artistes d’inspiration expressionniste, qui s'est
formé à Munich. Ce groupe organise deux expositions (en
1911 et en 1912) et publie un almanach en 1912.
Die großen blauen Pferde (Les Grands Chevaux bleus), Franz Marc ,1911
Le
cubisme prend sa source dans
une lettre de Cézanne à Émile Bernard, du 15 avril
1904, de laquelle sera tirée une phrase souvent
répétée pour justifier les théories
cubistes : « Traitez la nature par le cylindre, la sphère,
le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque
côté d'un objet, d'un plan, se dirige vers un point
central. »
À partir de 1907, Braque et Picasso forment un couple de «
chercheurs » et réalisent des toiles qui tendent à
la stylisation abstraite et qui seront appelées « cubistes
». Elles sont caractérisées par une recherche sur
la géométrie et les formes représentées :
tous les objets se retrouvent divisés et réduits en
formes géométriques simples, souvent des carrés.
Cela signifie en fait qu'un objet n'est pas représenté
tel qu'il apparaît visiblement, mais par des codes correspondant
à sa réalité connue. Le cubisme consiste aussi
à représenter sur une toile en deux dimensions un objet
de l'espace. Picasso décompose l'image en multiples facettes (ou
cubes, d'où le nom de cubisme) et détruit les formes du
réel pour plonger dans des figures parfois étranges
(comme une figure représentée sur une moitié de
face, et sur l'autre de côté).
Les Demoiselles d'Avignon ou Bordel d'Avignon - Pablo Picasso - 1907
Pour engendrer des œuvres autonomes, Braque et Picasso opèrent durant le
cubisme analytique
(1910-1912), la fusion tant recherchée par Cézanne de
l'espace et de l'objet. Élargissant la fragmentation à la
totalité de la composition, puis délaissant la question
des volumes pour celles de plans, les artistes détruisent la
notion d'espace contenant, régie par le point de vue unique.
Broc et violon - Georges Braque - 1910
La période du
cubisme synthétique
(1912-1914) caractérisée par le retour de la couleur et
par l'utilisation de la technique des papiers, compositions picturales
formées de plusieurs matières.
Verre et bouteille de Suze - Pablo Picasso - 1912
Le cubisme, comme le souligne Apollinaire dans Les Peintres cubistes.
Méditations esthétiques (1913), a ouvert la voie de
l'abstraction (orphisme, suprématisme, futurisme, rayonnisme,
Bauhaus) et de l'art conceptuel (Dada), bien que le cubisme n'ait pas
produit d'œuvres totalement dénuées de lien avec la
réalité.
Le
futurisme est un mouvement
littéraire et artistique européen du début du xxe
siècle (de 1909 à 1920), qui rejette la tradition
esthétique et exalte le monde moderne, en particulier la
civilisation urbaine, la machine et la vitesse.
Dynamisme d'un cycliste - Umberto Boccioni - 1913
Le
rayonnisme est un style
d'art abstrait qui s'est développé à Moscou
à partir de 1909 sous l'égide des peintres Mikhail
Larionov et Natalia Gonchavora..
cette manifestation de peinture abstraite fait surgir la vie en rendant
visible les vibrations inspirées de
l'énergie-matière et de la radioactivité. Il faut
représenter sur le tableau la somme des rayons qui partent de
l'objet pour le représenter exactement. À cette fin il
faut isoler l'objet de façon abstraite pour que les rayons
émis par les objets voisins ne perturbent pas la vue.
Michail Larionow, Rayonismus Rot und Blau 1911
Der Blaue Reiter 1911-1914 Peintre W. Kandinsky 1911 L'Almanach
On peut situer l'origine de l'
art abstrait aux
environs de 1910 lorsque Vassily Kandinsky peint une aquarelle,
conservée au MNAM (Paris) où toute
référence au monde extérieur est
délibérément supprimée
Sans titre - Vassily Kandinsky - 1910
L'
Art déco est un
mouvement artistique né au cours des années 1910 et qui a
pris son plein épanouissement au cours des années 1920
avant de décliner à partir des années 1930. C'est
le premier mouvement architecture-décoration de nature mondiale.
Le style Art déco prend son essor avant la Première
Guerre mondiale contre les volutes et formes organiques de l'Art
nouveau. Il consiste en un retour à la rigueur classique :
symétrie, ordres classiques (souvent très
stylisés), pierre de taille (sans aucun effet pittoresque).
Jean Dupas - Les Perruches - 1925
Le terme
néoplasticisme
fut employé par les peintres néerlandais Piet Mondrian et
Theo van Doesburg pour décrire leur art, abstrait,
austère et géométrique (1911-1917).
Mondrian explique le néoplasticisme comme un principe esthétique défini par trois lois :
il n'y a ni courbes ni obliques mais que des traits verticaux ou horizontaux.
les couleurs sont des couleurs pures uniquement : bleu, rouge et jaune
(Mondrian ne parle pas de couleurs primaires : bleu différent du
cyan, et rouge différent du magenta), et les non-couleurs : le
gris, le noir et le blanc.
l'œuvre ne doit pas représenter une symétrie,
cependant elle doit faire preuve d'un équilibre parfait.
Composition en rouge, jaune, bleu et noir - Piet Mondrian - 1926
Orphisme: En substituant la
couleur à la ligne pour la production des formes, il s'oppose
à la peinture traditionnelle, qui choisissait la ligne, car elle
correspondait à la réalité empirique et donc
permettait la production d'un tableau rationnel. En travaillant sur la
couleur (les combinaisons possibles et leur effets), Robert et Sonia
Delaunay ouvrent la voie à la théorie de l'art selon
laquelle chaque élément plastique produit un effet de
sens spécifique.
Femme portugaise - Robert Delaunay - 1915
Le
suprématisme est un
mouvement d'art moderne né en Russie au début du xxe
siècle. Son créateur est Kasimir Malevitch
(1878-1935), ancien cubofuturiste, travaille en 1913 avec le
poète Alexeï
Kroutchonykh et le compositeur Mikhaïl Matiouchine à
l'opéra Victoire
sur le soleil. Cette œuvre chantait le triomphe de l'Homme sur la
nature ainsi que sa supériorité obtenue par la machine.
Malevitch était
le scénographe : pour l'acte I, il décide d'utiliser un
immense carré
bicolore comme toile de fond. Cette décision constitue un pivot
dans sa
production puisqu'elle enclenche des réflexions qui
mèneront à la
conception du suprématisme.
Kasimir Malevitch présente en 1915, un premier ensemble de
39 tableaux suprématistes lors de la « Dernière
exposition futuriste de tableaux 0,10 (zéro-dix) » tenue
à Pétrograd du 19 décembre 1915 au 19 janvier
1916.
Quadrangle (Carré noir sur fond blanc) - Kazimir Malevitch - 1915
Il y a trois catégories de couleurs chez les
suprématistes. Premièrement, le fond est blanc, afin de
représenter l'espace infini. Le noir est réservé
à la figure emblématique du carré et les couleurs
primaires pour le reste.
Les sportifs - Kazimir Malevitch - 1930
Le
constructivisme est un
courant artistique né au début du xxe siècle en
Russie. Il s'est développé en « parallèle
» à un autre mouvement, le suprématisme.
Le terme d'art de la construction a d'abord été
utilisé par dérision par Kazimir Malevitch afin de
décrire le travail d'Alexandre Rodtchenko en 1917. Le mot
constructivisme apparaît ensuite dans le Manifeste
réaliste de Naum Gabo en 1920. Alexeï Gan utilise le terme
comme titre de son livre, imprimé en 1922, où il est
explicitement souligné que la culture de la nouvelle Russie
n'est qu'industrielle.
Le constructivisme fut, de 1917 à 1921, l'art officiel de la Révolution russe.
