Histoire de la peinture

occidentale


Les historiens de l'art disent que la peinture est née avec Giotto. 

Ce peintre travailla autour de l'an 1300 à Florence.

Il fut le premier à utiliser la perspective.

C'est aussi l'époque où les peintres passent du statut d'artisan à celui d'artiste. Ils signent leur oeuvre, en cherchant à davantage se distinguer des autres.

Jusqu'à ce moment, le peintre est membre de la guilde des peintres. C'est un artisan au mieux patron de son atelier dans lequel il fait travailler compagnons et élèves.

Il reçoit des directives de l'architecte qui a un statut social plus haut.

Noces de Cana - Giotto- 1306

A cette époque la peinture consistait à représenter des scènes religieuses pour l'éducation des foules. 

Les plus grandes étaient peintes sur des murs. La technique des fresques, où l'image est peinte sur un mur au revêtement  frais, empèche la reprise.

Des scènes plus petites étaient représentées sur des livres manuscrits. Ce sont des enluminures.

Psautier d’Ingeburge - début 13e siècle

Un format intermédiaire consistait à peindre un tableau de bois. Pour protéger la peinture, ce tableau se repliait. La forme d'un tryptique était courante.

Le fond doré est là pour signifier la richesse de l'oeuvre. Les anges sont tous semblables, ce sont leurs attibuts (nimbe, ailes) qui sont importants, non leur personnalité.

Le symbolisme est primordial dans la peinture du Moyen-Age.

La Maestà - Cimabue - 1270

La surface irrégulière du bois est d'abord couvert d'une couche de gesso, mélange de gypse et de colle animale.

La peinture est constituée de pigments broyés en présence d'eau, puis on ajoute un jaune d'oeuf comme liant. C'est la technique de la tempora.

Jan van Eyck n'est pas l'inventeur de la peinture à l'huile mais il a porté cette technique à un sommet jamais atteint avant lui.

Il vivait à Bruges vers 1430.

Les portraits de personnes fortunées remplacent les sujets religieux.

Les époux Arnolfini - Jan van Eyck - 1434

Toutes ces oeuvres sont regroupées par l'histoire de l'art moderne en mouvement Gothique (1180-1480) ou bien sous le vocable Primitif.

On peut citer différentes écoles du mouvement gothique
Le gothique tardif italien du quattrocento Pietro Cavallini
l'école bourguignonne  Jean Malouel
allemande Maitre Bertram
espagnole Ferrer Bassa
primitifs gothiques de Boheme maitre du cycle de Vissy Brod
gothiue français du 15e Enguerrand Quarton
allemand stephan Lochner
espagnol Jaime Huguet
portugais: Nuno Gonçalvez

1440: Gutenberg invente l'imprimerie.

La Première Renaissance (1420-1500) trouve son origine à Florence, riche ville financière et industrielle de Toscane, qui a pris le dessus politique et militaire sur sa voisine et rivale Pise. Elle se retrouve dans le mécénat et les commandes des grandes familles, dont celle des Médicis, mécènes et collectionneurs, des riches corporations de la ville et des ordres religieux.
Les princes italiens sont les premiers à envisager l'idée d'une collection de tableaux et de sculptures, rassemblés, offerts aux regards des voyageurs et des artistes à l'intérieur des cours et des jardins, puis dans les galeries (large couloir reliant un bâtiment à l'autre). Ils associent les notions d'œuvre d'art, de collection et de public (très restreint au départ car il ne concerne que des invités des princes, soit bien souvent d'autres princes...), préfigurant ainsi le concept de « musée des arts ».
Sandro Botticelli sera le premier en 1485, à peindre un nu dans un nouveau type de sujet: l'allégorie mythologique issue des religions gréco-romaines.


La Naissance de Vénus - Sandro Botticelli -1485 - tempora

Dans cette période, les peintres vénitiens prirent l'habitude  de peindre sur des toiles, le climat humide de la lagune abimant trop les panneaux de bois.


Le Martyre de saint Sébastien - Andrea Mantegna (école de Padoue)- 1480 - huile/toile

 Le véritable principe de la Renaissance italienne est dans le rationalisme, voué à la connaisance de la nature, l'artiste poursuit l'apparence rationnelle du monde extérieur (les perspectives).
C’est à Brunelleschi, architecte florentin que revient le mérite d’avoir exposé le premier les principes de la perspective. Celle-ci définit les structures de la représentation, la construction de l’image et les lois géométriques qui régissent la représentation des objets à formes régulières. L’expérience de Brunelleschi propose d’identifier le point de fuite comme projection du point de vue sur le tableau.
L’architecte Alberti est le premier à avoir ensuite théorisé ce dispositif. Le champ de l’image, le rapport d’échelle des personnages aux lieux et l’esthétique de la sobriété sont transformés.

La Cité Idéale (paneau d'Urbino) attribué à Piero della Francesca -1472

Mais cette conquête de l'univers visible est contrariée par une recherche  spéculative des règles abstraites de la Beauté idéale (conception néo-platoniste).
Le peintre Sandro Botticelli avait défini pour sa peinture murale" La naissance de Vénus" que l'unité de longueur entre le téton et le nombril, entre les deux tétons, et entre le nombril et l'entrejambe devait être maintenue pour que le corps ainsi représenté soit, selon lui, idéalement proportionné.

L'homme de Vitruve, dessin de Léonard de Vinci d'après le texte de Vitruve sur les proportions idéales de l'homme. 1492

La peinture, l'architecture, la sculture et la gravure sont connus comme étant les Beaux-Arts, donc les arts du beau.

On connait :
école florentine Sandro Bottichelli
école de Padoue Andrea Mantegna
Ombrie Le Pérugin
Ferrare Cosima Tura
Venise: Giovanni Bellini
Lombardie Vincenzo  Foppa

En 1497, la famille Médicis est chassée de Florence, et sa population tombe subjuguée des visions d'apocalypse professées par le moine dominicain Savonarole dans ses offices.
La rupture avec le passé était donnée ; le siècle suivant allait poursuivre magistralement avec la Haute Renaissance.

La Haute Renaissance fait référence à l’art de la Rome papale, de Florence et de la république de Venise de 1500 à 1530.
Le sfumato est une des techniques picturales qui produit, par des glacis d'une texture lisse et transparente, un effet vaporeux qui donne au sujet des contours imprécis. « Il consiste en une manière de peindre extrêmement moelleuse, qui laisse une certaine incertitude sur la terminaison du contour et sur les détails des formes quand on regarde l'ouvrage de près, mais qui n'occasionne aucune indécision, quand on se place à une juste distance (EM) ». Le sfumato, en italien « comme la fumée », s'oppose à la vigueur et à l'accentuation du trait qu'on appelle, dans la peinture classique, « sentiment ». "Les contours sont ce qu'il y a de moins important. Donc, ô peintre, ne les cerne pas d'un trait."
Le sfumato est l'un des quatre effets de peinture canoniques de la Renaissance. Les trois autres sont l'unione, le chiaroscuro (ou clair-obscur) et le cangiante. Il ne faut pas le confondre avec la perspective atmosphérique, qui fait l'objet d'une toute autre réflexion théorique et ne s'obtient généralement pas par les mêmes moyens. La technique permet cependant une autre interprétation : Léonard, scientifique tout autant que peintre, s'est penché avec l'acuité d'un physicien sur les phénomènes de l'éclairage et, notamment, sur la question des passages insensibles de l'ombre à la lumière et sur celle de l'abolition des contours (qui n'existent pas dans la nature). La traduction de telles observations sur le plan pictural produit l'enveloppement vaporeux des formes (sfumato) et suggère ipso facto l'atmosphère qui les environne.
La perspective atmosphérique consiste à donner de la profondeur en jouant sur les dégradés de tons et de couleurs et en jouant sur les différences de netteté. Plus on s’éloigne, plus les couleurs deviennent froides et plus le décor perd en précision.

La Joconde - Léonard de Vinci - 1506

La technique du cangiante (« changeant » en italien) est caractérisée par l’adoption par le peintre d’une couleur plus claire lorsque celle d’origine ne pouvait être suffisamment claire ou, au contraire, l’usage d’une couleur plus foncée lorsque celle d’origine ne pouvait être rendue assez sombre. À la Renaissance, le nombre et le genre de couleurs disponibles était très limité. Indépendamment de la couleur réelle de l’objet dépeint, le peintre pouvait, par exemple, passer du jaune au rouge pour peindre les ombres d’un objet jaune, tout simplement parce que le jaune avec lequel il devait travailler ne pouvait être rendu assez sombre pour rendre les ombres sur cet objet, alors que le rouge le permettait. Il est évident qu’il existait d’autres méthodes de rendu des ombres ou des lumières mais, souvent, les procédés disponibles consistant à mélanger du marron ou du noir à la couleur originale, rend terne la couleur de l’ombre. Or l’intention du peintre pouvait être d’exprimer jusqu’aux ombres à l’aide d’autres couleurs plus pures.
De nombreuses parties du plafond de la chapelle Sixtine montrent que le maître de cette technique est Michel-Ange. L’image du prophète Daniel révèle clairement, par exemple, l’utilisation du cangiante dans la transition du vert au jaune dans la représentation de la robe du prophète.

Le prophète Daniel au plafond de la chapelle Sixtine - Michel-Ange - 1483

L'unione est similaire au sfumato, mais concerne les couleurs vibrantes. L'unione a été développé par Raphaël comme une réponse au sfumato de Leonard de Vinci.
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La Belle Jardinière ou La Vierge à l'Enfant avec le petit saint Jean-Baptiste - Raphaël - 1508

La condition de l'artiste a changé: certains sont des stars traités avec égard par les mécènes. Léonard est l'ami du roi de France François Ier, Michel-Ange celui du pape Jules II, l'empereur Charles Quint ne veut être portraiturer que par le Titien, Raphael est considéré de son vivant comme le plus grand peintre qui eut existé.

On connait
école vénitienne Le Titien
Lombarde Leonard de Vinci
Rome Michel Ange
France Jean Clouet
Espagne Luis Morales
Flandres Pierre Coecke

Contre-exemple:
Ecole allemande du 16e Albert Durer Jerome Bosch

Les maîtres de la Haute Renaissance ont atteint un aboutissement dans leurs techniques et un accomplissement universel. Leurs successeurs auront bien de la peine à poursuivre l'innovation et le renouveau artistique.
Le maniérisme, est un mouvement artistique qui s'étend entre 1520 (mort du peintre Raphaël) et 1580 ; c'est une réaction amorcée par le sac de Rome de 1527 qui ébranla l'idéal humaniste de la Renaissance.
Le terme « maniérisme » vient de l'italien manierismo (de l'expression bella maniera), dans le sens de la touche caractéristique d'un peintre en opposition avec la règle d'imitation de la nature.
Le maniérisme est une réaction à la perfection atteinte durant la Haute Renaissance dans la représentation du corps humain et dans la maîtrise de l'art de la perspective (théorie d'Alberti). À ce titre, on a souvent qualifié le maniérisme d'art anti-albertien. Certains artistes, autour de Giulio Romano et des élèves d'Andrea del Sarto, ont ainsi cherché à rompre délibérément avec l'exactitude des proportions, l'harmonie des couleurs ou la réalité de l'espace, de manière à produire un nouvel effet émotionnel et artistique.

L'Enterrement du comte d'Orgaz - Le Greco -1588

Giuseppe Arcimboldo est un peintre milanais maniériste, célèbre comme auteur de nombreux portraits phytomorphes suggérés par des végétaux, des animaux ou des objets astucieusement disposés.

L'Automne - Giuseppe Arcimboldo - 1573

On connait comme écoles;
Fontainebleau Le Primatice
italien Giuseppe Arcimboldo
nord Pays Bas Lucas de Leyde
sud PB Lancelot Blondeel
espagne Le Greco

1550: Parution de "Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes" par Giorgio Vasari, premier livre sur l'histoire de l'art. L'art est supposé passer d'un stade archaïque à un stade classique, avant de tomber en décadence.
Giorgio Vasari fut l'un des premiers à utiliser le terme « renaissance »  pour désigner un renouveau des lettres et des arts (rinascimento de la bella maniera incarnée par Raphaël et Michel-Ange dont le but est l'imitation du travail des anciens et qui apparaît selon lui dans la seconde moitié du xiie siècle). C'est de Vasari que viendrait le terme « gothique », comparant l'étrange architecture du Moyen Âge avec la barbarie du peuple des Goths.

