ORIGINE DU NOM
Le "Dictionnaire étymologique des noms de famille" de
Marie-Thérèse Morlet indique:
Cureau, forme ancienne Curel 1, dérive de Curlier,
contraction de Curelier, ouvrier cureur;
2, Curel est un nom de localité d'origine (Alpes de Hte Provence, Hte-Marne)
Le numéro spécial de la Revue Française de Généalogie n°5 donne:
Curot:deux possibilités d'origine pour ce patronyme peu fréquent,
représenté en France par197 foyers (principalement installés dans l'Est, la
Bourgogne et en Ile-de-France):
-le surnom de l'employé de la cure, de la paroisse.
-la localité de Curel, en Haute-Marne (le domaine fondé par
le romain Curellus)
La forme proche Cureau, avec 278 foyers, installés dans les Pays de la
Loire et la région Rhône-Alpes, est plus fréquente.
Jean TOSTI dans son site http://www.jtosti.com/
donne :
Curot : Difficile de se prononcer sur ce nom, présent un peu
partout en France. Peut-être un nom de métier, celui qui cure les mares et les
puits, mais vraiment sans la moindre certitude.
Curreaux : Nom rare porté dans le Jura. Correspond sans doute à des
formes plus courantes telles que Cureau (Saône et Loire) ou Cureaux (Aisne). Le sens de tous ces noms n'est pas évident. Faut-il les rattacher au verbe core, corre (=courir) ou au verbe curer (=soigner, nettoyer) ? Cela nous donne évidemment des significations très différentes, et il est difficile de faire un choix, hélas.
Un glossaire de patois normand trouvé par mon frère au Canada indique
Cureau: trognon de pomme
Le "Dictionnaire du monde rural" de Lachiver et Faynard donne :
1 au XV ème siècle sur la Loire, fourrure d'écureuil
petit-gris (vair)
2 en Normandie, enfant de choeur
Dans
l'encyclopédie de D'Alembert, le terme de cureau est donné comme nom de la lame
de force des tondeurs de draps.
Le tondeur de draps était l'ouvrier chargé de tondre les draps lainés.
Pour ceci, il utilisait de grands ciseaux de 1,30 m de long appelés
forces.
Le draps après avoir été lainé et séché, devait être tondu à plusieurs reprises
et cette délicate opération constituait le privilège d'une communauté spéciale,
celle des « tondeurs ». Cette communauté existait depuis le Moyen-Age; à Paris,
elle devait verser entre les mains du Prévôt une caution qui pouvait s'élever
jusqu'à six marcs d`argent. Les tondeurs étaient aussi appelés « lisseurs » ou
« tondeurs de grandes forces » parce qu'ils utilisaient des « forces », sorte
d'énormes ciseaux à branches parallèles et non croisées comme celles des
ciseaux ordinaires, qui étaient réunies par un fort ressort qui en facilitait
le jeu. Ce travail est actuellement effectué mécaniquement dans la chaîne de
fabrication des draps.
A mon avis, c'est l'écureuil que l'on doit privilégier comme origine du nom.
Il était coutume en effet quand on choisissait un blason d'arborer un objet qui rappelait le nom du propriétaire.
Par exemple, Pierre Séguier duc de Villemor pris:
En effet, dans la langue d'oc le séguier est un propriétaire de moutons. Il prit donc un mouton dans ses armes.
Son médeçin personnel (et ami proche) Marin Cureau de la Chambre lui prit:
On peut remarquer la ressemblance entre les deux blasons. Elle n'était surement pas fortuite.
L'écureuil remplace le mouton de Séguier.
On peut donc en conclure que écureuil et cureau avaient une relation proche pour un lettré du XVIIe siècle et que voir un écureuil faisait penser au nom Cureau.
Remarque: L'écureuil apparait aussi dans le blason de Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV et propriétaire du château de Vaux le Vicomte.
Un fouquet était aussi un nom de l'écureuil en vieux fraçais.