La Bolcheviks ont, à l'époque, des préoccupations
multiples : informer de la politique du gouvernement, éduquer
à l'idéologie communiste ou encore convertir une
société paysanne en état industriel moderne. Ils
ont parfaitement compris que pour s'adresser au peuple, ils doivent
utiliser un autre moyen que les mots. Grâce notamment à
une production d'affiches très importante (impression à
plusieurs milliers d'exemplaires), ils diffusent à partir de
1919 leurs messages sous une forme plus graphique avec l'intention de
parler au plus grand nombre. - See more at:
http://www.nundesign.fr/transmettre/espace-pedagogique/mouvements/constructivisme#sthash.vsphp9eT.dpuf
Affiche - Alexandre Rodtchenko
Purisme 1918-1920 Peintres Le Corbusier et Ozenfant Manifeste 1918 "Le purisme".
Le
Bauhaus est une école
d'art, de design et d'architecture, fondée en Allemagne par
l'architecte Walter Gropius en 1919, à la suite de la fusion
entre l'école des arts et de l'artisanat et l'académie
des beaux-arts de la ville de Weimar.
Le mot "Bauhaus" peut se traduire en français par "maison de la construction".
Son but était de faire disparaître les barrières
qui existaient entre l'art et l'artisanat, pour faire émerger
une création artistique tournée vers l'utilitaire.
Paul Klee - Ad Parnassum - 1932
Abstraction géométrique:
Ligne et couleur doivent être la base structurelle de chaque
œuvre. C'est à travers un formalisme
géométrique strict, que le concept d'art abstrait
commença a être théorisé par ses pionniers
au début du XXème siècle.
Auguste Herbin, Vendredi 1, 1951
Le
dadaïsme est un
mouvement intellectuel et artistique qui apparut à Zurich
(1916), se diffusa en Europe jusqu'en 1923 et exerça, par sa
pratique subversive, une influence décisive sur les divers
courants d'avant-garde.
Dada, mouvement international d'artistes et d'écrivains, est
né d'un intense dégoût envers la guerre qui signait
à ses yeux la faillite des civilisations, de la culture et de la
raison. Terroriste, provocateur, iconoclaste, refusant toute contrainte
idéologique, morale ou artistique, il prône la confusion,
la démoralisation, le doute absolu et dégage les vertus
de la spontanéité, de la bonté, de la joie de
vivre. C'est le roumain Tristan Tzara qui le baptise dada, un mot
trouvé au hasard dans le dictionnaire.
En 1924, André Breton publie le Manifeste du Surréalisme,
et le mouvement éclate. À partir de là les
surréalistes réinterprètent, a posteriori, nombre
d'événements dada comme étant d'ordre
surréaliste.
Premier Ready-made - Marcel Duchamp - 1913
Selon André Breton, le ready-made, qui peut se traduire par
préfabriqué, est un « objet usuel promu à la
dignité d’objet d’art par le simple choix de
l’artiste »
Après avoir été séduits par le dadaïsme, les
surréalistes
s'inscrivent en rupture par rapport à ce mouvement : ils
considéraient que le surréalisme susciterait
l'arrivée de nouvelles valeurs, ce que n'acceptaient pas les
dadaïstes. Le dada, absolu dans sa dénonciation, ne survit
pas à une querelle relative à l'engagement,
suscitée par la Révolution soviétique et le risque
d'une nouvelle guerre et, en 1924, naît le surréalisme
avec la publication du premier Manifeste du surréalisme
d'André Breton, soucieux d'agir sur la société,
sinon sur l'individu, sans tomber dans l'embrigadement. Dalí
affirme d'ailleurs être sûr que le surréalisme
« changerait le monde. » Étant lui-même adepte
de ce mouvement, il s'y investit comme un devoir.
Cette aventure (« une attitude inexorable de sédition et
de défi ») passe par l'appropriation de la pensée
du poète Arthur Rimbaud (« changer la vie »), de
celle du philosophe Karl Marx (« transformer le monde ») et
des recherches de Sigmund Freud : Breton s'est passionné pour
les idées de Freud qu'il a découvertes dans les ouvrages
des Français Emmanuel Régis et Angelo Hesnard, en 1917.
Il en a retiré la conviction du lien profond unissant le monde
réel et le monde sensible des rêves, et d'une forme de
continuité entre l'état de veille et l'état de
sommeil (voir en particulier l'écriture automatique). Dans
l'esprit de Breton, l'analogie entre le rêveur et le
poète, présente chez Baudelaire, est
dépassée. Il considère le surréalisme comme
une recherche de l'union du réel et l'imaginaire : « Je
crois à la résolution future de ces deux états, en
apparence si contradictoires, que sont le rêve et la
réalité, en une sorte de réalité absolue.
»
En 1966, la mort du poète et chef de file va entraîner la fin du surréalisme.
La persistance de la mémoire - Salvatore Dali - 1931
Le mouvement
Pittura metafisica ou
Peinture métaphysique
est un mouvement artistique italien fondé en 1917 par Carlo
Carrà, Alberto Savinio1 et Giorgio de Chirico à Ferrare
qui cherche à représenter ce qu'il y a au-delà de
l'apparence physique de la réalité, au-delà de
l'expérience des sens. Ce mouvement précéda le
surréalisme, mais ne constitua pas d'école à
proprement parler. L'idée de ce mouvement est de garder un
aspect figuratif tout en se détachant du monde et
d'élever la peinture au rang de la métaphysique (en
dehors de l'histoire), en proposant des images étranges comme
figées dans le temps, dans l'espace, et qui donneraient à
réfléchir, non aux tumultes du monde, mais à des
idées métaphysique.
L'énigme d'un après-midi d'automne - Giorgio De Chirico - 1910
La
Nouvelle Objectivité (en allemand :
Neue Sachlichkeit)
est un courant artistique (1918-1930) apparu en Allemagne et qui
succède à l'expressionnisme, dont il découle par
bien des aspects.
Cette appellation a été inventée en 1925, à
la suite d'une exposition très médiatisée et
qualifiée de post-expressionniste, qui s'est tenue à la
Kunsthalle de Mannheim.
La Nouvelle Objectivité n'a ni programme ni manifeste,
contrairement au surréalisme qui se développe à la
même époque en France. Elle se divise toutefois en deux
branches bien distinctes qui, chacune à sa manière,
affichent une même volonté, après certains
débordements expressionnistes, de revenir au réel et au
quotidien. Le clivage s'inscrit d'abord sur le plan politique : la
branche dite « de droite », raccordée à
Karlsruhe et Munich, retourne ainsi à un classicisme harmonieux
et intemporel alors que, la branche de gauche, centrée sur
« Berlin la rouge », s'engage radicalement dans une vision
froide et cynique de la société. Vers 1930, le mouvement
dépasse les frontières de l'Allemagne.
D'un point de vue global, la Nouvelle Objectivité se
caractérise par une volonté de représenter le
réel sans fard. « Entre jugement et constat », elle
tend à la société malsaine et corrompue de
l'après-guerre un miroir froid. L'art lui sert d'arme.
En photographie, ce mouvement s'est caractérisé par sa forte dimension sociale et son refus du pictorialisme.
En peinture, les mêmes préoccupations sociales aboutissent
à des œuvres parfois aux limites de la caricature.
Liés à la République de Weimar, les artistes de la
Nouvelle Objectivité seront nombreux à être
pointés du doigt comme « artistes
dégénérés » par le régime
nazi. C'est pourquoi d'ailleurs le mouvement s'éteint en 1933,
avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir. De nombreux artistes
choisissent alors l'exil.
Les joueurs de skat - Otto Dix - 1920
Le
réalisme socialiste
est un style de l'art réaliste qui a été
développé principalement dans l'Union soviétique ,
et est devenu un style dominant dans divers pays socialistes. Le
réalisme socialiste se caractérise par le rendu en
attente des valeurs communistes , tels que l'émancipation du
prolétariat , d'une manière réaliste.
Le réalisme socialiste était la forme dominante de l'art
dans l'Union soviétique depuis son développement dans le
début de l' années 1920 jusqu'à sa chute finale de
la popularité à la fin des années 1960.
Trompette et porte-drapeau de Mitrofan Greko - 1934-
Le
réalisme américain
récupère l’esprit et les traditions
américaines à travers un récit figuratif qui
prétend être réaliste et efficace dans son message
social.