Le clair-obscur est une pratique artistique permettant de produire sur le plan de l'image des effets de relief par la reproduction des effets de l'ombre et de la lumière sur les volumes perceptibles dans l'espace réel. Elle consiste, en général, à réaliser des gradations de couleur sombre sur un support plus ou moins clair mais parfois, à l'inverse, par des couleurs claires sur un support sombre.
Le procédé du clair-obscur est mis au point dès les débuts de la Renaissance, mais c'est Le Caravage qui en développera la pratique.
La systématisation du clair-obscur le plus accentué, a une signification chez Le Caravage : le monde terrestre est plongé dans l’obscurité tandis que l’intrusion divine se signale par la lumière de l'action. Ce procédé permet d’augmenter la tension dramatique, de figer les attitudes à un moment précis, de mettre en volume les personnages et de donner l’illusion du relief.
Cette pratique est utilisée par d'autres peintres.Le caravagisme (ou ténébrisme) commence avec l’arrivée à Rome de Michelangelo Merisi (Le Caravage) (1591) et s’achève avec la disparition de Georges de La Tour et de José de Ribera (1652).

La Madone des pèlerins ou La Vierge de Lorette - Caravage -1606

On connait
Naples: Le Caravage
Utrecht Rembrandt
france Le Nain
allemagne Adam Elsheimer
espagne Diego Velasquez

La style baroque est né en 1580 en Italie, à Rome avec la construction de l'église du Gesù, l'église-mère de la Compagnie de Jésus. La popularité et le succès du baroque sont encouragés par l’Église catholique romaine quand elle décide que le côté théâtral du style des artistes du baroque pouvait promouvoir des thèmes religieux avec une implication directe et émotionnelle. Dans la peinture, on peut y voir que les corps des personnages sont très détaillés. La perspective joue un rôle important, il y a un grand nombre d’effets de lumières (clair-obscur) et de jeux d’ombre. Les tableaux sont formés de courbes ; on a du mal à repérer l’organisation du tableau du premier coup d’œil.

Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ - Pierre-Paul Rubens-1620

Cependant, bien que la peinture religieuse, la peinture d'histoire, les allégories et les portraits étaient encore considérés comme les sujets les plus nobles, le paysage et les scènes de genre étaient également très répandus.

Par opposition à la peinture de la Renaissance qui montre habituellement le moment précédant un événement important, les artistes baroques choisissent le point le plus dramatique, le moment où l'action se produit. L’art baroque est réputé pour évoquer l’émotion et la passion et non la rationalité et le calme qui se dégage de la peinture de la Renaissance.


On connait:
Rome Le Bernin
allemand Godefroid Goz
flandres Pierre Paul Rubens
anglais Antoon Van Dyck
france Eustache Le Sueur
espagne Francisco Zurbaran
art mestiza Perez Holguin

Le classicisme, dans les arts, se réfère généralement à un courant artistique post-médiéval qui tient en haute estime l'Antiquité classique, faisant de cette période le standard esthétique à imiter.
Le classicisme prête plus attention à la structure, la prévisibilité, l'utilisation de la géométrie et des grilles, l'importance de la discipline rigoureuse et de la pédagogie ainsi que la formation des écoles d'art et de musique. La cour de Louis XIV est considérée comme le centre de cette forme de classicisme, avec ses références aux dieux de l'Olympe comme accessoire symbolique pour l'absolutisme, son adhésion à un raisonnement déductif axiomatique et son amour de l'ordre et de la prévisibilité.
Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France, et plus largement en Europe, à la frontière entre le 17e siècle et le 18e siècle, de 1600 à 1715. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison.
La centralisation monarchique, qui s'affirme dès 1630 sous l'autorité de Richelieu d'abord, puis de Mazarin, dépasse le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et littérateurs regroupés dans diverses académies inventent alors une esthétique fondée sur des principes assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler, de façon souvent réductrice, classicisme et respect des règles qui doivent permettre la production d'œuvres de goût inspirées des modèles de l'art antique marqués par l'équilibre, la mesure et la vraisemblance.
Les peintres classiques cherchent à symboliser le triomphe de la raison sur le désordre des passions : la composition et le dessin doivent primer sur la couleur, le concept sur la séduction des sens. C’est pour cela que des règles précises et strictes doivent exprimer la représentation de la nature. La composition est donc presque toujours symétrique ou - au moins - équilibrée, et les personnages toujours ramenés à des proportions plus réduites et représentés en pied, le hors-cadre étant quasiment banni. D'autre part le décor, et tout particulièrement la nature, doit refléter et créer comme un « écho » au sujet principal et reprendre les mêmes thèmes

Inspiration du poete - Nicolas Poussin - 1630

On connait les écoles (rattachées à la Renaissance classique)
Bologne Carrache
France Nicolas Poussin

Les poussinistes anciens aiment le dessin. Les rubénistes modernes aiment la couleur.

1643: Création de l'Académie de peinture à Paris.. La peinture d'histoire est le genre noble. Le portrait est le premier des genres mineurs. Puis la peinture de genre (scènes de la vie quotidienne), paysage, nature morte..
La création d’Académies royales impose l’idée que le peintre exerce une activité intellectuelle (assimilée à une profession libérale). L’Académie forme, finance, promeut et représente l’élite des peintres ; elle affermit le statut social des peintres.
Le concept de « Salon de peinture » s'est développé après la création de l’Académie de peinture et de sculpture. C’était le moyen par lequel les officiers et académiciens de l’Académie pouvaient présenter leurs œuvres à un public.

Le classique réaliste prends sa source aux Provinces Unies, pays protestant, bourgeois et marchand. L'église calviniste supprime la peinture dans les églises. Les peintres se spécialisent dans le tableau de petit format pour une clientèle bourgeoise. On voit apparaitre le métier de marchand d'art.
2 thèmes dominent: l"Amour/Orgueil/Erotisme et la Mort/Vanité.
Les genres sont: paysages, intérieurs d'église, marines, natures mortes, scènes de chasse, cuisines, vanités, portraits, scènes de genre.
Chaque année, 70 000 nouveaux tableaux arrivaient sur le marché, de presque 700 peintres néerlandais, plus ou moins célèbres, ainsi que de leurs élèves. On a établi, statistiquement qu’il y avait aux Pays-Bas en moyenne 5 tableaux pour deux habitants.
La peinture de nature morte est ainsi subdivisée en Hollande en sous-genres comme : la peinture « d’apparat » (avec des objets de luxe), en « petits déjeuners » (une na ture morte avec du pain, des couteaux, du poisson), en « petit banquet » (un plat avec un pâté appétissant), en « vanité » (un crâne, des objets de luxe montrant la fragilité de la vie terrestre), en « petit tabac » (nature morte avec pipe et tabac).
Cette peinture a court aussi au 18e siècle.

Dessert - Willem Kalf - 1653


voir: Classique-Réaliste


Le baroque tardif ou rococo succède au baroque classique au 18e siècle. Il apparaît dès la fin du 17e en Allemagne, en Autriche et en Bohême. Le goût de la beauté sensuelle apporte une composition plus libre au caractère systématique du baroque du xviie siècle. L'ornementation se multiplie, devient riche et fantaisiste.
Les peintures sont caractérisées par de nombreuses couleurs pastel et des formes incurvées. Les peintres décorent leurs tableaux d’anges chérubins et de tous les symboles de l’amour. Le portrait est aussi un style très en vogue. Certaines peintures représentent des scènes coquines et lestes pour l’époque. Ceci est en rupture avec le style baroque et ses travaux dans les églises. Les peintures évoquent souvent des scènes pastorales et des promenades de couples aristocratiques.

L'Embarquement pour Cythere - Antoine Watteau -1717

On connait
france Antoine Watteau Quentin de la Tour
allemand Paul Trogger
suisse Johann Tischbein
autriche Antoine Pesne
espagne Francisco Goya
rome Alessandro Magnasco
venise Tiepolo


1718: L'abbé Du Bos publie "Réflexions critiques sur la poésie et la peinture". C'est le début de la critique d'art.

Le néo-classicisme est à la fois un mouvement artistique, un style et une période qui émerge vers 1750 dans l'Europe des Lumières. Son apogée se situe vers 1780-1800 et son déclin s'amorce vers 1810 avec l'arrivée du romantisme. Le néo-classicisme est caractérisé par l'influence de l'art antique, grec et romain.
Le mouvement néo-classique, né à Rome au moment où l'on redécouvre Pompéi et Herculanum, se propage en Europe et aux Etats-Unis par l'intermédiaire des écrits de théoriciens dont le principal représentant est l'archéologue et historien d'art Johann Joachim Winckelmann qui préconise un retour à la «vertu», à la simplicité et au goût de l'épure de l'antique après le baroque et surtout les excès foisonnants et frivoles du rococo de la période précédente. Cette expression nouvelle d'un style ancien souhaite rallier tous les arts à ce qu'on appela alors « le grand goût ».
Ce style est encouragé par les nouvelles républiques issues des révolutions française et américaine car il représente symboliquement la démocratie de la Grèce antique et de la République romaine. Ensuite c'est la Rome impériale qui devient un modèle sous Napoléon Ier.

Le Serment des Horaces - Jacques-Louis David - 1784

C'est la Révolution qui met véritablement en place les premiers musées modernes, pour mettre à la disposition des citoyens les œuvres d'art des collections royales ou celles confisquées aux nobles et aux congrégations religieuses. Le musée, lieu officiel de l'exposition de l'art, occupe dès lors une place centrale dans la vie de la cité.

Le statut du peintre change au XIX è : la création d’ordres professionnels structure les professions (intellectuelles et manuelles). Le peintre est reconnu comme profession intellectuelle, libérale comme le médecin ; tandis que le graveur est classé comme artisan, comme la sage-femme. Après 1830, se développe le statut de peintre « bohème », artiste d’avant-garde, génial, souvent incompris, avec une tendance à la déviance sociale. Ces individualités, typiques des XIX-XX ès, à l’écart de la bourgeoisie et vivant dans la pauvreté, affichent leur mépris des valeurs bourgeoises comme une volonté de compenser les privations matérielles qu’ils subissent.

Le romantisme est un mouvement culturel apparu à la fin du 18e siècle en Angleterre et en Allemagne et se diffusant à toute l’Europe au cours du 19e siècle, jusqu’aux années 1850. Il s’exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique et la politique. Il se caractérise par une volonté d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer ses états d'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique.
1780-1822 ou préromantisme

 Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome- Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson - 1808

1822-1843 ou l’apogée du romantisme

La Grèce sur les ruines de Missolonghi -Eugène Delacroix -1826

Le romantisme est peu développé en France Delacroix est assez isolé.

1843-1870 ou tradition post-romantique

Lever de soleil avec monstres marins - William Turner - 1845

L’orientalisme n’est pas un mouvement pictural proprement dit. C’est plus un sujet, une inspiration, qui regroupe au XIXe siècle des peintres aussi bien de style romantique que néoclassique.

Le bain turc - Ingres - 1862                                                                                                        La mort de Sardanapale - Eugène Delacroix - 1827

1839: Daguerre, continuateur des recherches de Nicéphore Niepce, présente au public, son invention: le daguerrotype.

Le mécénat traditionnel (aristocratie, église, haute bourgeoisie) est supplanté par l’intermédiation des marchands d’art : le peintre ne connaît que son marchand, plus son client. Le statut du peintre est celui d’un prolétaire soumis à un marché fermé par les marchands (dont le rôle s’accroît tout au long du XIX è) et les musées publics.

Le Réalisme est un mouvement artistique et littéraire apparu en France vers 1850, né du besoin de réagir contre le sentimentalisme romantique. Il est caractérisé par une attitude de l’artiste face au réel, qui vise à représenter le plus fidèlement possible la réalité telle qu’elle est, sans artifice et sans idéalisation, avec des sujets et des personnages choisis dans les classes moyennes ou populaires.

L'origine du monde - Gustave Courbet - 1866

Les naturalistes: Comme pour les artistes réalistes, la volonté de représenter ce que l’on voit en débarrassant l’œuvre de toute référence liée à l’imaginaire romantique se fait sentir chez un groupe de peintres spécialisé dans la peinture de paysage: l'école de Barbizon.
L’objectif est de peindre la nature directement sur le vif, telle qu’elle est, dont l’ambiance est donnée par la lumière et le climat et non plus par l’atmosphère intérieure et fantastique que les peintres romantiques mettaient en scène dans leurs tableaux. Ce rapprochement à la nature est une réaction du peintre face au développement de l’industrialisation de son époque.

Chênes à Apremont - Théodore Rousseau - 1852

L'art académique, aussi nommé à l'origine par dérision « art pompier », est une caractéristique de l'art occidental du milieu du 19e siècle. L'académisme est caractérisé par un goût très fort pour les thèmes historiques et pour l'orientalisme. Elle dure de 1847 à 1897.

Les Dernières cartouches - Alphonse de Neuville - 1873

Vers 1860, l’art est sous le patronage bourgeois (marché public et privé) qui se contente de suivre l’ordre établi artistique, soit l’Académie. Le public bourgeois incertain de son goût n’achète qu’en suivant le Salon (Richard W. Murphy). Ainsi en France, la Peinture à l’époque de Manet est partagée en trois styles (Néo-classique, Roman tique, Réaliste) et seuls les peintres reconnus par l’Académie connaissent le succès commercial et reçoivent les commandes de l’Etat en exposant dans le Salon. Un peintre refusé au Salon avait peu d’espoir de faire carrière. Le Salon des Refusés fut la 1ère révolte publique contre la tyrannie de l’Académie et cimenta les jeunes peintres modernes (Manet, Monet, Cézanne, Pissarro…).

Au XX è, les peintres se positionnèrent souvent en s’associant avec d’autres artistes dans des mouvements ou des expositions communes : impressionnisme, symbolisme, fauvisme, futurisme, cubisme… le marché vous reconnaît plus facilement si vous faites partie d’un groupe connu que si vous devez vous bâtir une notoriété seul.

Le préraphaélisme est un mouvement artistique né au Royaume-Uni en 1848. Ce mouvement tient la peinture des maîtres italiens du xve siècle, prédécesseurs de Raphaël, comme le modèle à imiter.
L'histoire des préraphaélites débute avec la rencontre entre William Holman Hunt et John Everett Millais à la Royal Academy. Considérant que l'art anglais était sclérosé par le conformisme académique, ils souhaitaient retrouver les tonalités claires, vives et chantantes des grands maîtres d'autrefois.
Les préraphaélites vécurent l'apogée de leur triomphe lors de l'Exposition universelle de 1855 qui eut lieu à Paris.
1857 sonna le temps de la « victoire » mais également celui de la dislocation de la confrérie. Il arrêtèrent de signer PRB ; les peintres du début prirent des chemins différents : Woolner partit chercher fortune en Australie, Hunt voyagea en Palestine, Collinson se réfugia dans un couvent et Millais fut élu membre associé de la Royal Academy of Arts, tandis que Rossetti continua dans la veine archaïsante des premiers tableaux préraphaélites.
Ce mouvement, qui fut pourtant de courte durée, eut une influence importante sur les mouvements artistiques du xixe siècle, particulièrement l'art nouveau et le symbolisme, grâce à des artistes comme William Morris et Aubrey Beardsley.

Mariana - John Everett Millais - 1851

L’offre de peintures et de peintres se fait nettement plus grande après 1850, du fait de la liberté d’accès à l’activité (le peintre peut être autodidacte). Le mécénat traditionnel (aristocratie, église, haute bourgeoisie) est supplanté par l’intermédiation des marchands d’art : le peintre ne connaît que son marchand, plus son client. Le statut du peintre est celui d’un prolétaire soumis à un marché fermé par les marchands (dont le rôle s’accroît tout au long du XIX è) et les musées publics. Sauf quelques peintres qui ont réussi financièrement, beaucoup sont précarisés. Le marché est dirigé par des critiques (rarement par des artistes, souvent par des écrivains Stendhal, Baudelaire, Zola, Ruskin…)

Le mouvement pictural des Macchiaioli s’est développé à Florence durant la seconde moitié du xixe siècle. Le terme est donné en 1862 par un critique anonyme de la Gazzetta del Popolo qui a défini dans un sens péjoratif ces peintres (« tachistes », de l’italien macchia, en français « tache ») anti-académiques à l’origine, aux alentours de 1855, d’un renouveau vériste de la peinture italienne.
La poétique des Macchiaioli est vériste, en opposition au romantisme, au néoclassicisme et au purisme académique. Elle affirme que l’image du vrai est un contraste entre les taches de couleurs et le clair-obscur.
Les Macchiaioli font des séjours à Paris à partir de 1870. Mais à partir de cette date le groupe se disperse.

Butteri - Giovanni Fattori - 1893

L’impressionnisme est un mouvement pictural né de l'association d'artistes de la seconde moitié du 19e siècle vivant en France. Fortement critiqué à ses débuts, ce mouvement se manifeste notamment de 1874 à 1886 par des expositions publiques à Paris, et marqua la rupture de l'art moderne avec la peinture académique. Critique Louis Leroy.
Ce mouvement pictural est notamment caractérisé par des tableaux de petit format, des traits de pinceau visibles, la composition ouverte, l'utilisation d'angles de vue inhabituels, une tendance à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes climatiques et lumineux, plutôt que l'aspect stable et conceptuel des choses, et à les reporter directement sur la toile. L'impressionnisme eut une grande influence sur l'art de cette époque, la peinture bien sûr, mais aussi les arts visuels (sculpture, photographie impressionniste dont le pictorialisme est le relais, cinéma impressionniste), la littérature et la musique.
La formule de Manet : "Je peins ce que je vois, et non ce qu'il plaît aux autres de voir", résume à elle seule cette revendication de l'artiste à donner sa vision personnelle, celle de sa propre subjectivité.
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Impression, soleil levant (1872), toile de Claude Monet

Le pointillisme est une technique picturale consistant à utiliser de petites touches de couleur juxtaposées plutôt que des teintes plates. Georges Seurat dans les années 1880 a fait de ce procédé utilisé depuis le xvie siècle au moins, un système, que Paul Signac a théorisé sous le nom de divisionnisme. Le critique d'art Félix Fénéon caractérise ces travaux fortement ancrés sur un discours théorique comme un tachisme. Il emploie le terme de « néo-impressionnisme » pour la première fois en 1886.
Critiques Arsène Alexandre, Félix Fénéon 1886, Paul Signac « De Delacroix au néo impressionnisme », « La Grande Jatte

Le cirque, Georges Seurat, 1891

1895: Création du cinéma par les frères Lumières.

Depuis le milieu du xixe siècle, de multiples progrès voient jour (capitalisme, industrie, laïcisation...), et dans le même temps naît un doute profond qui porte sur la capacité de la société occidentale à créer ses propres cadres conceptuels. Ainsi le symbolisme s'inscrit dans une vague de réaction contre le positivisme. Il se caractérise par un pessimisme dubitatif, et porte sur un retour au sacré et à la spiritualité. Selon une formule de Péladan, il s'agit d' « insuffler dans l’art contemporain et surtout dans la culture esthétique l’essence théocratique, voilà notre voie nouvelle ». Le symbolisme pose donc des problèmes de l’humanité, un regard visant à l’intemporel. Il en ressort une nouvelle typologie humaine : celle de l’angoisse.
La question du style chez les symbolistes est primordiale. C’est un renouveau de l’esthétisme mural et décoratif.
Le symbolisme est un mouvement artistique d'origine française de la fin du 19e siècle. Également présent dans d'autres domaines de l'art, il tire par exemple ses racines poétiques de la Russie et de la Belgique. Dans la littérature, le style a fait ses débuts avec la publication des Fleurs du Mal, en 1857, de Charles Baudelaire. Les travaux d'Edgar Allan Poe, que Baudelaire admire beaucoup et qu’il traduit en français, ont également une influence significative sur ce mouvement. Ce nouvel esthétisme du symbolisme est développé par Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine durant les années 1860-70. Dans les années 1880, on formule plusieurs séries de manifestes en l'honneur du symbolisme, qui attirent toute une génération d'écrivains. La littérature symboliste a aussi été apparentée au Romantisme gothique, avec qui elle partage à la fois plusieurs similitudes, mais également plusieurs différences.
A l’opposé de l’Impressionnisme, cette peinture rejette l’inspiration par la nature. Le Symbolisme ne s’adresse pas au regard de l’homme, mais à son esprit, et à l’imagination que ce dernier est à même de produire.

Œdipe et le Sphinx - Gustave Moreau - 1864

L'Art nouveau est un mouvement artistique de la fin du xixe et du début du xxe siècle qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes.
Né en réaction contre les dérives de l’industrialisation à outrance et la reproduction sclérosante des anciens styles, c'est un mouvement soudain, rapide, qui connaît un développement international : Tiffany (d'après Louis Comfort Tiffany aux États-Unis), JugendstilNote  (en Allemagne), Sezessionstil (en Autriche), Nieuwe Kunst (aux Pays-Bas), Stile Liberty (en Italie), Modernismo (en Espagne), Style sapin (en Suisse), Modern (en Russie). Le terme français « Art nouveau » s’est imposé en Grande-Bretagne, en même temps que l’anglomanie en France a répandu la forme Modern Style au début du xxe siècle.
S'il comporte des nuances selon les pays, ses critères sont communs : l'Art nouveau se caractérise par l'inventivité, la présence de rythmes, couleurs, ornementations inspirés des arbres, des fleurs, des insectes, des animaux, et qui introduisent du sensible dans le décor quotidien. C'est aussi un art total en ce sens qu'il occupe tout l'espace disponible pour mettre en place un univers personnel considéré comme favorable à l’épanouissement de l'homme moderne à l'aube du xxe siècle. En France, l'Art nouveau était appelé « style nouille » par ses détracteurs, en raison de ses formes caractéristiques en arabesques, ou encore « style Guimard », à cause des bouches de métro parisiennes réalisées en 1900 par Hector Guimard.
Apparu au début des années 1890, on peut considérer qu’à partir de 1905, l'Art nouveau avait déjà donné le meilleur de lui-même et que son apogée est atteint3. Avant la Première Guerre mondiale, ce mouvement évolua vers un style plus géométrique, caractéristique du mouvement artistique qui prendra la relève : l'Art déco (1910-1940).
          
Affiche pour l'absinthe Robette -  Henri Privat-Livemont - 1896                   Judith et la tête de Holopherne - Gustav Klimt - 1901


L’art naïf désigne la manière d'aborder la peinture par les « peintres naïfs », dont l'une des principales caractéristiques plastiques consiste en un style pictural figuratif ne respectant pas — volontairement ou non — les règles de la perspective sur les dimensions, l'intensité de la couleur et la précision du dessin. Le résultat, sur le plan graphique, évoque un univers d'enfant, d'où l'utilisation du terme "naïf".
Le terme « naïf » aurait été utilisé pour la première fois au xixe siècle, pour qualifier les œuvres du peintre Douanier Rousseau, qui peignait hors des normes académiques, sans suivre pourtant les recherches picturales de l'avant-garde de l'époque, les impressionnistes.

Moi-même - Douanier Rousseau - 1890

Le mouvement nabi (dont les membres sont les Nabis) est un mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde. Ce cercle nait d'une controverse autour d'une peinture de Paul Sérusier, Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour, réalisée sous la direction de Paul Gauguin, rencontré en Bretagne à Pont-Aven, durant l'été 1888. Gauguin encourage Sérusier à se débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à user de couleurs pures et vives, à ne pas hésiter à exagérer ses visions, et à donner à ses peintures sa propre logique décorative et symbolique.

Solitude - Paul Sérusier - 1891

Au XX è, le marché privé prédomine et rend l’artiste dépendant de la grande finance, des marchands/galeristes, des collectionneurs et de spécialistes d’histoire (conservateurs, professeurs). Les Salons officiels, à partir de la fin du XIX è deviennent moins importants que le commerce de l’art qui organise des expositions marchandes. Le monde artistique a donc perdu la maîtrise de son statut (les artistes sont jugés par des marchands et des historiens d’art, peu par leurs pairs). Au XX è, les galeries assurent la promotion de l’artiste par la publicité, les relations publiques avec des institutions.

La classification des peintres dans des mouvements, répond à un besoin de clarté de l’offre (il y a moins de mouvements que de peintres, même s’il reste des artistes isolés). Les critiques d’art ont souvent forgé ces noms de mouvements de Peintures en « ismes » pour mieux communiquer avec leurs cibles : il faut un nom de mouvement percutant et facile à retenir par le public (c’est leur valeur ajoutée d’apprendre au public les tendances artistiques).