Noctambules, 1942, Edward Hopper
Le
Lettrisme, également nommé
Hyper-créatisme ou
Hyper-novatisme,
est à l'origine un mouvement artistique, puis pluriculturel,
né en 1945 avec l'arrivée en France de son
créateur, Isidore Isou.
Le lettrisme apporte en 1950 l'hypergraphie (d'abord nommée
« métagraphie »), art fondé sur
l'organisation des lettres et des signes, et considérée
comme un dépassement à la fois de l'art plastique
figuratif et abstrait, et aussi du roman à mots. Cet art sera,
par la suite, dépassé par l'Art infinitésimal
(1956), qui envisage n'importe quel élément (textes,
images, objets…), au-delà de sa signification
immédiate, comme support à l'élaboration
d'œuvres purement mentales, imaginaires ou inconcevables, l'Art
supertemporel (1960), fondé sur les interventions
créatives, concrètes ou mentales du public pendant un
temps indéterminé (créant ainsi des œuvres
perpétuellement changeantes) et l'excoordisme (1992),
considéré comme l'au-delà de
l'Infinitésimal, qui s'appuie sur les extensions et les
coordinations de particules esthétiques concrètes,
imaginaires ou inimaginables.
Leçon à un élève de Mondrian - Maurice Lemaitre - 1968
Après 1950, en même temps que le leadership
américain mondial sur l’économie, «
l’école de New York » a pris le relais de
l’avant-garde en Peinture de « l’école de
Paris », avec pour corollaire le modèle américain
de commercialisation, ouvert au marketing.
L'
expressionnisme abstrait est
un mouvement artistique qui s'est développé peu
après la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis.
Le mouvement est « né » dans le milieu artistique
new-yorkais dans les années 1940. Plusieurs dénominations
sont apparues pour évoquer certains aspects de l'expressionnisme
abstrait américain : l'action painting, la colorfield painting
ou la Post-painterly Abstraction (de Sam Francis).
L'expressionnisme abstrait apparaît en 1948, au cours d'une
exposition à New York, financée par des fonds publics.
Cet art qui se voulait avant-gardiste, cosmopolite et apolitique fait
se déplacer le cœur de l'art moderne de Paris à New
York. Cependant, l'expressionnisme abstrait suscite des débats
au sein de la classe politique américaine. Les
Républicains attaquent violemment ce courant et l'accusent
d'être communiste. Au Congrès, ils dénoncent en
outre les financements fédéraux qui sont attribués
aux peintres expressionnistes. Le début des années 1950
voit le renforcement de cette opposition à cause du
maccarthisme, les artistes soupçonnés de sympathies
communistes deviennent l'objet d'enquêtes (« chasse aux
sorcières »). Pourtant, la période est aussi
marquée par le soutien du MoMA de New York, lui-même
financé par la fondation Rockefeller. En 1952, le musée
organise même un programme international de diffusion mondiale de
l'expressionnisme abstrait. L'exposition « The New American
Painting » n'a pas d'autres buts. Les peintres de
l'expressionnisme abstrait sont également défendus par
Peggy Guggenheim.
Il se caractérise par des toiles immenses, parfois
entièrement peintes all-over (où les
éléments picturaux sont disposés de manière
égale sur toute la surface disponible)
Les peintres de l'
action painting produisent apparemment de façon violente, avec des gestes rapides voire manifestement spontanés.
Jackson Pollock - one number 31 - 1950
Le
colorfield painting («
peinture du champ coloré ») qualifie la peinture de Mark
Rothko avec ses peintures « Multiform », celles de
Clyfford Still ou de Barnett Newman à partir de 1946.
Mark Rothko - Multiform - 1948
Abstraction lyrique: La
liberté plastique de l'expression gestuelle et
émotionnelle, se manifeste par des procédés
alliant projection linéaire, taches ou brossage plus ou moins
amples de la couleur sur la toile.
L'abstraction lyrique européenne ainsi baptisée par le
critique Jean José Marchand et le peintre Georges Mathieu en
1947, dont le courant initial et principal, le tachisme, a
été défini à partir de 1951 par les
critiques Pierre Guéguen, Charles Estienne et Michel
Tapié, lequel inclura ces deux notions dans l'art.
Georges Mathieu – Les Capétiens partout – 1954
L'
art brut est un terme
inventé par le peintre Jean Dubuffet pour désigner les
productions de personnes exemptes de culture artistique œuvrant
en dehors des normes esthétiques convenues (pensionnaires
d'asiles psychiatriques, autodidactes isolés, médiums).
Il regroupa certaines de ces productions au sein d'une collection, la
Collection de l'art brut à Lausanne.
Jean Dubuffet - Hourloupe - 1962 - dessin au stylo
Le
tachisme est un style de
peinture abstraite répandu en France dans les années
quarante et cinquante. Ce mouvement est souvent considéré
comme l'équivalent européen de la tendance de
l'expressionnisme abstrait américain représentée
par l'Action Painting
Around the Blue - Sam Francis - 1962
Le
spatialisme
est un mouvement artistique fondé en 1950, mais
théorisé dès 1946 par le peintre italo-argentin
Lucio Fontana. Il est lié à l'art informel.
Dès 1949, Lucio Fontana commence à peindre des surfaces
monochromes et à les « maltraiter » en faisant des
trous ou des incisions dans la toile. Pour Fontana « la toile
n'est pas ou plus un support mais une illusion. » La surface
d'une toile ne doit plus seulement exister pour le regard de
l'observateur qui s'abîme en elle, mais, au contraire, s'ouvrir
largement aux hasards de son environnement non pictural.
Concetto spaziale Attese, Lucio Fontana, 1965
On regroupe sous l'expression
art informel ou
informalisme
les tendances abstraites et gestuelles qui se sont manifestées
en Europe dans la période de l'après-guerre (1945-1960) :
l'abstraction lyrique, qui résulte de diverses techniques
signo-gestuelles avec sa composante initiale principale, le tachisme.
À cette tendance sont notamment associées aussi les
principaux artistes non figuratifs de la nouvelle école de Paris
;
le matiérisme qui explore plusieurs procédés de traitement de la surface de la toile ;
par association, le spatialisme, qui inclut les dimensions de l'espace-temps et de la lumière.
Les groupes CoBra et Gutai peuvent lui être associé.
L'art informel trouve des équivalents en Amérique,
notamment avec la tendance de l'expressionnisme abstrait
représentée par l'action painting, ainsi qu'en Argentine.
Le
matiérisme
est un courant pictural, qui appartient à l’art informel
européen, apparu après la Seconde Guerre mondiale et
soutenu par le critique d'art Michel Tapié. Il s’est
répandu en Europe à la fin des années 1940 et au
début des années 1950.
On considère qu’il prend naissance, en France, avec
l’œuvre de Jean Fautrier et avec l’art brut de Jean
Dubuffet. Il caractérise toutefois plus particulièrement
l’œuvre d’Antoni Tàpies (pintura
matérica) à partir de 1947-1948.
Jean Fautrier
CoBrA ou l’
Internationale des artistes expérimentaux (IAE)
est un mouvement artistique créé à Paris le 8
novembre 1948 au café de l'hôtel Notre-Dame par les
poètes Christian Dotremont et Joseph Noiret et par les peintres
Karel Appel, Constant, Corneille et Asger Jorn, en réaction
à la querelle entre l'abstraction et la figuration. Ce mouvement
publie la revue Cobra (1948-1951) avant de se dissoudre en 1951
Le nom est l'acronyme de:
Copenhague,
Bruxelles,
Amsterdam, du nom des villes de résidence de la plupart des membres fondateurs
Les membres du mouvement CoBrA répudient la culture rationaliste
occidentale, dont la décomposition est devenue évidente,
selon eux, au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Souhaitant s'abreuver aux sources premières de la
création, ils vont chercher leur modèles auprès de
formes artistiques non encore contaminées par les normes et les
conventions de l'Occident : les totems et les signes magiques des
cultures primitives, la calligraphie orientale, l'art
préhistorique et médiéval. Cependant ils
découvrent des pans encore intacts de leur propre culture, dont
telles formes, encore vigoureuses, de l'art populaire nordique, de
l'art primitif, de l'art naïf, et des créations dues aux
enfants ou aux handicapés mentaux.