Le fauvisme (ou les fauves) est un courant de peinture du début du xxe siècle qui émerge en France en 1905 et se termine vers 1910. Le mot « fauve » provient d'une expression du journaliste Louis Vauxcelles qui l'identifie historiquement à l'automne 1905, lors du Salon d'automne qui créa scandale, pour s'achever moins de cinq ans plus tard, au début des années 1910. Son influence marque néanmoins tout l'art du xxe siècle, notamment par la libération de la couleur. Le principal précurseur du fauvisme est Henri Matisse, et d'autres artistes tels que André Derain, Maurice de Vlaminck, Auguste Chabaud ou encore Georges Braque en ont fait partie.
Le fauvisme est caractérisé par l'audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques. Les peintres ont recours à de larges aplats de couleurs violentes, pures et vives, et revendiquent un art fondé sur l'instinct. Ils séparent la couleur de sa référence à l'objet, afin d'accentuer l'expression, et réagissent de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l'impressionnisme : ce courant est donc à rattacher à celui de l'expressionisme.

L'atelier rouge - Henri Matisse - 1911


L'expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive. Celles-ci sont le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque, hantée par la menace de la Première Guerre mondiale. Les œuvres expressionnistes mettent souvent en scène des symboles, influencées par la psychanalyse naissante et les recherches du symbolisme.
Au début du xxe siècle, ce mouvement profondément ancré dans l'Europe du Nord (en particulier l'Allemagne) est une réaction à l'impressionnisme français. Alors que l'impressionnisme est encore à décrire la réalité physique, l'expressionnisme allemand, lui, ne s'attache plus à cette réalité et la soumet aux états d'âme de l'artiste. L'expressionnisme rompt aussi avec l'impressionnisme à travers une forme très agressive : des couleurs violentes, des lignes acérées.
Plusieurs groupes peuvent être rattachés à l'expressionnisme, tels que la Nouvelle Association des artistes munichois (NKVM) et la Sécession de Berlin dont sont issus par rupture, respectivement Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu) et Die Brücke (Le Pont). En 1918, le Novembergruppe en cristallise la portée politique. Après 1933, le mouvement, dans sa dimension formelle, a influencé nombre d'autres artistes, comme les expressionnistes abstraits aux États-Unis.

Le cri - Edvard Munch - 1893

Die Brücke ( Le Pont) est un groupe d'artistes allemands expressionnistes formé à Dresde entre 1905 et 1925.

 Marcella, 1910, Ernst Ludwig Kirchner,

Le Cavalier bleu (Der Blaue Reiter) est un groupe d'artistes d’inspiration expressionniste, qui s'est formé à Munich. Ce groupe organise deux expositions (en 1911 et en 1912) et publie un almanach en 1912.

Die großen blauen Pferde (Les Grands Chevaux bleus), Franz Marc ,1911

Le cubisme prend sa source dans une lettre de Cézanne à Émile Bernard, du 15 avril 1904, de laquelle sera tirée une phrase souvent répétée pour justifier les théories cubistes : « Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d'un objet, d'un plan, se dirige vers un point central. »
À partir de 1907, Braque et Picasso forment un couple de « chercheurs » et réalisent des toiles qui tendent à la stylisation abstraite et qui seront appelées « cubistes ». Elles sont caractérisées par une recherche sur la géométrie et les formes représentées : tous les objets se retrouvent divisés et réduits en formes géométriques simples, souvent des carrés. Cela signifie en fait qu'un objet n'est pas représenté tel qu'il apparaît visiblement, mais par des codes correspondant à sa réalité connue. Le cubisme consiste aussi à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace. Picasso décompose l'image en multiples facettes (ou cubes, d'où le nom de cubisme) et détruit les formes du réel pour plonger dans des figures parfois étranges (comme une figure représentée sur une moitié de face, et sur l'autre de côté).

Les Demoiselles d'Avignon ou Bordel d'Avignon - Pablo Picasso - 1907

Pour engendrer des œuvres autonomes, Braque et Picasso opèrent durant le cubisme analytique (1910-1912), la fusion tant recherchée par Cézanne de l'espace et de l'objet. Élargissant la fragmentation à la totalité de la composition, puis délaissant la question des volumes pour celles de plans, les artistes détruisent la notion d'espace contenant, régie par le point de vue unique.

Broc et violon - Georges Braque - 1910

La période du cubisme synthétique (1912-1914) caractérisée par le retour de la couleur et par l'utilisation de la technique des papiers, compositions picturales formées de plusieurs matières.

Verre et bouteille de Suze - Pablo Picasso - 1912

Le cubisme, comme le souligne Apollinaire dans Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques (1913), a ouvert la voie de l'abstraction (orphisme, suprématisme, futurisme, rayonnisme, Bauhaus) et de l'art conceptuel (Dada), bien que le cubisme n'ait pas produit d'œuvres totalement dénuées de lien avec la réalité.

Le futurisme est un mouvement littéraire et artistique européen du début du xxe siècle (de 1909 à 1920), qui rejette la tradition esthétique et exalte le monde moderne, en particulier la civilisation urbaine, la machine et la vitesse.

Dynamisme d'un cycliste - Umberto Boccioni  - 1913

Le rayonnisme est un style d'art abstrait qui s'est développé à Moscou à partir de 1909 sous l'égide des peintres Mikhail Larionov et Natalia Gonchavora..
cette manifestation de peinture abstraite fait surgir la vie en rendant visible les vibrations inspirées de l'énergie-matière et de la radioactivité. Il faut représenter sur le tableau la somme des rayons qui partent de l'objet pour le représenter exactement. À cette fin il faut isoler l'objet de façon abstraite pour que les rayons émis par les objets voisins ne perturbent pas la vue.

Michail Larionow, Rayonismus Rot und Blau 1911

Der Blaue Reiter 1911-1914 Peintre W. Kandinsky 1911 L'Almanach

 On peut situer l'origine de l'art abstrait aux environs de 1910 lorsque Vassily Kandinsky peint une aquarelle, conservée au MNAM (Paris) où toute référence au monde extérieur est délibérément supprimée

Sans titre - Vassily Kandinsky - 1910

L'Art déco est un mouvement artistique né au cours des années 1910 et qui a pris son plein épanouissement au cours des années 1920 avant de décliner à partir des années 1930. C'est le premier mouvement architecture-décoration de nature mondiale.
Le style Art déco prend son essor avant la Première Guerre mondiale contre les volutes et formes organiques de l'Art nouveau. Il consiste en un retour à la rigueur classique : symétrie, ordres classiques (souvent très stylisés), pierre de taille (sans aucun effet pittoresque).

Jean Dupas - Les Perruches - 1925

Le terme néoplasticisme fut employé par les peintres néerlandais Piet Mondrian et Theo van Doesburg pour décrire leur art, abstrait, austère et géométrique (1911-1917).
Mondrian explique le néoplasticisme comme un principe esthétique défini par trois lois :
il n'y a ni courbes ni obliques mais que des traits verticaux ou horizontaux.
les couleurs sont des couleurs pures uniquement : bleu, rouge et jaune (Mondrian ne parle pas de couleurs primaires : bleu différent du cyan, et rouge différent du magenta), et les non-couleurs : le gris, le noir et le blanc.
l'œuvre ne doit pas représenter une symétrie, cependant elle doit faire preuve d'un équilibre parfait.

Composition en rouge, jaune, bleu et noir - Piet Mondrian - 1926


Orphisme: En substituant la couleur à la ligne pour la production des formes, il s'oppose à la peinture traditionnelle, qui choisissait la ligne, car elle correspondait à la réalité empirique et donc permettait la production d'un tableau rationnel. En travaillant sur la couleur (les combinaisons possibles et leur effets), Robert et Sonia Delaunay ouvrent la voie à la théorie de l'art selon laquelle chaque élément plastique produit un effet de sens spécifique.

Femme portugaise - Robert Delaunay - 1915

Le suprématisme est un mouvement d'art moderne né en Russie au début du xxe siècle. Son créateur est Kasimir Malevitch (1878-1935), ancien cubofuturiste, travaille en 1913 avec le poète Alexeï Kroutchonykh et le compositeur Mikhaïl Matiouchine à l'opéra Victoire sur le soleil. Cette œuvre chantait le triomphe de l'Homme sur la nature ainsi que sa supériorité obtenue par la machine. Malevitch était le scénographe : pour l'acte I, il décide d'utiliser un immense carré bicolore comme toile de fond. Cette décision constitue un pivot dans sa production puisqu'elle enclenche des réflexions qui mèneront à la conception du suprématisme.
Kasimir Malevitch présente en 1915, un premier ensemble de 39 tableaux suprématistes lors de la « Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10 (zéro-dix) » tenue à Pétrograd du 19 décembre 1915 au 19 janvier 1916. 

Quadrangle (Carré noir sur fond blanc) - Kazimir Malevitch  - 1915

Il y a trois catégories de couleurs chez les suprématistes. Premièrement, le fond est blanc, afin de représenter l'espace infini. Le noir est réservé à la figure emblématique du carré et les couleurs primaires pour le reste.

Les sportifs - Kazimir Malevitch  - 1930

Le constructivisme est un courant artistique né au début du xxe siècle en Russie. Il s'est développé en « parallèle » à un autre mouvement, le suprématisme.
Le terme d'art de la construction a d'abord été utilisé par dérision par Kazimir Malevitch afin de décrire le travail d'Alexandre Rodtchenko en 1917. Le mot constructivisme apparaît ensuite dans le Manifeste réaliste de Naum Gabo en 1920. Alexeï Gan utilise le terme comme titre de son livre, imprimé en 1922, où il est explicitement souligné que la culture de la nouvelle Russie n'est qu'industrielle.
Le constructivisme fut, de 1917 à 1921, l'art officiel de la Révolution russe.
La Bolcheviks ont, à l'époque, des préoccupations multiples : informer de la politique du gouvernement, éduquer à l'idéologie communiste ou encore convertir une société paysanne en état industriel moderne. Ils ont parfaitement compris que pour s'adresser au peuple, ils doivent utiliser un autre moyen que les mots. Grâce notamment à une production d'affiches très importante (impression à plusieurs milliers d'exemplaires), ils diffusent à partir de 1919 leurs messages sous une forme plus graphique avec l'intention de parler au plus grand nombre. - See more at: http://www.nundesign.fr/transmettre/espace-pedagogique/mouvements/constructivisme#sthash.vsphp9eT.dpuf

Affiche - Alexandre Rodtchenko

Purisme 1918-1920 Peintres Le Corbusier et Ozenfant Manifeste 1918 "Le purisme".

Le Bauhaus est une école d'art, de design et d'architecture, fondée en Allemagne par l'architecte Walter Gropius en 1919, à la suite de la fusion entre l'école des arts et de l'artisanat et l'académie des beaux-arts de la ville de Weimar.
Le mot "Bauhaus" peut se traduire en français par "maison de la construction".
Son but était de faire disparaître les barrières qui existaient entre l'art et l'artisanat, pour faire émerger une création artistique tournée vers l'utilitaire.

Paul Klee - Ad Parnassum - 1932

Abstraction géométrique: Ligne et couleur doivent être la base structurelle de chaque œuvre. C'est à travers un formalisme géométrique strict, que le concept d'art abstrait commença a être théorisé par ses pionniers au début du XXème siècle.

Auguste Herbin, Vendredi 1, 1951

Le dadaïsme est un mouvement intellectuel et artistique qui apparut à Zurich (1916), se diffusa en Europe jusqu'en 1923 et exerça, par sa pratique subversive, une influence décisive sur les divers courants d'avant-garde.
Dada, mouvement international d'artistes et d'écrivains, est né d'un intense dégoût envers la guerre qui signait à ses yeux la faillite des civilisations, de la culture et de la raison. Terroriste, provocateur, iconoclaste, refusant toute contrainte idéologique, morale ou artistique, il prône la confusion, la démoralisation, le doute absolu et dégage les vertus de la spontanéité, de la bonté, de la joie de vivre. C'est le roumain Tristan Tzara qui le baptise dada, un mot trouvé au hasard dans le dictionnaire.
En 1924, André Breton publie le Manifeste du Surréalisme, et le mouvement éclate. À partir de là les surréalistes réinterprètent, a posteriori, nombre d'événements dada comme étant d'ordre surréaliste.

Premier Ready-made - Marcel Duchamp - 1913
Selon André Breton, le ready-made, qui peut se traduire par préfabriqué, est un « objet usuel promu à la dignité d’objet d’art par le simple choix de l’artiste »

Après avoir été séduits par le dadaïsme, les surréalistes s'inscrivent en rupture par rapport à ce mouvement : ils considéraient que le surréalisme susciterait l'arrivée de nouvelles valeurs, ce que n'acceptaient pas les dadaïstes. Le dada, absolu dans sa dénonciation, ne survit pas à une querelle relative à l'engagement, suscitée par la Révolution soviétique et le risque d'une nouvelle guerre et, en 1924, naît le surréalisme avec la publication du premier Manifeste du surréalisme d'André Breton, soucieux d'agir sur la société, sinon sur l'individu, sans tomber dans l'embrigadement. Dalí affirme d'ailleurs être sûr que le surréalisme « changerait le monde. » Étant lui-même adepte de ce mouvement, il s'y investit comme un devoir.
Cette aventure (« une attitude inexorable de sédition et de défi ») passe par l'appropriation de la pensée du poète Arthur Rimbaud (« changer la vie »), de celle du philosophe Karl Marx (« transformer le monde ») et des recherches de Sigmund Freud : Breton s'est passionné pour les idées de Freud qu'il a découvertes dans les ouvrages des Français Emmanuel Régis et Angelo Hesnard, en 1917. Il en a retiré la conviction du lien profond unissant le monde réel et le monde sensible des rêves, et d'une forme de continuité entre l'état de veille et l'état de sommeil (voir en particulier l'écriture automatique). Dans l'esprit de Breton, l'analogie entre le rêveur et le poète, présente chez Baudelaire, est dépassée. Il considère le surréalisme comme une recherche de l'union du réel et l'imaginaire : « Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue. »
En 1966, la mort du poète et chef de file va entraîner la fin du surréalisme.

La persistance de la mémoire - Salvatore Dali - 1931

Le mouvement Pittura metafisica ou Peinture métaphysique est un mouvement artistique italien fondé en 1917 par Carlo Carrà, Alberto Savinio1 et Giorgio de Chirico à Ferrare qui cherche à représenter ce qu'il y a au-delà de l'apparence physique de la réalité, au-delà de l'expérience des sens. Ce mouvement précéda le surréalisme, mais ne constitua pas d'école à proprement parler. L'idée de ce mouvement est de garder un aspect figuratif tout en se détachant du monde et d'élever la peinture au rang de la métaphysique (en dehors de l'histoire), en proposant des images étranges comme figées dans le temps, dans l'espace, et qui donneraient à réfléchir, non aux tumultes du monde, mais à des idées métaphysique.

L'énigme d'un après-midi d'automne - Giorgio De Chirico - 1910

La Nouvelle Objectivité (en allemand : Neue Sachlichkeit) est un courant artistique (1918-1930) apparu en Allemagne et qui succède à l'expressionnisme, dont il découle par bien des aspects.
Cette appellation a été inventée en 1925, à la suite d'une exposition très médiatisée et qualifiée de post-expressionniste, qui s'est tenue à la Kunsthalle de Mannheim.
La Nouvelle Objectivité n'a ni programme ni manifeste, contrairement au surréalisme qui se développe à la même époque en France. Elle se divise toutefois en deux branches bien distinctes qui, chacune à sa manière, affichent une même volonté, après certains débordements expressionnistes, de revenir au réel et au quotidien. Le clivage s'inscrit d'abord sur le plan politique : la branche dite « de droite », raccordée à Karlsruhe et Munich, retourne ainsi à un classicisme harmonieux et intemporel alors que, la branche de gauche, centrée sur « Berlin la rouge », s'engage radicalement dans une vision froide et cynique de la société. Vers 1930, le mouvement dépasse les frontières de l'Allemagne.
D'un point de vue global, la Nouvelle Objectivité se caractérise par une volonté de représenter le réel sans fard. « Entre jugement et constat », elle tend à la société malsaine et corrompue de l'après-guerre un miroir froid. L'art lui sert d'arme.
En photographie, ce mouvement s'est caractérisé par sa forte dimension sociale et son refus du pictorialisme.
En peinture, les mêmes préoccupations sociales aboutissent à des œuvres parfois aux limites de la caricature.
Liés à la République de Weimar, les artistes de la Nouvelle Objectivité seront nombreux à être pointés du doigt comme « artistes dégénérés » par le régime nazi. C'est pourquoi d'ailleurs le mouvement s'éteint en 1933, avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir. De nombreux artistes choisissent alors l'exil.

Les joueurs de skat - Otto Dix - 1920


Le réalisme socialiste est un style de l'art réaliste qui a été développé principalement dans l'Union soviétique , et est devenu un style dominant dans divers pays socialistes. Le réalisme socialiste se caractérise par le rendu en attente des valeurs communistes , tels que l'émancipation du prolétariat , d'une manière réaliste. 
Le réalisme socialiste était la forme dominante de l'art dans l'Union soviétique depuis son développement dans le début de l' années 1920 jusqu'à sa chute finale de la popularité à la fin des années 1960.

Trompette et porte-drapeau de Mitrofan Greko - 1934-

Le réalisme américain récupère l’esprit et les traditions américaines à travers un récit figuratif qui prétend être réaliste et efficace dans son message social.

Noctambules, 1942, Edward Hopper

Le Lettrisme, également nommé Hyper-créatisme ou Hyper-novatisme, est à l'origine un mouvement artistique, puis pluriculturel, né en 1945 avec l'arrivée en France de son créateur, Isidore Isou.
Le lettrisme apporte en 1950 l'hypergraphie (d'abord nommée « métagraphie »), art fondé sur l'organisation des lettres et des signes, et considérée comme un dépassement à la fois de l'art plastique figuratif et abstrait, et aussi du roman à mots. Cet art sera, par la suite, dépassé par l'Art infinitésimal (1956), qui envisage n'importe quel élément (textes, images, objets…), au-delà de sa signification immédiate, comme support à l'élaboration d'œuvres purement mentales, imaginaires ou inconcevables, l'Art supertemporel (1960), fondé sur les interventions créatives, concrètes ou mentales du public pendant un temps indéterminé (créant ainsi des œuvres perpétuellement changeantes) et l'excoordisme (1992), considéré comme l'au-delà de l'Infinitésimal, qui s'appuie sur les extensions et les coordinations de particules esthétiques concrètes, imaginaires ou inimaginables.

Leçon à un élève de Mondrian - Maurice Lemaitre - 1968

Après 1950, en même temps que le leadership américain mondial sur l’économie, « l’école de New York » a pris le relais de l’avant-garde en Peinture de « l’école de Paris », avec pour corollaire le modèle américain de commercialisation, ouvert au marketing.

L'expressionnisme abstrait est un mouvement artistique qui s'est développé peu après la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis.
Le mouvement est « né » dans le milieu artistique new-yorkais dans les années 1940. Plusieurs dénominations sont apparues pour évoquer certains aspects de l'expressionnisme abstrait américain : l'action painting, la colorfield painting ou la Post-painterly Abstraction (de Sam Francis).
L'expressionnisme abstrait apparaît en 1948, au cours d'une exposition à New York, financée par des fonds publics. Cet art qui se voulait avant-gardiste, cosmopolite et apolitique fait se déplacer le cœur de l'art moderne de Paris à New York. Cependant, l'expressionnisme abstrait suscite des débats au sein de la classe politique américaine. Les Républicains attaquent violemment ce courant et l'accusent d'être communiste. Au Congrès, ils dénoncent en outre les financements fédéraux qui sont attribués aux peintres expressionnistes. Le début des années 1950 voit le renforcement de cette opposition à cause du maccarthisme, les artistes soupçonnés de sympathies communistes deviennent l'objet d'enquêtes (« chasse aux sorcières »). Pourtant, la période est aussi marquée par le soutien du MoMA de New York, lui-même financé par la fondation Rockefeller. En 1952, le musée organise même un programme international de diffusion mondiale de l'expressionnisme abstrait. L'exposition « The New American Painting » n'a pas d'autres buts. Les peintres de l'expressionnisme abstrait sont également défendus par Peggy Guggenheim.
Il se caractérise par des toiles immenses, parfois entièrement peintes all-over (où les éléments picturaux sont disposés de manière égale sur toute la surface disponible)
Les peintres de l'action painting produisent apparemment de façon violente, avec des gestes rapides voire manifestement spontanés.

Jackson Pollock - one number 31 - 1950

Le colorfield painting (« peinture du champ coloré ») qualifie la peinture de Mark Rothko  avec ses peintures « Multiform », celles de Clyfford Still ou de Barnett Newman à partir de 1946.

Mark Rothko - Multiform - 1948

Abstraction lyrique: La liberté plastique de l'expression gestuelle et émotionnelle, se manifeste par des procédés alliant projection linéaire, taches ou brossage plus ou moins amples de la couleur sur la toile.
L'abstraction lyrique européenne ainsi baptisée par le critique Jean José Marchand et le peintre Georges Mathieu en 1947, dont le courant initial et principal, le tachisme, a été défini à partir de 1951 par les critiques Pierre Guéguen, Charles Estienne et Michel Tapié, lequel inclura ces deux notions dans l'art.

Georges Mathieu –  Les Capétiens partout  – 1954

L'art brut est un terme inventé par le peintre Jean Dubuffet pour désigner les productions de personnes exemptes de culture artistique œuvrant en dehors des normes esthétiques convenues (pensionnaires d'asiles psychiatriques, autodidactes isolés, médiums). Il regroupa certaines de ces productions au sein d'une collection, la Collection de l'art brut à Lausanne.

Jean Dubuffet - Hourloupe - 1962 - dessin au stylo

Le tachisme est un style de peinture abstraite répandu en France dans les années quarante et cinquante. Ce mouvement est souvent considéré comme l'équivalent européen de la tendance de l'expressionnisme abstrait américain représentée par l'Action Painting

Around the Blue - Sam Francis - 1962

Le spatialisme est un mouvement artistique fondé en 1950, mais théorisé dès 1946 par le peintre italo-argentin Lucio Fontana. Il est lié à l'art informel.
Dès 1949, Lucio Fontana commence à peindre des surfaces monochromes et à les « maltraiter » en faisant des trous ou des incisions dans la toile. Pour Fontana « la toile n'est pas ou plus un support mais une illusion. » La surface d'une toile ne doit plus seulement exister pour le regard de l'observateur qui s'abîme en elle, mais, au contraire, s'ouvrir largement aux hasards de son environnement non pictural.

Concetto spaziale Attese, Lucio Fontana, 1965

On regroupe sous l'expression art informel ou  informalisme les tendances abstraites et gestuelles qui se sont manifestées en Europe dans la période de l'après-guerre (1945-1960) :
l'abstraction lyrique, qui résulte de diverses techniques signo-gestuelles avec sa composante initiale principale, le tachisme. À cette tendance sont notamment associées aussi les principaux artistes non figuratifs de la nouvelle école de Paris ;
le matiérisme qui explore plusieurs procédés de traitement de la surface de la toile ;
par association, le spatialisme, qui inclut les dimensions de l'espace-temps et de la lumière.
Les groupes CoBra et Gutai peuvent lui être associé.
L'art informel trouve des équivalents en Amérique, notamment avec la tendance de l'expressionnisme abstrait représentée par l'action painting, ainsi qu'en Argentine.

Le matiérisme est un courant pictural, qui appartient à l’art informel européen, apparu après la Seconde Guerre mondiale et soutenu par le critique d'art Michel Tapié. Il s’est répandu en Europe à la fin des années 1940 et au début des années 1950.
On considère qu’il prend naissance, en France, avec l’œuvre de Jean Fautrier et avec l’art brut de Jean Dubuffet. Il caractérise toutefois plus particulièrement l’œuvre d’Antoni Tàpies (pintura matérica) à partir de 1947-1948.

Jean Fautrier

CoBrA ou l’Internationale des artistes expérimentaux (IAE) est un mouvement artistique créé à Paris le 8 novembre 1948 au café de l'hôtel Notre-Dame par les poètes Christian Dotremont et Joseph Noiret et par les peintres Karel Appel, Constant, Corneille et Asger Jorn, en réaction à la querelle entre l'abstraction et la figuration. Ce mouvement publie la revue Cobra (1948-1951) avant de se dissoudre en 1951
Le nom est l'acronyme de: Copenhague, Bruxelles, Amsterdam, du nom des villes de résidence de la plupart des membres fondateurs
Les membres du mouvement CoBrA répudient la culture rationaliste occidentale, dont la décomposition est devenue évidente, selon eux, au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Souhaitant s'abreuver aux sources premières de la création, ils vont chercher leur modèles auprès de formes artistiques non encore contaminées par les normes et les conventions de l'Occident : les totems et les signes magiques des cultures primitives, la calligraphie orientale, l'art préhistorique et médiéval. Cependant ils découvrent des pans encore intacts de leur propre culture, dont telles formes, encore vigoureuses, de l'art populaire nordique, de l'art primitif, de l'art naïf, et des créations dues aux enfants ou aux handicapés mentaux.
Pour eux, l'écriture est par ailleurs l'expression la plus directe du psychisme de l'individu. En fait, les membres du mouvement CoBrA militent en faveur d'une régression consciente, d'un retour aux images archétypiques qui, semble-t-il, demeurent enfouies au tréfonds du subconscient, ainsi que l'a montré l'enseignement du psychologue suisse Carl Gustav Jung, que beaucoup de lecteurs de leur génération admirent.