Pour eux, l'écriture est par ailleurs l'expression la plus
directe du psychisme de l'individu. En fait, les membres du mouvement
CoBrA militent en faveur d'une régression consciente, d'un
retour aux images archétypiques qui, semble-t-il, demeurent
enfouies au tréfonds du subconscient, ainsi que l'a
montré l'enseignement du psychologue suisse Carl Gustav Jung,
que beaucoup de lecteurs de leur génération admirent.
Asger Jorn, ‘Le faux rire (image tragi-comique)’, oil on canvas, 1954
L'
art cinétique est un courant artistique fondé sur l'esthétique du mouvement.
Il est principalement représenté en sculpture où
l'on a recours à des éléments mobiles.
Mais l'art cinétique est également fondé sur les
illusions d'optique, sur la vibration rétinienne et sur
l'impossibilité de notre œil à accommoder
simultanément le regard à deux surfaces colorées,
violemment contrastées.
Alexander Calder invente le mobile, sculpture formée de fils et
de pièces métalliques qui sont mises en mouvement par le
déplacement de l'air ambiant. L'expression art cinétique
est adoptée vers 1954 pour désigner les œuvres
d'art mises en mouvement par le vent, les spectateurs et/ou un
mécanisme motorisé.
Dans les années 1950, les premières œuvres optiques
sont basées sur le contraste entre le blanc et le noir. C'est
alors soit la persistance rétinienne, soit
l'interprétation que fait le cerveau qui va donner naissance
à une illusion d'optique ou de mouvement dans l'œuvre.
Victor Vasarely et Bridget Riley expriment le mieux ce début de
l'art cinétique. En 1955, Vasarely publie le Manifeste jaune qui
théorise l'art optique et cinétique.
Alexander Calder, Little Spider, vers 1940, tôle, fil de fer, couleur,
Gutai ( août 1954 - mars 1972) est un mouvement artistique d'avant-garde japonais.
Le terme vient de gu, « instrument » et tai, « corps
», son adverbe gutaiteki, « concret », «
incarnation », qui s'oppose donc à l'abstrait,
c'est-à-dire à l'art abstrait.
En général, les œuvres exécutées sur
toile sont de très grand format. Sur la plupart d'entre elles,
entailler, déchirer, mettre en pièces, brûler,
projeter, lancer… sont ses mots d’ordre.
Cependant, ces œuvres sont généralement
immédiatement détruites. Ainsi, la destruction revient
très souvent, ce qui montre la violence dégagée
dans ses œuvres. D’ailleurs, il ne reste que très
peu de traces des originaux. Par contre, on retrouve beaucoup de traces
vidéo et photographiques.
Gutaï se permet une grande liberté d’utilisation des
matières brutes comme la boue, le papier kraft, les pierres
ramassées sur les berges des rivières, l’eau
colorée, des rideaux peints en fluorescent, des boîtes en
fer blanc… renforcées par des couleurs primaires
très voyantes. À l’époque, cette
liberté n’a jamais été aussi grande au Japon.
Jirō Yoshihara - 1965
Le statut du peintre au XX è, est celui d’un «
producteur d’art », dans un marché, où il est
un atome dans une offre abondante, face à une demande
concentrée et dominée par la critique d’art et les
commissaires d’expositions. Après 1950, pusieurs
mouvements ont été lancés par des critiques
d’art (P. Restany 1960 « nouveaux réalistes »,
G. Gassiot-Talabot 1964 « nouvelle figuration », B.
Lamarche-Vadel 1981 « figuration libre »).
La
nouvelle figuration
est un mouvement artistique qui fait la transition entre
l’abstraction hégémonique des années 1950 et
une figuration dite « narrative » qui voit le jour en 1964.
Dès 1958, la mise en place d’un régime
présidentiel invite un certain nombre de peintres abstraits
à traduire leur ressenti face à une actualité
menaçante. Ils s’affranchissent de la neutralité du
signe par le passage du signifiant au signifié.
Nu - Pierre Pouget - 1961
Op art, ou
art optique,
est une expression utilisée pour décrire certaines
pratiques et recherches artistiques faites à partir des
années 1960, et qui exploitent la faillibilité de
l'œil à travers des illusions ou des jeux optiques.
C'est en 1964, dans un article anonyme du magazine Time que le terme
« op art » fut utilisé pour la première fois.
A New York, en 1965, l'art optique connut une reconnaissance
internationale avec l'exposition du MoMA de New York
intitulée L'œil réceptif
Artiste né en Hongrie en 1906, Victor Vasarely fut une figure
essentielle dans l'histoire de l'op art. Il suivit des cours au Bauhaus
de Budapest, où régnait une grande foi dans le
progrès technique. Il s'opposait avec véhémence
à l'idée de l'artiste comme personne égocentrique.
Vega 200 - Victor Vasarely - 1968
Le
pop art est un ensemble de
phénomènes artistiques intimement liés à
l'esprit d'une époque, l'essence d'un large mouvement culturel
des années 1960.
L'expression « pop art » (abréviation de «
popular art » en anglais, ou « art populaire » en
français), créée sous l'impulsion de John McHale,
a été utilisée pour la première fois en
1955 par Lawrence Alloway, un critique d'art britannique qui faisait
partie de l'Independent Group, groupe d'intellectuels travaillant sur
le rôle de la technologie dans la société. À
la fin des années 1950, le pop art américain
émerge avec des artistes tels qu'Andy Warhol, Roy Lichtenstein,
Robert Rauschenberg, Jasper Johns et James Rosenquist. Mais ce
mouvement ne se limite pas au seul domaine des arts plastiques : il
touche autant la musique, la mode et les arts appliqués et bien
d'autres domaines de la culture.
L’histoire du pop art est une intéressante histoire de
marketing américaine. Commençons par le Produit : en
1961, quelques marchands de tableaux de New York, tou jours à
l’affût de nouveautés (alors que l’abstract
expressionnism connaît le grand succès) prennent le risque
de lancer sur le marché un nouveau style le pop art,
après avoir fait le tour de quelques ateliers d’artistes
pour déga ger la tendance générale du moment.
L’art à cette époque est un investissement
recherché en ascension continue, comme les affaires. Bien
sûr, le Prix du pop art est au début très bas, les
amateurs préfèrent la « sécurité
» des œuvres d’expressionisme abstrait. Quel ques
amateurs se lancent : l’éditeur Harry Abrams,
l’industriel Burton Tremaine, l’assureur Léon
Kraushar (qui compare ouvertement la valorisation de sa collection pop
art à celle des actions d’IBM !). Pour faire monter la
cote, il est donc indispensable de développer la Commu nication
et la Distribution autour du nouveau concept d’art. Le mouvement
a facile à se faire comprendre du grand public à cause de
son concept si proche du marketing commercial (les sujets du pop art
sont les comics, les boîtes à conserve, les bouteilles de
coca, les vedettes de cinéma et de BD) mais jusqu’en 1963
le pop art est mal reçu par la critique.
Prenons le cas emblé matique d’Andy Warhol : partant de sa
formation artistique commerciale de dessinateur de mode, il va en
transférer les images et les techniques dans le pop art. Il y
joint une conception mécanique de sa production (atelier
d’assistants en sérigraphie) et une activité
plurielle (ciné ma, presse, musique) qui transforme selon ses
vœux l’artiste en star. Le visage de Marilyn est reproduit
comme une boîte de soupe, à la chaîne en
sérigraphies (« Repeti tion makes reputation » !).