Asger Jorn, ‘Le faux rire (image tragi-comique)’, oil on canvas, 1954

L'art cinétique est un courant artistique fondé sur l'esthétique du mouvement.
Il est principalement représenté en sculpture où l'on a recours à des éléments mobiles.
Mais l'art cinétique est également fondé sur les illusions d'optique, sur la vibration rétinienne et sur l'impossibilité de notre œil à accommoder simultanément le regard à deux surfaces colorées, violemment contrastées.
Alexander Calder invente le mobile, sculpture formée de fils et de pièces métalliques qui sont mises en mouvement par le déplacement de l'air ambiant. L'expression art cinétique est adoptée vers 1954 pour désigner les œuvres d'art mises en mouvement par le vent, les spectateurs et/ou un mécanisme motorisé.
Dans les années 1950, les premières œuvres optiques sont basées sur le contraste entre le blanc et le noir. C'est alors soit la persistance rétinienne, soit l'interprétation que fait le cerveau qui va donner naissance à une illusion d'optique ou de mouvement dans l'œuvre. Victor Vasarely et Bridget Riley expriment le mieux ce début de l'art cinétique. En 1955, Vasarely publie le Manifeste jaune qui théorise l'art optique et cinétique.

Alexander Calder, Little Spider, vers 1940, tôle, fil de fer, couleur,

Gutai ( août 1954 - mars 1972) est un mouvement artistique d'avant-garde japonais.
Le terme vient de gu, « instrument » et tai, « corps », son adverbe gutaiteki, « concret », « incarnation », qui s'oppose donc à l'abstrait, c'est-à-dire à l'art abstrait.
En général, les œuvres exécutées sur toile sont de très grand format. Sur la plupart d'entre elles, entailler, déchirer, mettre en pièces, brûler, projeter, lancer… sont ses mots d’ordre.
Cependant, ces œuvres sont généralement immédiatement détruites. Ainsi, la destruction revient très souvent, ce qui montre la violence dégagée dans ses œuvres. D’ailleurs, il ne reste que très peu de traces des originaux. Par contre, on retrouve beaucoup de traces vidéo et photographiques.
Gutaï se permet une grande liberté d’utilisation des matières brutes comme la boue, le papier kraft, les pierres ramassées sur les berges des rivières, l’eau colorée, des rideaux peints en fluorescent, des boîtes en fer blanc… renforcées par des couleurs primaires très voyantes. À l’époque, cette liberté n’a jamais été aussi grande au Japon.

Jirō Yoshihara - 1965

Le statut du peintre au XX è, est celui d’un « producteur d’art », dans un marché, où il est un atome dans une offre abondante, face à une demande concentrée et dominée par la critique d’art et les commissaires d’expositions. Après 1950, pusieurs mouvements ont été lancés par des critiques d’art (P. Restany 1960 « nouveaux réalistes », G. Gassiot-Talabot 1964 « nouvelle figuration », B. Lamarche-Vadel 1981 « figuration libre »).

La nouvelle figuration est un mouvement artistique qui fait la transition entre l’abstraction hégémonique des années 1950 et une figuration dite « narrative » qui voit le jour en 1964. Dès 1958, la mise en place d’un régime présidentiel invite un certain nombre de peintres abstraits à traduire leur ressenti face à une actualité menaçante. Ils s’affranchissent de la neutralité du signe par le passage du signifiant au signifié.

Nu - Pierre Pouget - 1961

Op art, ou art optique, est une expression utilisée pour décrire certaines pratiques et recherches artistiques faites à partir des années 1960, et qui exploitent la faillibilité de l'œil à travers des illusions ou des jeux optiques.
C'est en 1964, dans un article anonyme du magazine Time que le terme « op art » fut utilisé pour la première fois. A New York, en 1965, l'art optique connut une reconnaissance internationale avec l'exposition du MoMA de New York intitulée  L'œil réceptif
Artiste né en Hongrie en 1906, Victor Vasarely fut une figure essentielle dans l'histoire de l'op art. Il suivit des cours au Bauhaus de Budapest, où régnait une grande foi dans le progrès technique. Il s'opposait avec véhémence à l'idée de l'artiste comme personne égocentrique.

Vega 200 - Victor Vasarely - 1968

Le pop art est un ensemble de phénomènes artistiques intimement liés à l'esprit d'une époque, l'essence d'un large mouvement culturel des années 1960.
L'expression « pop art » (abréviation de « popular art » en anglais, ou « art populaire » en français), créée sous l'impulsion de John McHale, a été utilisée pour la première fois en 1955 par Lawrence Alloway, un critique d'art britannique qui faisait partie de l'Independent Group, groupe d'intellectuels travaillant sur le rôle de la technologie dans la société. À la fin des années 1950, le pop art américain émerge avec des artistes tels qu'Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et James Rosenquist. Mais ce mouvement ne se limite pas au seul domaine des arts plastiques : il touche autant la musique, la mode et les arts appliqués et bien d'autres domaines de la culture.

L’histoire du pop art est une intéressante histoire de marketing américaine. Commençons par le Produit : en 1961, quelques marchands de tableaux de New York, tou jours à l’affût de nouveautés (alors que l’abstract expressionnism connaît le grand succès) prennent le risque de lancer sur le marché un nouveau style le pop art, après avoir fait le tour de quelques ateliers d’artistes pour déga ger la tendance générale du moment.
L’art à cette époque est un investissement recherché en ascension continue, comme les affaires. Bien sûr, le Prix du pop art est au début très bas, les amateurs préfèrent la « sécurité » des œuvres d’expressionisme abstrait. Quel ques amateurs se lancent : l’éditeur Harry Abrams, l’industriel Burton Tremaine, l’assureur Léon Kraushar (qui compare ouvertement la valorisation de sa collection pop art à celle des actions d’IBM !). Pour faire monter la cote, il est donc indispensable de développer la Commu nication et la Distribution autour du nouveau concept d’art. Le mouvement a facile à se faire comprendre du grand public à cause de son concept si proche du marketing commercial (les sujets du pop art sont les comics, les boîtes à conserve, les bouteilles de coca, les vedettes de cinéma et de BD) mais jusqu’en 1963 le pop art est mal reçu par la critique.
Prenons le cas emblé matique d’Andy Warhol : partant de sa formation artistique commerciale de dessinateur de mode, il va en transférer les images et les techniques dans le pop art. Il y joint une conception mécanique de sa production (atelier d’assistants en sérigraphie) et une activité plurielle (ciné ma, presse, musique) qui transforme selon ses vœux l’artiste en star. Le visage de Marilyn est reproduit comme une boîte de soupe, à la chaîne en sérigraphies (« Repeti tion makes reputation » !). Quelques faits biographiques montrent bien l’approche de marketing de gestion de sa carrière ; il incarne le type de l’artiste-star doué du sens des affaires (il s’intitulait « business artist » !). Il est d’abord dessinateur publicitaire à succès travaillant pour les magazines de mode « Glamour », « Vogue » et « Har pers’s Bazaar » mais veut devenir artiste. En 1956 sa publicité pour les chaussures « Miller » reçoit un prix ce qui le fait remarquer par le conservateur du musée d’art moderne Henry Geldzahler. Vers 1960, il étend son réseau de relations notamment avec le marchand Léo Castelli, l’artiste R. Rauschenberg ; son problème est de trouver un style propre, une « marque de fabrique » (on dira un posi tionnement) ; il la trouve en 1962 en se lançant dans la photographie de presse traitée en sérigraphie (les boîtes de soupe, BD qu’il peignait étaient déjà un thème traité par Rauschenberg).

Diptyque Marilyn - Andy Warhol -1962

Le réalisme fantastique est né dans les années cinquante. L’acte fondateur du réalisme fantastique fut le livre de Jacques Berger et de Louis Pauwels "Le matin des magiciens" publié, en octobre 1959. La fin de ce mouvement se situe vers 1980.
Le réalisme fantastique est né durant la guerre froide qui fut une période de tension et de confrontation idéologique et politique entre les deux supers puissances qui furent les États-Unis et L’ U.R.S.S.
Le réalisme fantastique emprunte largement à d’autres mouvements artistiques comme le surréalisme et le fantastique. Ces différents mouvements artistiques développent des thèmes communs comme l’inconscient ou le surnaturel.
Le réalisme fantastique est un courant de pensée, il cherche à représenter l’inconscient et le conscient. Il ne s’échappe pourtant pas de la réalité, mais il met en place des formes originales et fantastiques. C’est aussi un mouvement qui grandit vers le futur , on trouve souvent des nus érotiques ou des éléments figuratifs. L’esthétique de tableau est transformée par l’imagination de l’artiste. Ce mouvent explore des domaines exclus par la science officielle comme les phénomènes paranormaux ou l’alchimie.
L’Ecole de Vienne du réalisme fantastique voit le jour au détour des années 60. Se mêlent dans leur peinture des motifs d’inspiration fantastique, ésotérique, biblique.
Artistes associés:
Erich Brauer, Manfred Ebster, Robert Ederer, Ernst Fuchs, Rudolf Hausner, Wolfgang Hutter, Fritz Janschka, koudenhove Kalergi, Anton Lehmden, Peter Proksch, Kurt Regschek.

Das Einhorn - Peter Proksch - 1987

Hard edge abstraction  Le terme apparaît à la fin des années 1950 où des critiques d’art ont éprouvé le besoin de trouver une dénomination stylistique pour définir la peinture abstraite non gestuelle. Après quelques précisions terminologiques, on entend par Hard-Edge une technique picturale préconçue, divisée sur la surface du tableau en plans colorés, aux contours géométriques nettement définis et sans passages chromatiques entres eux.
Initiateur en la matière, l’artiste américain Ellsworth Kelly conçoit en 1949/50 une abstraction artistique, froide et impersonnelle, fondée sur la répétition sérielle d’éléments graphiques peints en aplat, dans des tons francs, uniformément délimités et répartis. À partir de ce moment, le Hard-Edge prit naissance et fut très vite adopté par les grands de la peinture moderne de ce monde tel que: Lichtenstein, Tousignant, Molinari et bien d’autres… sans oublier Roger Katch.
On retrouve l’usage du Hard-Edge durant les années 1960/70 sur la plupart des œuvres contemporaines de style Pop’Art, à grande influence graphique, où pureté et précision sont de rigueur dans la découpe des masses géométriques. Le mariage de cette technique à ce style, favorise les créations de grands formats, que l’on retrouve avec beaucoup d’intérêt en architecture moderne et néo-classique.

Frank Stella, 'Hyena Stomp' 1962

L’Internationale situationniste (IS) était une organisation révolutionnaire désireuse d'en finir avec le malheur historique, avec la société de classes et la dictature de la marchandise, se situant dans la filiation de différents courants apparus au début du xxe siècle, notamment de la pensée marxiste d'Anton Pannekoek et de Rosa Luxemburg, du communisme de conseils, ainsi que du groupe Socialisme ou barbarie (Claude Lefort, Cornelius Castoriadis notamment) dans les années 1950. En ce sens, elle pourrait être apparentée à un groupe d'ultra-gauche. Mais elle représentait à ses débuts l'expression d'une volonté de dépassement des tentatives révolutionnaires des avant-gardes artistiques de la première moitié du xxe siècle, le dadaïsme, le surréalisme et le lettrisme.
Formellement créée en juillet 1957 à la Conférence de Cosio di Arroscia, l'Internationale situationniste est née du rapprochement d'un ensemble international de mouvements d'avant-garde.


Depuis la fin des années 1950, un happening est une performance (au sens anglais du mot : « représentation »), un événement ou une situation qui peut être considéré comme un art.
Utilisé pour la première fois dans la langue française en 19641, ce substantif est emprunté à l'anglais (participe présent du verbe to happen : arriver, se produire). Une traduction possible serait une « intervention artistique ».
Le happening se distingue de la performance par son caractère spontané et le fait qu'il exige la participation active du public, public qui n'est plus considéré tel quel, mais considéré comme intervenant.