Quelques faits biographiques montrent bien l’approche de
marketing de gestion de sa carrière ; il incarne le type de
l’artiste-star doué du sens des affaires (il
s’intitulait « business artist » !). Il est
d’abord dessinateur publicitaire à succès
travaillant pour les magazines de mode « Glamour », «
Vogue » et « Har pers’s Bazaar » mais veut
devenir artiste. En 1956 sa publicité pour les chaussures
« Miller » reçoit un prix ce qui le fait remarquer
par le conservateur du musée d’art moderne Henry
Geldzahler. Vers 1960, il étend son réseau de relations
notamment avec le marchand Léo Castelli, l’artiste R.
Rauschenberg ; son problème est de trouver un style propre, une
« marque de fabrique » (on dira un posi tionnement) ; il la
trouve en 1962 en se lançant dans la photographie de presse
traitée en sérigraphie (les boîtes de soupe, BD
qu’il peignait étaient déjà un thème
traité par Rauschenberg).
Diptyque Marilyn - Andy Warhol -1962
Le
réalisme fantastique
est né dans les années cinquante. L’acte fondateur
du réalisme fantastique fut le livre de Jacques Berger et de
Louis Pauwels "Le matin des magiciens" publié, en octobre 1959.
La fin de ce mouvement se situe vers 1980.
Le réalisme fantastique est né durant la guerre froide
qui fut une période de tension et de confrontation
idéologique et politique entre les deux supers puissances qui
furent les États-Unis et L’ U.R.S.S.
Le réalisme fantastique emprunte largement à
d’autres mouvements artistiques comme le surréalisme et le
fantastique. Ces différents mouvements artistiques
développent des thèmes communs comme l’inconscient
ou le surnaturel.
Le réalisme fantastique est un courant de pensée, il
cherche à représenter l’inconscient et le
conscient. Il ne s’échappe pourtant pas de la
réalité, mais il met en place des formes originales et
fantastiques. C’est aussi un mouvement qui grandit vers le futur
, on trouve souvent des nus érotiques ou des
éléments figuratifs. L’esthétique de tableau
est transformée par l’imagination de l’artiste. Ce
mouvent explore des domaines exclus par la science officielle comme les
phénomènes paranormaux ou l’alchimie.
L’Ecole de Vienne du réalisme fantastique voit le jour au
détour des années 60. Se mêlent dans leur peinture
des motifs d’inspiration fantastique, ésotérique,
biblique.
Artistes associés:
Erich Brauer, Manfred Ebster, Robert Ederer, Ernst Fuchs, Rudolf
Hausner, Wolfgang Hutter, Fritz Janschka, koudenhove Kalergi, Anton
Lehmden, Peter Proksch, Kurt Regschek.
Das Einhorn - Peter Proksch - 1987
Hard edge abstraction
Le terme apparaît à la fin des années 1950
où des critiques d’art ont éprouvé le besoin
de trouver une dénomination stylistique pour définir la
peinture abstraite non gestuelle. Après quelques
précisions terminologiques, on entend par Hard-Edge une
technique picturale préconçue, divisée sur la
surface du tableau en plans colorés, aux contours
géométriques nettement définis et sans passages
chromatiques entres eux.
Initiateur en la matière, l’artiste américain
Ellsworth Kelly conçoit en 1949/50 une abstraction artistique,
froide et impersonnelle, fondée sur la répétition
sérielle d’éléments graphiques peints en
aplat, dans des tons francs, uniformément
délimités et répartis. À partir de ce
moment, le Hard-Edge prit naissance et fut très vite
adopté par les grands de la peinture moderne de ce monde tel
que: Lichtenstein, Tousignant, Molinari et bien d’autres…
sans oublier Roger Katch.
On retrouve l’usage du Hard-Edge durant les années 1960/70
sur la plupart des œuvres contemporaines de style Pop’Art,
à grande influence graphique, où pureté et
précision sont de rigueur dans la découpe des masses
géométriques. Le mariage de cette technique à ce
style, favorise les créations de grands formats, que l’on
retrouve avec beaucoup d’intérêt en architecture
moderne et néo-classique.
Frank Stella, 'Hyena Stomp' 1962
L’
Internationale situationniste
(IS) était une organisation révolutionnaire
désireuse d'en finir avec le malheur historique, avec la
société de classes et la dictature de la marchandise, se
situant dans la filiation de différents courants apparus au
début du xxe siècle, notamment de la pensée
marxiste d'Anton Pannekoek et de Rosa Luxemburg, du communisme de
conseils, ainsi que du groupe Socialisme ou barbarie (Claude Lefort,
Cornelius Castoriadis notamment) dans les années 1950. En ce
sens, elle pourrait être apparentée à un groupe
d'ultra-gauche. Mais elle représentait à ses
débuts l'expression d'une volonté de dépassement
des tentatives révolutionnaires des avant-gardes artistiques de
la première moitié du xxe siècle, le
dadaïsme, le surréalisme et le lettrisme.
Formellement créée en juillet 1957 à la
Conférence de Cosio di Arroscia, l'Internationale situationniste
est née du rapprochement d'un ensemble international de
mouvements d'avant-garde.
Depuis la fin des années 1950, un
happening
est une performance (au sens anglais du mot : «
représentation »), un événement ou une
situation qui peut être considéré comme un art.
Utilisé pour la première fois dans la langue
française en 19641, ce substantif est emprunté à
l'anglais (participe présent du verbe to happen : arriver, se
produire). Une traduction possible serait une « intervention
artistique ».
Le happening se distingue de la performance par son caractère
spontané et le fait qu'il exige la participation active du
public, public qui n'est plus considéré tel quel, mais
considéré comme intervenant.
Allan Kaprow et des participants à l'happening "Yard" de 1967, à New York
Le groupe des
Nouveaux Réalistes
est fondé en 1960 par le peintre Yves Klein et le critique d'art
Pierre Restany à l'occasion de la première exposition
collective d'un groupe d'artistes français et suisses à
la galerie Apollinaire de Milan. Contemporain du Pop Art
américain, dont il est souvent présenté comme la
version française, le Nouveau Réalisme incarne, avec
Fluxus, l'une des nombreuses tendances de l'avant-garde dans les
années 1960. Il est dissous en 1970.
Les artistes reprennent les objets de la société pour en
faire des reliques, des symboles puissants de la consommation. On
constate également la disparition du matériau noble, les
nouveaux réalistes n’utilisent plus de bronze, de pierre,
mais de la tôle ou du ciment, des matériaux industriels.
Anthropométrie de l’époque bleue (ANT 82)- Yves Klein - 1960
Pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile
Fluxus est un mouvement d'art
contemporain né dans les années 1960 qui touche aussi
bien les arts visuels que la musique et la littérature, par la
réalisation de concerts, d'events, la production de livres, de
revues, la confection d'objets. Initié par George Maciunas, qui
en inventa également l'appellation, Fluxus participe aux
questionnements soulevés par les formes d'arts qui voient le
jour dans les années 1960 et 1970 : statut de l'œuvre
d'art, rôle de l'artiste, place de l'art dans la
société, notamment. L'humour et la dérision sont
placés au centre de la démarche et participent à
la définition de Fluxus comme un non-mouvement, produisant de
l'anti-art ou plutôt un art-distraction.
L'histoire du happening est intimement liée au mouvement Fluxus,
dont le but était de supprimer toutes frontières entre
art et vie.
En intégrant le public à la performance artistique, les
artistes Fluxus veulent supprimer l'idée d'un art qui se donne
à voir et mettent plutôt en avant l'idée d'un art
qui s'expérimente, se vit.
C'est dès 1962 et jusqu'en 1970 que les activités de
Fluxus se concentrent à Nice, rue de l'Escarène.
Fluxus Manifesto - George Maciunas - 1963
Le
minimalisme (ou
art minimal)
est un courant de l'art contemporain, apparu au début des
années 1960 aux États-Unis, en réaction au lyrisme
pictural de l'Expressionnisme abstrait et en opposition à la
tendance figurative et ironique du Pop Art. Le Minimalisme est
l'héritier du Modernisme, et plus particulièrement du
Bauhaus. Il fait sienne la maxime d'un des grands représentants
du Bauhaus, Mies Van der Rohe: "less is more".
Les peintres minimalistes désirent limiter toute trace de
facture picturale ou d'intervention de la main du peintre. Aussi, les
œuvres minimalistes se composent généralement de
deux ou trois couleurs et de formes basiques : ronds, carrés,
lignes droites, etc. La simplicité est primordiale et il
n'existe aucune représentation subjective derrière le
minimalisme ; il est dénué de toute symbolique et ne
cherche à jouer que sur les formes et les couleurs en
évitant l'émotion au sens littéral du terme : un
art dénué de sentiments.
Ultimate Painting n° 6 - Ad Reinhardt - 1960
Huile sur toile - 153 x 153 cm - Centre Pompidou, Musée national d’art moderne
L’
art vidéo
naît, en tant qu'expression artistique, au début des
années 1960, de la rencontre de plasticiens, d'ingénieurs
et de responsables de chaînes de télé qui cherchent
de nouvelles possibilités d'utilisation du médium
vidéo. Même si des tentatives sont faites dès la
fin des années 1950, la naissance officielle de cet art a
été fixée à mars 1963, lorsque Nam June
Paik expose Exposition of Music - Electronic Television1 à la
Galerie Parnass en Wuppertal, treize téléviseurs
préparés pour la distorsion d’images
Electronic Superhighway, Nam June Paik, 1995
L'
art corporel (appelé parfois
body art
pour qualifier un courant avant-gardiste) est un ensemble de pratiques
et de dispositifs qui placent le langage du corps au centre d'un
travail artistique. Dans certains cas, l'artiste fait de son corps une
œuvre d'art à part entière. Les concepts entres
autres de performance, d'installation, de contextualisation nourrissent
ces créations qui transforment profondément l'art
contemporain à partir des années 1950.
Arbol de la Vida - Ana Mendieta - 1970
À la suite de l'expressionnisme abstrait, qui voulait arriver
à une expression de l'artiste grâce à la peinture
gestuelle (action painting) et en s'appuyant sur le hasard, et qui
donnait des peintures abstraites aux consommations gigantesques, et
à celle du Pop Art, qui récupérait les images de
la publicité et de la société de consommation, l'
hyperréalisme
suivit la voie de ce dernier et s'opposa parfois au premier.
L'influence de la photographie dans le mouvement hyperréaliste
est également majeure. Les peintures hyperréalistes
montrent des scènes de la vie courante, des portraits…
Mais, il y a plusieurs hypothèses : l'une qui considère
que l'hyperréalisme n'est qu'une suite du Pop Art, parce qu'il
utilise comme lui des symboles populaires, l'autre qui voit dans
l'hyperréalisme une rupture d'avec l'abstraction, en faisant
ressurgir la figuration.
L'hyperréalisme consiste en la reproduction à l'identique
d'une image en peinture, tellement réaliste que le spectateur
vient à se demander si la nature de l'œuvre artistique est
une peinture ou une photographie. Les artistes utilisaient des sources
diverses telles que des photos de magazines ou des photographies
personnelles comme modèle de leur peinture. Pour la reproduire
les peintres soit projetaient à l'aide d'un
rétro-projecteur l'image sur leur toile et ensuite peignaient en
fonction de ce qu'ils voyaient, soit imprimaient sur grand format une
photo et peignaient directement sur la photo, soit utilisaient la
technique de « mise au carreau ». La photographie ne devait
pas être source d'émotion. Les peintres
hyperréalistes recherchent la neutralité, ils n'ont pas
pour but de dénoncer quoi que ce soit, ils montrent le monde de
manière objective, en font le simple objet.
Silver Marble - Pedro Cambos
L'
art conceptuel n'est pas une
période précise de l'art contemporain, ni un mouvement
artistique structuré ou un groupe d'artistes précis. Ceci
étant, l'on peut tout de même se permettre de dater le
courant d'art conceptuel au sens strict du terme : entre 1965 et 1975
L'art est défini non par les propriétés
esthétiques des objets ou des œuvres, mais seulement par
le concept ou l'idée de l'art.
On a souvent confondu l'art conceptuel avec une activité
astucieuse se développant autour d'envoi de messages elliptiques
pour ne pas insister sur le caractère analytique de cet art.
En vertu de cette forme, les artistes conceptuels prennent alors une
distance à l'égard de l'objet dans l'œuvre d'art;
cela aboutit à une activité artistique où
l'utilisation du langage et de ses dérivés : (graphiques
mathématiques, mesures de distances, répertoriage
d'années...) finit par être la condition nécessaire
et souvent suffisante à l'existence d'une œuvre. Cependant
lorsque ces artistes utilisent le langage pour sa capacité
à servir au mieux une démonstration, cela ne veut pas
dire pour autant qu'on puisse les assimiler à des critiques ou
à des écrivains car, bien que le discours sur l'art se
substitue à l'objet, le propos ne réside pas uniquement
dans l'idée de l'art, mais dans la mise en pratique de cette
idée.
Double jardin - Joseph Kossuth - 1998
Frise lumineuse en néon blanc - Parlement de Bruxelles
Arte Povera (de l'italien :
« art pauvre ») est un mouvement artistique italien, qui,
au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène
internationale dans les années 1960.
Arte Povera est une « attitude », un comportement
prônée par des artistes italiens depuis 1967 qui consiste
à défier l'industrie culturelle et plus largement la
société de consommation, selon une stratégie
pensée sur le modèle de la guérilla.
Ce refus de l'identification se manifeste par une activité
artistique qui privilégie elle aussi le processus, autrement dit
le geste créateur au détriment de l’objet fini.
Processus qui consiste principalement à rendre signifiants des
objets insignifiants.
En condamnant aussi bien l'identité que l'objet, Arte Povera
prétend résister à toute tentative
d’appropriation. C’est un art qui se veut
foncièrement nomade, insaisissable.
Sans titre - Jannis Kounellis - 1988
Panneaux d’acier, charbon et sacs en toile de jute
Le
land art
est une tendance de l'art contemporain utilisant le cadre et les
matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, eau,
rocher, etc.). Le plus souvent, les œuvres sont en
extérieur, exposées aux éléments, et
soumises à l'érosion naturelle ; ainsi, certaines
œuvres ont disparu et il ne reste que leur souvenir
photographique et des vidéos.
Les premières œuvres ont été
réalisées dans les paysages désertiques de l'Ouest
américain à la fin des années 1960. Les
œuvres les plus imposantes, réalisées avec des
équipements de construction, portent le nom d'Earthworks
(littéralement terrassements).
Broken circle - Robert Smithson - 1971
Emden - Pays-Bas
Supports-Surfaces
(1971-73) est un mouvement artistique qui fut l'un des groupes
fondateurs de l'art contemporain français, tant en peinture
qu'en sculpture
La première exposition nommée Support-Surface aura lieu
à l'A.R.C à Paris avec Boules, Devade, Dezeuze, Saytour,
Valensi et Viallat.
Remettant en question les moyens picturaux traditionnels, ces artistes
associent à cette recherche une réflexion
théorique et un positionnement politique au sein de la revue
Peinture-Cahiers théoriques. Des dissensions apparaissent entre
les membres du groupe et la scission arrive dès 1972.
Claude Viallat
En 1960, Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de trente ans de
recherches, régulièrement réédité,
qui propose le
graffiti comme
une forme d'Art brut, primitif, éphémère. Picasso
y participe. C'est sans doute la première fois que l'on
évoque le graffiti comme un art.
Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux
côtés de l'Atlantique, du fait notamment de la
disponibilité d'aérosols de peintures «
émaillées » (originellement destinées
à la peinture d'automobiles), une partie des graffitis a
gagné une vocation esthétique.
Vers 1986 et 1987, le graffiti « new-yorkais » et sa
culture hip-hop prennent définitivement le pas à Paris
sur les formes plus proches du monde de l'art contemporain, lequel
retourne, sauf exception, à ses galeries.
Sans titre - VLP - 1980
Palissade
L'
art urbain,
ou
street art, est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe
toutes les formes d’art réalisé dans la rue, ou
dans des endroits publics, et englobe diverses techniques telles que le
graffiti, la réclame, le pochoir, la mosaïque, le sticker,
l'affichage voire le yarn bombing ou les installations. C'est
principalement un art éphémère vu par un large
public.