Allan Kaprow et des participants à l'happening "Yard" de 1967, à New York

Le groupe des Nouveaux Réalistes est fondé en 1960 par le peintre Yves Klein et le critique d'art Pierre Restany à l'occasion de la première exposition collective d'un groupe d'artistes français et suisses à la galerie Apollinaire de Milan. Contemporain du Pop Art américain, dont il est souvent présenté comme la version française, le Nouveau Réalisme incarne, avec Fluxus, l'une des nombreuses tendances de l'avant-garde dans les années 1960. Il est dissous en 1970.
Les artistes reprennent les objets de la société pour en faire des reliques, des symboles puissants de la consommation. On constate également la disparition du matériau noble, les nouveaux réalistes n’utilisent plus de bronze, de pierre, mais de la tôle ou du ciment, des matériaux industriels.

Anthropométrie de l’époque bleue (ANT 82)- Yves Klein - 1960
Pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile

Fluxus est un mouvement d'art contemporain né dans les années 1960 qui touche aussi bien les arts visuels que la musique et la littérature, par la réalisation de concerts, d'events, la production de livres, de revues, la confection d'objets. Initié par George Maciunas, qui en inventa également l'appellation, Fluxus participe aux questionnements soulevés par les formes d'arts qui voient le jour dans les années 1960 et 1970 : statut de l'œuvre d'art, rôle de l'artiste, place de l'art dans la société, notamment. L'humour et la dérision sont placés au centre de la démarche et participent à la définition de Fluxus comme un non-mouvement, produisant de l'anti-art ou plutôt un art-distraction.
L'histoire du happening est intimement liée au mouvement Fluxus, dont le but était de supprimer toutes frontières entre art et vie.
En intégrant le public à la performance artistique, les artistes Fluxus veulent supprimer l'idée d'un art qui se donne à voir et mettent plutôt en avant l'idée d'un art qui s'expérimente, se vit.
C'est dès 1962 et jusqu'en 1970 que les activités de Fluxus se concentrent à Nice, rue de l'Escarène.

Fluxus Manifesto - George Maciunas - 1963

Le minimalisme (ou art minimal) est un courant de l'art contemporain, apparu au début des années 1960 aux États-Unis, en réaction au lyrisme pictural de l'Expressionnisme abstrait et en opposition à la tendance figurative et ironique du Pop Art. Le Minimalisme est l'héritier du Modernisme, et plus particulièrement du Bauhaus. Il fait sienne la maxime d'un des grands représentants du Bauhaus, Mies Van der Rohe: "less is more".
Les peintres minimalistes désirent limiter toute trace de facture picturale ou d'intervention de la main du peintre. Aussi, les œuvres minimalistes se composent généralement de deux ou trois couleurs et de formes basiques : ronds, carrés, lignes droites, etc. La simplicité est primordiale et il n'existe aucune représentation subjective derrière le minimalisme ; il est dénué de toute symbolique et ne cherche à jouer que sur les formes et les couleurs en évitant l'émotion au sens littéral du terme : un art dénué de sentiments.

Ultimate Painting n° 6 - Ad Reinhardt - 1960
Huile sur toile - 153 x 153 cm - Centre Pompidou, Musée national d’art moderne


L’art vidéo naît, en tant qu'expression artistique, au début des années 1960, de la rencontre de plasticiens, d'ingénieurs et de responsables de chaînes de télé qui cherchent de nouvelles possibilités d'utilisation du médium vidéo. Même si des tentatives sont faites dès la fin des années 1950, la naissance officielle de cet art a été fixée à mars 1963, lorsque Nam June Paik expose Exposition of Music - Electronic Television1 à la Galerie Parnass en Wuppertal, treize téléviseurs préparés pour la distorsion d’images

Electronic Superhighway, Nam June Paik, 1995

L'art corporel (appelé parfois body art pour qualifier un courant avant-gardiste) est un ensemble de pratiques et de dispositifs qui placent le langage du corps au centre d'un travail artistique. Dans certains cas, l'artiste fait de son corps une œuvre d'art à part entière. Les concepts entres autres de performance, d'installation, de contextualisation nourrissent ces créations qui transforment profondément l'art contemporain à partir des années 1950.

Arbol de la Vida - Ana Mendieta - 1970

À la suite de l'expressionnisme abstrait, qui voulait arriver à une expression de l'artiste grâce à la peinture gestuelle (action painting) et en s'appuyant sur le hasard, et qui donnait des peintures abstraites aux consommations gigantesques, et à celle du Pop Art, qui récupérait les images de la publicité et de la société de consommation, l'hyperréalisme suivit la voie de ce dernier et s'opposa parfois au premier. L'influence de la photographie dans le mouvement hyperréaliste est également majeure. Les peintures hyperréalistes montrent des scènes de la vie courante, des portraits… Mais, il y a plusieurs hypothèses : l'une qui considère que l'hyperréalisme n'est qu'une suite du Pop Art, parce qu'il utilise comme lui des symboles populaires, l'autre qui voit dans l'hyperréalisme une rupture d'avec l'abstraction, en faisant ressurgir la figuration.
L'hyperréalisme consiste en la reproduction à l'identique d'une image en peinture, tellement réaliste que le spectateur vient à se demander si la nature de l'œuvre artistique est une peinture ou une photographie. Les artistes utilisaient des sources diverses telles que des photos de magazines ou des photographies personnelles comme modèle de leur peinture. Pour la reproduire les peintres soit projetaient à l'aide d'un rétro-projecteur l'image sur leur toile et ensuite peignaient en fonction de ce qu'ils voyaient, soit imprimaient sur grand format une photo et peignaient directement sur la photo, soit utilisaient la technique de « mise au carreau ». La photographie ne devait pas être source d'émotion. Les peintres hyperréalistes recherchent la neutralité, ils n'ont pas pour but de dénoncer quoi que ce soit, ils montrent le monde de manière objective, en font le simple objet.

Silver Marble - Pedro Cambos

L'art conceptuel n'est pas une période précise de l'art contemporain, ni un mouvement artistique structuré ou un groupe d'artistes précis. Ceci étant, l'on peut tout de même se permettre de dater le courant d'art conceptuel au sens strict du terme : entre 1965 et 1975
 L'art est défini non par les propriétés esthétiques des objets ou des œuvres, mais seulement par le concept ou l'idée de l'art.
On a souvent confondu l'art conceptuel avec une activité astucieuse se développant autour d'envoi de messages elliptiques pour ne pas insister sur le caractère analytique de cet art.
En vertu de cette forme, les artistes conceptuels prennent alors une distance à l'égard de l'objet dans l'œuvre d'art; cela aboutit à une activité artistique où l'utilisation du langage et de ses dérivés : (graphiques mathématiques, mesures de distances, répertoriage d'années...) finit par être la condition nécessaire et souvent suffisante à l'existence d'une œuvre. Cependant lorsque ces artistes utilisent le langage pour sa capacité à servir au mieux une démonstration, cela ne veut pas dire pour autant qu'on puisse les assimiler à des critiques ou à des écrivains car, bien que le discours sur l'art se substitue à l'objet, le propos ne réside pas uniquement dans l'idée de l'art, mais dans la mise en pratique de cette idée.

Double jardin - Joseph Kossuth - 1998
Frise lumineuse en néon blanc - Parlement de Bruxelles

Arte Povera (de l'italien : « art pauvre ») est un mouvement artistique italien, qui, au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène internationale dans les années 1960.
Arte Povera est une « attitude », un comportement  prônée par des artistes italiens depuis 1967 qui consiste à défier l'industrie culturelle et plus largement la société de consommation, selon une stratégie pensée sur le modèle de la guérilla.
Ce refus de l'identification se manifeste par une activité artistique qui privilégie elle aussi le processus, autrement dit le geste créateur au détriment de l’objet fini. Processus qui consiste principalement à rendre signifiants des objets insignifiants.
En condamnant aussi bien l'identité que l'objet, Arte Povera prétend résister à toute tentative d’appropriation. C’est un art qui se veut foncièrement nomade, insaisissable.

Sans titre - Jannis Kounellis - 1988
Panneaux d’acier, charbon et sacs en toile de jute

Le land art est une tendance de l'art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, eau, rocher, etc.). Le plus souvent, les œuvres sont en extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l'érosion naturelle ; ainsi, certaines œuvres ont disparu et il ne reste que leur souvenir photographique et des vidéos.
Les premières œuvres ont été réalisées dans les paysages désertiques de l'Ouest américain à la fin des années 1960. Les œuvres les plus imposantes, réalisées avec des équipements de construction, portent le nom d'Earthworks (littéralement terrassements).

Broken circle - Robert Smithson - 1971
Emden - Pays-Bas

Supports-Surfaces (1971-73) est un mouvement artistique qui fut l'un des groupes fondateurs de l'art contemporain français, tant en peinture qu'en sculpture
La première exposition nommée Support-Surface aura lieu à l'A.R.C à Paris avec Boules, Devade, Dezeuze, Saytour, Valensi et Viallat.
Remettant en question les moyens picturaux traditionnels, ces artistes associent à cette recherche une réflexion théorique et un positionnement politique au sein de la revue Peinture-Cahiers théoriques. Des dissensions apparaissent entre les membres du groupe et la scission arrive dès 1972.
 
Claude Viallat

En 1960, Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d'Art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C'est sans doute la première fois que l'on évoque le graffiti comme un art.
Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d'aérosols de peintures « émaillées » (originellement destinées à la peinture d'automobiles), une partie des graffitis a gagné une vocation esthétique.
 Vers 1986 et 1987, le graffiti « new-yorkais » et sa culture hip-hop prennent définitivement le pas à Paris sur les formes plus proches du monde de l'art contemporain, lequel retourne, sauf exception, à ses galeries.

Sans titre - VLP - 1980
Palissade

L'art urbain, ou street art, est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d’art réalisé dans la rue, ou dans des endroits publics, et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la réclame, le pochoir, la mosaïque, le sticker, l'affichage voire le yarn bombing ou les installations. C'est principalement un art éphémère vu par un large public.
Typiquement, le terme Street art ou plus spécifiquement post-graffiti est utilisé pour distinguer l'art public contemporain du graffiti territorial — le « tag » —, du vandalisme ou de l'art corporatif.

Kevin Larmee - 1985

Le bad painting est un style artistique né aux États-Unis, empruntant aux arts dans la rue (graffitis, pochoirs, affiches…) en réaction à l'art intellectuel et un soupçon conventionnel des années 1970 (art minimal, art conceptuel), et s'inspirant de cultures et idéologies marginales (punk, rock, afro-américain, hispano-américain…).
Volontairement sale et négligé, il est dans la lignée de la figuration libre, voire libérée, dans une version pour le moins expressionniste.

Cirque -Keith Harring -  

La Nouvelle Subjectivité, clin d’œil à la Neue Sachlichkeit (la Nouvelle Objectivité) de l’école allemande des années vingt est le titre donné par le conservateur et critique d’art Jean Clair à l’exposition internationale, au Musée national d’Art moderne, à Paris, en 1976. Le peintre anglais David Hockney représente ce mouvement de la fin des années soixante dont la critique est assurée par Charles Harrison. La Nouvelle Subjectivité naît dans un contexte de crise économique et esthétique en réaction à l’art conceptuel, à la théorie minimaliste, à la nouvelle figuration et à l’aspect « superficiel » du pop art, que les peintres récusent dorénavant. Contrairement aux avant-gardistes, les artistes manifestent un souci du « retour (non archaïque) dans la réalité des choses » (Catherine Millet, historienne de l’art). Ils « s’attachent à une observation attentive du monde visible (…) ancré à nouveau du côté des choses » (Jean Clair).
Dessinateurs et peintres, ils s’attachent à « bien peindre » et à composer leurs toiles selon les lois de la perspective classique et aérienne des maîtres de la Renaissance.