Typiquement, le terme Street art ou plus spécifiquement
post-graffiti est utilisé pour distinguer l'art public
contemporain du graffiti territorial — le « tag »
—, du vandalisme ou de l'art corporatif.
Kevin Larmee - 1985
Le
bad painting
est un style artistique né aux États-Unis, empruntant aux
arts dans la rue (graffitis, pochoirs, affiches…) en
réaction à l'art intellectuel et un soupçon
conventionnel des années 1970 (art minimal, art conceptuel), et
s'inspirant de cultures et idéologies marginales (punk, rock,
afro-américain, hispano-américain…).
Volontairement sale et négligé, il est dans la
lignée de la figuration libre, voire libérée, dans
une version pour le moins expressionniste.
Cirque -Keith Harring -
La
Nouvelle Subjectivité,
clin d’œil à la Neue Sachlichkeit (la Nouvelle
Objectivité) de l’école allemande des années
vingt est le titre donné par le conservateur et critique
d’art Jean Clair à l’exposition internationale, au
Musée national d’Art moderne, à Paris, en 1976. Le
peintre anglais David Hockney représente ce mouvement de la fin
des années soixante dont la critique est assurée par
Charles Harrison. La Nouvelle Subjectivité naît dans un
contexte de crise économique et esthétique en
réaction à l’art conceptuel, à la
théorie minimaliste, à la nouvelle figuration et à
l’aspect « superficiel » du pop art, que les peintres
récusent dorénavant. Contrairement aux avant-gardistes,
les artistes manifestent un souci du « retour (non
archaïque) dans la réalité des choses »
(Catherine Millet, historienne de l’art). Ils «
s’attachent à une observation attentive du monde visible
(…) ancré à nouveau du côté des
choses » (Jean Clair).
Dessinateurs et peintres, ils s’attachent à « bien
peindre » et à composer leurs toiles selon les lois de la
perspective classique et aérienne des maîtres de la
Renaissance.
The Arrival of Spring in Woldgate, East Yorkshire - David Hockney - 2011
Mouvement artistique international d'après guerre, la
trans-avant-garde
(Transavanguardia) a été conçue et
théorisée, pendant les années 1970, par le
critique d'art italien Achille Bonito Oliva, autour d'artistes italiens
de cette décennie, comme Marco Bagnoli, Sandro Chia, Francesco
Clemente, Enzo Cucchi, Nicola De Maria, Mimmo Paladino et Remo
Salvadori.
Rompant d'abord avec la tradition des avant-gardes fondatrices de la
modernité, le théoricien de ce mouvement, comme ses
adeptes, a voulu légitimer par un discours esthétisant
– privilégiant l'« oblique » et
dénonçant l'utopie d'un « centre »
idéologique unificateur – le retour au mythe d'un art
autonome et « autosuffisant ». Cette nouvelle figure du
pragmatisme de l'époque du néo-libéralisme se
caractérise, selon Bonito Oliva, par le refus du « primat
» du politique et du social, l'abandon de toute «
éthique privilégiée », l'irrespect à
l'égard de tout « engagement effectif »
Guardinga - 2009
La
figuration libre
est un mouvement artistique du début des années 1980,
apparu dans un contexte d'art « sérieux »,
minimaliste et conceptuel. Il fnit en 1990.
Dans plusieurs pays, de jeunes artistes proposent une peinture
figurative et colorée. Néo-expressionnistes ou Nouveaux
Fauves en Allemagne, Trans-avant-garde en Italie, Bad Painting aux
États-Unis avec Julian Schnabel, figuration libre en France.
Celle-ci s’inscrit dans le prolongement d’artistes et de
mouvements historiques dont la spécificité a
été l'ouverture à des formes d’expression
marginalisées, comme le cubisme s'était ouvert à
l’art africain et océanien, le surréalisme aux
dessins d’enfants et à l’art des fous, le pop art
à la publicité et à la bande dessinée.
Cette nouvelle génération de peintres est animée
par un enthousiasme et une désinvolture qui contrastent avec la
sévérité des années 1970 (art minimal et
conceptuel, Arte povera, Supports/Surfaces, etc.).
Buveur de bières - Robert Combas
L‘
esthétique relationnelle
ou art relationnel est un mouvement ou une théorie de l'art
contemporain, originellement défini par le critique
français Nicolas Bourriaud en 1995. Ce dernier a défini
cette approche comme « théorie esthétique
consistant à juger les œuvres d'art en fonction des
relations interhumaines qu'elles figurent, produisent ou suscitent
Rirkrit Tiravanija
Art invisible : la nouvelle tendance de l'art contemporain
La preuve, en octobre 2014 à New York quand dans le show
Generator de Marina Abramovic, il n’y avait rien à voir,
ni – pire ! – à poster sur Instagram. Obligés
de laisser leurs appareils photos et téléphones à
l’entrée de la Sean Kelly Gallery, c’est les yeux
bandés et avec un casque les privant de son, que les
invités avançaient à tâtons dans
l’espace vide ; les plus sceptiques doutant même de la
présence de l’artiste… C’est que, depuis cet
été, cette pionnière de la performance revendique
créer de l’art à partir de… rien. Pourquoi ?
Parce que « l'art est une question d'énergie et
l'énergie est invisible », répond-elle.
« Sa réflexion intervient à un moment où les
dimensions du spectaculaire et de la célébrité ont
envahi tous les domaines de la société, y compris ceux de
l’art et du musée » souligne Martin Bethenod,
directeur du Palazzo Grassi. Même son de cloche chez
l’historien de l’art contemporain Paul Ardenne pour qui en
échappant à l’obligation de visibilité, ce
genre de performance – mais aussi l’art furtif,
c’est-à-dire qui se camoufle dans la réalité
– vont à l’encontre de la logique hyperbolique qui
étouffe désormais l’art et le condamne à
être à la botte des collectionneurs et des musées.
Generator - Marina Abramovic - 2014
Cyprien Gaillard s’intéresse à la ruine, au paysage
et à la trace laissée sur terre par
l’activité humaine. Ses sculptures, vidéos et
installations dans l’espace public traitent inlassablement
d’architecture et de nature, d’évolution et
d’érosion, du passé historique et de la
réalité contemporaine.
Lauréat du Prix Marcel Duchamp 2010, Cyprien Gaillard a
exposé entre autres au Hammer Museum (Los Angeles), au PS1 (New
York), au Centre Pompidou (Paris), à la Biennale de Venise 2011
et au KW Institut (Berlin).
Cyprien Gaillard - Crystal World - 2013
Ai Weiwei (chinois : 艾未未), né le 28 août 1957 à
Pékin, est un des artistes majeurs de la scène artistique
indépendante chinoise, à la fois sculpteur, performer,
photographe, architecte, commissaire d'exposition et blogueur.
Il est l'un des 303 intellectuels chinois signataires de la Charte 08.
Dans son classement annuel, le magazine Art Review l'a
désigné comme la figure la plus puissante de l'art
contemporain en 2011 : « Son militantisme a rappelé
comment l'art peut atteindre un large public et se connecter au monde
réel ».
Ai Weiwei a été arrêté par la police le 3
avril 2011, officiellement pour évasion fiscale, et
libéré sous caution le 22 juin 2011, après 81
jours d'enfermement dans un lieu inconnu et des conditions
dégradantes, ce qui avait soulevé une vague d'indignation
à travers le monde. Il reste en liberté conditionnelle et
ne peut quitter Pékin sans autorisation, jusqu'au 22 juillet
2015, date à laquelle il récupère son passeport
chinois.
Figure influente du monde de l’art, Ai Weiwei entretient depuis
plusieurs années un écosystème construit autour de
sa qualité d’artiste et de son alter ego
médiatique. L’étude de prix des œuvres de
l’artiste proposées aux enchères entre 2006 et 2016
atteste d’une cote intimement liée à
l’actualité de l’événement, propre
à son travail.
Au total, les œuvres d’Ai Weiwei ont généré $40 646 625.