The Arrival of Spring in Woldgate, East Yorkshire - David Hockney - 2011

Mouvement artistique international d'après guerre, la trans-avant-garde (Transavanguardia) a été conçue et théorisée, pendant les années 1970, par le critique d'art italien Achille Bonito Oliva, autour d'artistes italiens de cette décennie, comme Marco Bagnoli, Sandro Chia, Francesco Clemente, Enzo Cucchi, Nicola De Maria, Mimmo Paladino et Remo Salvadori.
Rompant d'abord avec la tradition des avant-gardes fondatrices de la modernité, le théoricien de ce mouvement, comme ses adeptes, a voulu légitimer par un discours esthétisant – privilégiant l'« oblique » et dénonçant l'utopie d'un « centre » idéologique unificateur – le retour au mythe d'un art autonome et « autosuffisant ». Cette nouvelle figure du pragmatisme de l'époque du néo-libéralisme se caractérise, selon Bonito Oliva, par le refus du « primat » du politique et du social, l'abandon de toute « éthique privilégiée », l'irrespect à l'égard de tout « engagement effectif »

Guardinga - 2009

La figuration libre est un mouvement artistique du début des années 1980, apparu dans un contexte d'art « sérieux », minimaliste et conceptuel. Il fnit en 1990.
Dans plusieurs pays, de jeunes artistes proposent une peinture figurative et colorée. Néo-expressionnistes ou Nouveaux Fauves en Allemagne, Trans-avant-garde en Italie, Bad Painting aux États-Unis avec Julian Schnabel, figuration libre en France. Celle-ci s’inscrit dans le prolongement d’artistes et de mouvements historiques dont la spécificité a été l'ouverture à des formes d’expression marginalisées, comme le cubisme s'était ouvert à l’art africain et océanien, le surréalisme aux dessins d’enfants et à l’art des fous, le pop art à la publicité et à la bande dessinée.
Cette nouvelle génération de peintres est animée par un enthousiasme et une désinvolture qui contrastent avec la sévérité des années 1970 (art minimal et conceptuel, Arte povera, Supports/Surfaces, etc.).

Buveur de bières - Robert Combas

L‘esthétique relationnelle ou art relationnel est un mouvement ou une théorie de l'art contemporain, originellement défini par le critique français Nicolas Bourriaud en 1995. Ce dernier a défini cette approche comme « théorie esthétique consistant à juger les œuvres d'art en fonction des relations interhumaines qu'elles figurent, produisent ou suscitent

Rirkrit Tiravanija

Art invisible : la nouvelle tendance de l'art contemporain
La preuve, en octobre 2014 à New York quand dans le show Generator de Marina Abramovic, il n’y avait rien à voir, ni – pire ! – à poster sur Instagram. Obligés de laisser leurs appareils photos et téléphones à l’entrée de la Sean Kelly Gallery, c’est les yeux bandés et avec un casque les privant de son, que les invités avançaient à tâtons dans l’espace vide ; les plus sceptiques doutant même de la présence de l’artiste… C’est que, depuis cet été, cette pionnière de la performance revendique créer de l’art à partir de… rien. Pourquoi ? Parce que « l'art est une question d'énergie et l'énergie est invisible », répond-elle.
« Sa réflexion intervient à un moment où les dimensions du spectaculaire et de la célébrité ont envahi tous les domaines de la société, y compris ceux de l’art et du musée » souligne Martin Bethenod, directeur du Palazzo Grassi. Même son de cloche chez l’historien de l’art contemporain Paul Ardenne pour qui en échappant à l’obligation de visibilité, ce genre de performance – mais aussi l’art furtif, c’est-à-dire qui se camoufle dans la réalité – vont à l’encontre de la logique hyperbolique qui étouffe désormais l’art et le condamne à être à la botte des collectionneurs et des musées.

Generator - Marina Abramovic - 2014

Cyprien Gaillard s’intéresse à la ruine, au paysage et à la trace laissée sur terre par l’activité humaine. Ses sculptures, vidéos et installations dans l’espace public traitent inlassablement d’architecture et de nature, d’évolution et d’érosion, du passé historique et de la réalité contemporaine.
Lauréat du Prix Marcel Duchamp 2010, Cyprien Gaillard a exposé entre autres au Hammer Museum (Los Angeles), au PS1 (New York), au Centre Pompidou (Paris), à la Biennale de Venise 2011 et au KW Institut (Berlin).

Cyprien Gaillard - Crystal World - 2013

Ai Weiwei (chinois : 艾未未), né le 28 août 1957 à Pékin, est un des artistes majeurs de la scène artistique indépendante chinoise, à la fois sculpteur, performer, photographe, architecte, commissaire d'exposition et blogueur.
Il est l'un des 303 intellectuels chinois signataires de la Charte 08. Dans son classement annuel, le magazine Art Review l'a désigné comme la figure la plus puissante de l'art contemporain en 2011 : « Son militantisme a rappelé comment l'art peut atteindre un large public et se connecter au monde réel ».
Ai Weiwei a été arrêté par la police le 3 avril 2011, officiellement pour évasion fiscale, et libéré sous caution le 22 juin 2011, après 81 jours d'enfermement dans un lieu inconnu et des conditions dégradantes, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde. Il reste en liberté conditionnelle et ne peut quitter Pékin sans autorisation, jusqu'au 22 juillet 2015, date à laquelle il récupère son passeport chinois.
Figure influente du monde de l’art, Ai Weiwei entretient depuis plusieurs années un écosystème construit autour de sa qualité d’artiste et de son alter ego médiatique. L’étude de prix des œuvres de l’artiste proposées aux enchères entre 2006 et 2016 atteste d’une cote intimement liée à l’actualité de l’événement, propre à son travail.
 Au total, les œuvres d’Ai Weiwei ont généré $40 646 625.

Etude de perspective : la tour Eiffel, 1995-2003 - AI Weiwei

Le réalisme cynique est un mouvement contemporain dans l' art chinois , en particulier de la peinture, qui a commencé dans les années 1990. À partir de Pékin , il est devenu l' un des mouvements d"art contemporain  en Chine continentale . Il est né grâce à la poursuite de l' expression individuelle par des artistes chinois qui se libèrent de la mentalité collective qui existait depuis la Révolution culturelle . Les thèmes majeurs ont tendance à se concentrer sur la socio-politique des questions et des événements depuis la révolution de la Chine (1911) à nos jours . Ceux - ci incluent avoir une habitude humoristique et post-ironique prennent une perspective réaliste et l' interprétation de la transition que la société chinoise a connu, depuis l'avènement du communisme à aujourd'hui l'industrialisation et la modernisation .
Artistes associés à Réalisme Cynique comprennent Fang Lijun , Liu Wei , et Yue Minjun .

Execution - Yue Minjun - 1995



C'est l'inflation: on passe de une école représentative de l'époque: gothique, renaissance, maniériste avant 1600
à deux écoles : classicisme vs baroque, rococo vs néo-classicisme, romantisme vs réalisme entre 1600 et 1850
à 10 mouvements en fin du 19e et 31 mouvements au 20e siècle.
L'Ecole des Beaux-Arts de Paris dénombre 95 mouvements dans l'art contemporain de 1945 à nos jours.
(positionnement marketing de peintres groupés pour plus facilement pouvoir se distinguer de la concurrence)


D'après l'Eléphant n7
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la scène artistique européenne continue d’exercer son influence, mais de nouveaux foyers s’allument du Japon aux États-Unis, créant une effervescence mondiale. Les mouvements se multiplient et de grandes familles artistiques se dessinent pour composer le paysage de l’avant-garde.

Une première famille continue de développer une peinture figurative en y introduisant des déformations, de l’art brut à la Figuration libre. Elle a pour pères spirituels tous les artistes de l’expressionnisme allemand, du fauvisme ou du cubisme.

Une deuxième famille poursuit, quant à elle, une peinture abstraite. Les artistes, de l’expressionnisme abstrait à l’art minimal, trouvent de nouveaux procédés techniques. Leur père spirituel : Wassily Kandinsky, l’inventeur de l’abstraction (1910).

Une troisième famille rejette en bloc la peinture pour lui préférer l’exposition de simples objets. Ses précurseurs sont Marcel Duchamp, l’inventeur du ready-made (1913), et les dadaïstes (1916).

Enfin, une quatrième famille a pour ambition de dépasser les apports figuratifs, abstraits et dadaïstes. C’est le groupe le plus transgressif. On y retrouve les mouvements du lettrisme, de l’Internationale situationniste, du happening et de l’art conceptuel.

Si ces familles entretiennent des relations complexes, entre filiations, réappropriations et ruptures radicales, elles ont comme point commun l’ambition de refondre la définition de l’art et de dépasser le surréalisme qui domine l’après-guerre.

Pour Jean Cornelis, les styles modernes sont:
Art Conceptuel
Pop Art/Nouveau Réalisme 1950-1970
Dadaisme et Surréalisme 1916-1960
Non figuratif (abstraction) 1910-1970
Cubisme 1907-1920
Futurisme/Suprématisme/Constructivisme 1904-1936
Expressionnisme 1900-1950
Fauvisme 1895-1907
Néo-impressionnisme/Divisionnisme/Pointillisme 1886-1906
Symbolisme (Cloisonnisme/Synthétisme/Nabi) 1886-1906
Impressionnisme et Naturalisme 1860-1890
Réalisme 1830-1880
Romantique 1770-1850
Néo-classique 1760-1830
Baroque Rococo 1720-1780
Classique Réaliste 17 et 18e
Baroque 17e
Caravagisme 1570-1650
Renaissance maniérisme 16e
Renaissance classique 16e et classicisme 17e
Haute Renaissance/Primitif/Pré Renaissance 15e
Gothique
Bysantin/russe
Roman 9 au 12e
Paléochrétien 200-400
Romain

Conclusion

Au moyen-âge, le peintre est un artisan, membre de sa guilde qui dirige un  atelier surtout composé d'élèves. Il trouve son revenu principal à réaliser des peintures sur les murs d'église .
A la Renaissance, il travaille sur des commandes de mécènes pour décorer les batiments publics et privés.
Le peintre atteinds le statut de créateur d'oeuvre intellectuelle. Il est choyé par les mécène. On écrit des livres sur leur vie. Au moyen-âge, seul les saints avaient eu cet honneur.
La technique s'améliore: l'apparition de la peinture à l'huile et du chevalet permet la peinture sur bois, puis sur toile. La peinture pénètre dans les classes intermédiaires.
L'histoire de l'art est créée. On regroupe les peintres par époque. Leur technique (manière) permet aussi de les distinguer.
En 1643, la création de l'Académie permet une formation de qualité des élèves peintres.
Les historiens et les critiques d'art distinguent des écoles différentes qui s'affrontent: classique contre baroque, rococco contre néo-classicisme.
La diffusion des peintures dans les classes intermédiaires plus nombreuses favorise la création d'intermédiaires: les marchands d'art.
Après 1830, se développe le statut de peintre « bohème », artiste d’avant-garde, génial, souvent incompris, avec une tendance à la déviance sociale. Ces individualités, typiques des XIX-XX ès, à l’écart de la bourgeoisie et vivant dans la pauvreté, affichent leur mépris des valeurs bourgeoises comme une volonté de compenser les privations matérielles qu’ils subissent.
La révolte des peintres se tourne d'abord contre l'Académie, la référence supème des acheteurs bourgeois. Aidés par les marchands d'art et les critiques, ils créent le mouvement impressioniste. Ils sont diffusés par les galeries. L'Académie et son salon perdent leur légitimité: le peintre peut être autodidacte.
Le mécénat traditionnel (aristocratie, église, haute bourgeoisie) est supplanté par l’intermédiation des marchands d’art : le peintre ne connaît que son marchand, plus son client. Le statut du peintre est celui d’un prolétaire soumis à un marché fermé par les marchands (dont le rôle s’accroît tout au long du XIX è) et les musées publics. Sauf quelques peintres qui ont réussi financièrement, beaucoup sont précarisés. Le marché est dirigé par des critiques.
La classification des peintres dans des mouvements, répond à un besoin de clarté de l’offre (il y a moins de mouvements que de peintres, même s’il reste des artistes isolés). Les critiques d’art ont souvent forgé ces noms de mouvements de Peintures en « ismes » pour mieux communiquer avec leurs cibles : il faut un nom de mouvement percutant et facile à retenir par le public (c’est leur valeur ajoutée d’apprendre au public les tendances artistiques).
Le marché de la peinture se mondialise. Les meilleurs producteurs ont tendance à se regrouper dans les mêmes endroits.
Après 1950, en même temps que le leadership américain mondial sur l’économie, « l’école de New York » a pris le relais de l’avant-garde en Peinture de « l’école de Paris », avec pour corollaire le modèle américain de commercialisation, ouvert au marketing.
Définition du Produit, développement de la Communication, choix du modèle de Distribution.



Références: http://lemuseedesartsneko.eklablog.com/frise-chronologique-c23507644
http://www.histoiredelart.net/chronologie-courants-picturaux.html
articles d'Eric Monsingeon dans l'Eléphant n°6 et 7 2014
http://comprendrelapeinture.com/la-perspective-en-peinture/
http://www.vanityfair.fr/culture/art/articles/lart-disparat-il-/23893#lBQxsIHLAYa9oS78.99
http://www.observatoire-art-contemporain.com/index.php
L'Art de la peinture, un questionnement par la science économique de Jean Cornelis 2013