Etude de perspective : la tour Eiffel, 1995-2003 - AI Weiwei
Le
réalisme cynique est
un mouvement contemporain dans l' art chinois , en particulier de
la peinture, qui a commencé dans les années 1990.
À partir de Pékin , il est devenu l' un
des mouvements d"art contemporain en Chine continentale . Il
est né grâce à la poursuite de l' expression
individuelle par des artistes chinois qui se libèrent de la
mentalité collective qui existait depuis la Révolution
culturelle . Les thèmes majeurs ont tendance à se
concentrer sur la socio-politique des questions et des
événements depuis la révolution de la Chine (1911)
à nos jours . Ceux - ci incluent avoir une habitude humoristique
et post-ironique prennent une perspective réaliste et l'
interprétation de la transition que la société
chinoise a connu, depuis l'avènement du communisme à
aujourd'hui l'industrialisation et la modernisation .
Artistes associés à Réalisme Cynique comprennent Fang Lijun , Liu Wei , et Yue Minjun .
Execution - Yue Minjun - 1995
C'est l'inflation: on passe de une école représentative
de l'époque: gothique, renaissance, maniériste avant 1600
à deux écoles : classicisme vs baroque, rococo vs
néo-classicisme, romantisme vs réalisme entre 1600 et 1850
à 10 mouvements en fin du 19e et 31 mouvements au 20e siècle.
L'Ecole des Beaux-Arts de Paris dénombre 95 mouvements dans l'art contemporain de 1945 à nos jours.
(positionnement marketing de peintres groupés pour plus facilement pouvoir se distinguer de la concurrence)
D'après l'Eléphant n7
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la scène
artistique européenne continue d’exercer son influence,
mais de nouveaux foyers s’allument du Japon aux
États-Unis, créant une effervescence mondiale. Les
mouvements se multiplient et de grandes familles artistiques se
dessinent pour composer le paysage de l’avant-garde.
Une première famille continue de développer une
peinture
figurative en y introduisant des déformations, de l’art
brut à la Figuration libre. Elle a pour pères spirituels
tous les artistes de l’expressionnisme allemand, du fauvisme ou
du cubisme.
Une deuxième famille poursuit, quant à elle, une
peinture
abstraite. Les artistes, de l’expressionnisme abstrait à
l’art minimal, trouvent de nouveaux procédés
techniques. Leur père spirituel : Wassily Kandinsky,
l’inventeur de l’abstraction (1910).
Une troisième famille
rejette en bloc la peinture pour lui
préférer l’exposition de simples objets. Ses
précurseurs sont Marcel Duchamp, l’inventeur du ready-made
(1913), et les dadaïstes (1916).
Enfin, une quatrième famille a pour ambition de
dépasser
les apports figuratifs, abstraits et dadaïstes. C’est le
groupe le plus transgressif. On y retrouve les mouvements du lettrisme,
de l’Internationale situationniste, du happening et de
l’art conceptuel.
Si ces familles entretiennent des relations complexes, entre
filiations, réappropriations et ruptures radicales, elles ont
comme point commun l’ambition de refondre la définition de
l’art et de dépasser le surréalisme qui domine
l’après-guerre.
Pour Jean Cornelis, les styles modernes sont:
Art Conceptuel
Pop Art/Nouveau Réalisme 1950-1970
Dadaisme et Surréalisme 1916-1960
Non figuratif (abstraction) 1910-1970
Cubisme 1907-1920
Futurisme/Suprématisme/Constructivisme 1904-1936
Expressionnisme 1900-1950
Fauvisme 1895-1907
Néo-impressionnisme/Divisionnisme/Pointillisme 1886-1906
Symbolisme (Cloisonnisme/Synthétisme/Nabi) 1886-1906
Impressionnisme et Naturalisme 1860-1890
Réalisme 1830-1880
Romantique 1770-1850
Néo-classique 1760-1830
Baroque Rococo 1720-1780
Classique Réaliste 17 et 18e
Baroque 17e
Caravagisme 1570-1650
Renaissance maniérisme 16e
Renaissance classique 16e et classicisme 17e
Haute Renaissance/Primitif/Pré Renaissance 15e
Gothique
Bysantin/russe
Roman 9 au 12e
Paléochrétien 200-400
Romain
Conclusion
Au moyen-âge, le peintre est un artisan, membre de sa guilde qui
dirige un atelier surtout composé d'élèves.
Il trouve son revenu principal à réaliser des peintures
sur les murs d'église .
A la Renaissance, il travaille sur des commandes de
mécènes pour décorer les batiments publics et
privés.
Le peintre atteinds le statut de créateur d'oeuvre intellectuelle. Il
est choyé par les mécène. On écrit des livres sur leur vie. Au
moyen-âge, seul les saints avaient eu cet honneur.
La technique s'améliore: l'apparition de la peinture à
l'huile et du chevalet permet la peinture sur bois, puis sur toile. La
peinture pénètre dans les classes intermédiaires.
L'histoire de l'art est créée. On regroupe les peintres
par époque. Leur technique (manière) permet aussi de les
distinguer.
En 1643, la création de l'Académie permet une formation de qualité des élèves peintres.
Les historiens et les critiques d'art distinguent des écoles
différentes qui s'affrontent: classique contre baroque, rococco
contre néo-classicisme.
La diffusion des peintures dans les classes intermédiaires plus
nombreuses favorise la création d'intermédiaires: les
marchands d'art.
Après 1830, se développe le statut de peintre «
bohème », artiste d’avant-garde, génial,
souvent incompris, avec une tendance à la déviance
sociale. Ces individualités, typiques des XIX-XX ès,
à l’écart de la bourgeoisie et vivant dans la
pauvreté, affichent leur mépris des valeurs bourgeoises
comme une volonté de compenser les privations matérielles
qu’ils subissent.
La révolte des peintres se tourne d'abord contre
l'Académie, la référence supème des
acheteurs bourgeois. Aidés par les marchands d'art et les
critiques, ils créent le mouvement impressioniste. Ils sont
diffusés par les galeries. L'Académie et son salon
perdent leur légitimité: le peintre peut être
autodidacte.
Le mécénat traditionnel (aristocratie, église,
haute bourgeoisie) est supplanté par
l’intermédiation des marchands d’art : le peintre ne
connaît que son marchand, plus son client. Le statut du peintre
est celui d’un prolétaire soumis à un marché
fermé par les marchands (dont le rôle
s’accroît tout au long du XIX è) et les
musées publics. Sauf quelques peintres qui ont réussi
financièrement, beaucoup sont précarisés. Le
marché est dirigé par des critiques.
La classification des peintres dans des mouvements, répond
à un besoin de clarté de l’offre (il y a moins de
mouvements que de peintres, même s’il reste des artistes
isolés). Les critiques d’art ont souvent forgé ces
noms de mouvements de Peintures en « ismes » pour mieux
communiquer avec leurs cibles : il faut un nom de mouvement percutant
et facile à retenir par le public (c’est leur valeur
ajoutée d’apprendre au public les tendances artistiques).
Le marché de la peinture se mondialise. Les meilleurs
producteurs ont tendance à se regrouper dans les mêmes
endroits.
Après 1950, en même temps que le leadership
américain mondial sur l’économie, «
l’école de New York » a pris le relais de
l’avant-garde en Peinture de « l’école de
Paris », avec pour corollaire le modèle américain
de commercialisation, ouvert au marketing.
Définition du Produit, développement de la Communication, choix du modèle de Distribution.
Références:
http://lemuseedesartsneko.eklablog.com/frise-chronologique-c23507644
http://www.histoiredelart.net/chronologie-courants-picturaux.html
articles d'Eric Monsingeon dans l'Eléphant n°6 et 7 2014
http://comprendrelapeinture.com/la-perspective-en-peinture/
http://www.vanityfair.fr/culture/art/articles/lart-disparat-il-/23893#lBQxsIHLAYa9oS78.99
http://www.observatoire-art-contemporain.com/index.php
L'Art de la peinture, un questionnement par la science économique de Jean Cornelis 2013